Incendies
Deux personnalités démocrates se sont démarquées durant les derniers mois de la campagne présidentielles américaines, le gouverneur de l’État de Californie, Gavin Newsom, et la maire de la ville de Los Angeles, Karen Bass. Deux personnalités plébiscitées non seulement pas les électeurs mais aussi par le Parti démocrate qui a fait de ses deux responsables […]
Deux personnalités démocrates se sont démarquées durant les derniers mois de la campagne présidentielles américaines, le gouverneur de l’État de Californie, Gavin Newsom, et la maire de la ville de Los Angeles, Karen Bass. Deux personnalités plébiscitées non seulement pas les électeurs mais aussi par le Parti démocrate qui a fait de ses deux responsables politiques populaires des fers de lance de sa tentative de reconstruction après la débâcle du 5 novembre 2024, signant une défaite humiliante pour le parti progressiste. Mais les incendies de Los Angeles ces dernières semaines ont mis à mal l’image de ces deux personnalités. Les deux incendies dévastateurs à Los Angeles ont été déclarés totalement circonscrits par les pompiers vendredi, après avoir été actifs pendant plus de trois semaines, et ont fait une trentaine de morts et des milliers de déplacés. Les incendies de Palisades et d’Eaton, dans le comté de Los Angeles, en Californie du Sud, ont été les plus destructeurs de l’histoire de la deuxième ville des États-Unis. Ils ont brûlé une superficie de plus de 150 kilomètres carrés et plus de 10 000 habitations, causant des dégâts dont le coût est estimé à des centaines de milliards de dollars. La société météorologique privée AccuWeather a estimé les dégâts et les pertes économiques entre 250 et 275 milliards de dollars. Cal Fire, l’agence de lutte contre les incendies de l’État, a indiqué vendredi sur son site que les deux incendies étaient maîtrisés à 100 %. Les ordres d’évacuation avaient été levés plus tôt, les incendies ne constituant plus une menace sérieuse depuis plusieurs jours. Les deux incendies se sont déclarés le 7 janvier et leur cause exacte fait toujours l’objet d’une enquête. Selon une étude menée par des dizaines de chercheurs et publiée cette semaine, le changement climatique provoqué par l’homme a préparé le terrain aux incendies en réduisant les précipitations, en desséchant la végétation et en prolongeant le dangereux chevauchement entre les conditions de sécheresse propices aux feux et les puissants vents de Santa Ana, qui soufflent en hiver. La maire de Los Angeles a souhaité, vendredi dans un communiqué, «le retour des gens chez eux pour reconstruire aussi rapidement et sûrement que possible», soulignant qu’il y aurait «zéro tolérance pour le crime». Le chef de la police de la ville, Jim McDonnell, a annoncé ainsi une présence policière dix fois plus importante qu’avant les feux, pour éviter tout nouveau pillage. Les incendies avaient donné lieu à des pillages de propriétés évacuées par leurs habitants, avec des dizaines de personnes soupçonnées de vols, arrêtées. Depuis plusieurs semaines déjà, de nombreuses voix appellent à la démission de l’édile et certains considèrent même la possibilité de la poursuivre en justice du fait des énormes réductions budgétaires des services des pompiers qu’elle a commanditées à son arrivée au pouvoir. Des coupes qui ont influé, estiment de nombreux analystes, sur l’efficacité des départements des pompiers et des premiers secours. Mais elle n’est pas la seule à être pointé du doigt. Gavin Newsom, considéré comme l’une des plus prometteuses personnalités du camp démocrate, vu comme un possible candidat en 2028, est lui aussi jugé coupable de ne pas avoir anticipé et gérer la situation de façon optimale, occasionnant des pertes matérielles et humaines, qui, selon ses détracteurs, auraient pu être évitées. Reste à voir, toutefois, si cet épisode aura un impact assez important sur son image pour mettre à mal ses chances lors de la prochaine présidentielle. Déjà en juillet 2024, au moment de l’abandon de Joe Biden au profit de Kamala Harris, son nom avait été évoqué comme le meilleur prétendant à la candidature du Parti démocrate. Aujourd’hui, néanmoins, la catastrophe économique, écologique et sociale qui découle des incendies ravageurs, met à mal son image de candidat idéal et pourrait le contraindre à repenser ses ambitions présidentielles. F. M.