Hamilton et Ferrari, à l’épreuve des réalités
L’arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari en 2025 était censée marquer un tournant historique, un mariage de prestige entre l’un des plus grands champions de la Formule 1 et la Scuderia la plus emblématique du sport. Pourtant, derrière l’excitation de ce transfert retentissant, des tensions plus profondes pourraient compliquer l’intégration du Britannique à Maranello. Bernie …
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L’arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari en 2025 était censée marquer un tournant historique, un mariage de prestige entre l’un des plus grands champions de la Formule 1 et la Scuderia la plus emblématique du sport.
Pourtant, derrière l’excitation de ce transfert retentissant, des tensions plus profondes pourraient compliquer l’intégration du Britannique à Maranello. Bernie Ecclestone, figure incontournable du paddock, met en garde contre un climat potentiellement hostile. Selon lui, Ferrari n’est pas simplement une équipe, mais un écosystème complexe, imprégné de traditions et de rivalités internes. Contrairement à Mercedes, où Hamilton a régné en maître pendant plus d’une décennie, la Scuderia fonctionne sur des dynamiques bien différentes, où la loyauté se forge sur des années et où chaque pilote doit gagner sa place, peu importe son palmarès.
Une barrière linguistique et culturelle
Parmi les défis qui attendent Hamilton, la communication pourrait s’avérer cruciale. L’anglais est certes la langue dominante en F1, mais chez Ferrari, l’italien reste au cœur des échanges, tant techniques qu’informels. Charles Leclerc, son futur coéquipier, en maîtrise parfaitement les subtilités, ce qui lui confère un avantage naturel. Hamilton, lui, débute tout juste son apprentissage de la langue, et cela pourrait ralentir son intégration au sein des ingénieurs et des mécaniciens. « Ils prendront soin de Leclerc, car il parle leur langue », prévient Ecclestone, suggérant que Hamilton devra rapidement trouver sa place pour éviter un isolement stratégique. Une situation qui rappelle celle de certains pilotes étrangers ayant connu des débuts délicats chez Ferrari, faute d’une immersion rapide dans la culture de l’écurie.
Un statut à défendre face à Leclerc
À 40 ans, Hamilton aborde ce défi avec un bagage impressionnant : sept titres mondiaux et une expérience unique. Mais face à lui, Charles Leclerc, 27 ans, incarne l’avenir de Ferrari. Plus qu’un simple duel de talents, cette cohabitation pourrait cristalliser une lutte d’influence. L’écurie italienne, historiquement tournée vers la valorisation de ses pilotes les plus fidèles, n’a jamais hésité à privilégier celui qui incarne son ADN. Ecclestone met également en doute la motivation de Hamilton : « S’il n’avait jamais été champion, il aurait une motivation… Mais il en a sept. » Une manière de questionner la faim de victoires du Britannique, après une décennie de domination et un dernier titre remontant à 2020.
Entre prestige et scepticisme
Lors de sa première apparition officielle sous les couleurs de Ferrari, Hamilton a une fois de plus attiré l’attention, non seulement par son ambition, mais aussi par son style vestimentaire audacieux. Salué par les amateurs de mode, son look a néanmoins suscité l’ironie d’Ecclestone, qui déplore une attention excessive portée à son image extra-sportive. Mais au-delà des apparences, l’essentiel se jouera sur la piste. Après une période compliquée chez Mercedes, ponctuée d’une unique victoire en trois ans, Hamilton doit prouver qu’il a encore l’étoffe d’un champion. Son objectif est clair : décrocher un huitième sacre et entrer un peu plus dans l’histoire. Reste à savoir si Ferrari lui en donnera les moyens, et surtout, si Hamilton parviendra à s’adapter à une équipe aussi exigeante que passionnelle.
Djaffar KHODJA