Inspection
La relation de l’Iran avec l’AIEA date de plus de cinquante ans. Pourtant, chaque rencontre continue à être une véritable épreuve pour les deux parties, qui l’une tente de protéger coûte que coûte son programme atomique, et l’Agence internationale de l’énergie atomique essayant de mettre au jour les intentions de Téhéran en matière nucléaire. Les […]

La relation de l’Iran avec l’AIEA date de plus de cinquante ans. Pourtant, chaque rencontre continue à être une véritable épreuve pour les deux parties, qui l’une tente de protéger coûte que coûte son programme atomique, et l’Agence internationale de l’énergie atomique essayant de mettre au jour les intentions de Téhéran en matière nucléaire. Les Américains et les Européens accusant la république islamique de vouloir se doter de l’arme nucléaire, notamment en réaction à son ennemi de la région, Israël, qui a lancé son programme d’armement nucléaire durant les années cinquante. Chassée du pays il y a quelques semaines, l’AIEA enverra l’un de ses hauts responsables cette semaine en Iran pour des discussions visant à «définir un cadre de coopération» entre Téhéran et l’Agence onusienne, a déclaré dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères. «Un directeur général adjoint (du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi) viendra demain à Téhéran», a annoncé Abbas Araghchi à la presse, précisant qu’aucune visite de sites nucléaires iraniens n’était prévue «avant de parvenir à un accord-cadre». L’Iran a suspendu sa coopération avec l’AIEA après les frappes lancées par Israël et les États-Unis sur ses installations nucléaires en juin dernier, invoquant l’incapacité de l’Agence a condamné les frappes israéliennes et américaines de ses sites nucléaires. Cette visite sera la première d’un haut responsable de l’AIEA depuis que l’Iran a suspendu sa coopération avec l’Agence le mois dernier, à la suite de la guerre de douze jours avec Israël. «Nos discussions avec l’Agence porteront sur un nouveau cadre de coopération (…) Tant que nous ne serons pas parvenus à un accord sur ce nouveau cadre, la coopération ne pourra pas commencer», a déclaré Abbas Araghchi à la presse. Le chef de la diplomatie iranienne a ajouté qu’aucune inspection ni visite des sites nucléaires n’était prévue. Mi-juin, Israël a lancé une attaque sans précédent visant des sites nucléaires et militaires iraniens, mais qui a également touché des zones résidentielles. L’attaque israélienne a mis fin aux négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis qui avaient commencé en avril. Ces pourparlers ont constitué le contact le plus élevé entre Téhéran et Washington depuis que les États-Unis ont abandonné en 2018 l’accord international sur les activités nucléaires de l’Iran. Depuis la guerre de douze jours, l’Iran exige des garanties contre toute action militaire avant de reprendre les négociations avec Washington. Araghchi a récemment déclaré que l’Iran avait «reçu des messages» de la part de l’administration américaine concernant la reprise des négociations, mais que «rien n’a été finalisé» à ce sujet. Le 25 juillet, des diplomates iraniens ont rencontré leurs homologues allemands, britanniques et français, qui ont menacé de déclencher des sanctions contre Téhéran s’il n’y a pas de solution diplomatique d’ici fin août. Ils accusent l’Iran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire. «Nos contacts avec les Européens se poursuivent», a indiqué Araghchi dimanche, ajoutant qu’aucune date n’avait été fixée pour de prochaines discussions. Reste à voir si cette nouvelle visite apportera le moindre changement à la situation actuelle de l’Iran, ce qui est des plus improbables, ou si elle ne sera que l’une des énièmes inspections déjà effectuées et dont les conclusions ne changeront ni les relations de Téhéran avec l’Occident, ni la volonté du régime des mollahs à s’accrocher quoiqu’il arrive à son programme atomique, même si cela signifie que les sanctions accableront encore le peuple iranien.