Interventionniste

La volonté de certains responsables européens d’être impliqués autant que faire se peut dans le processus de paix mené par les États-Unis, entre la Russie et l’Ukraine, n’est visiblement pas aussi unanime que cela. L’obsession d’Emmanuel Macron de laisser son empreinte avant la fin de son dernier mandat à l’Élysée, agace visiblement au-delà des frontières […]

Août 24, 2025 - 23:29
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Interventionniste

La volonté de certains responsables européens d’être impliqués autant que faire se peut dans le processus de paix mené par les États-Unis, entre la Russie et l’Ukraine, n’est visiblement pas aussi unanime que cela. L’obsession d’Emmanuel Macron de laisser son empreinte avant la fin de son dernier mandat à l’Élysée, agace visiblement au-delà des frontières françaises. En effet, interrogé lors d’un déplacement à Milan sur un éventuel déploiement de soldats italiens en Ukraine, Matteo Salvini avait suggéré qu’Emmanuel Macron «y aille lui-même». Des propos qui n’ont pas laissé de marbre l’exécutif français qui a alors convoqué rapidement l’ambassadrice d’Italie à Paris, Emanuela D’Alessandro, «à la suite des propos inacceptables» tenus par le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, à l’encontre du président Emmanuel Macron pour son soutien à l’envoi de troupes en Ukraine, a appris l’AFP vendredi de source diplomatique. «Il a été rappelé à l’ambassadrice (convoquée jeudi) que ces propos allaient à l’encontre du climat de confiance et de la relation historique entre nos deux pays mais aussi des récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre les deux pays, notamment s’agissant du soutien sans faille à l’Ukraine», a-t-on précisé de source diplomatique, confirmant une information de la radio France Inter. Interrogé lors d’un déplacement à Milan sur un éventuel déploiement de soldats italiens en Ukraine après un arrêt des hostilités, comme la France et le Royaume-Uni envisagent de le faire, Matteo Salvini avait suggéré qu’Emmanuel Macron «y aille lui-même» en mettant un casque et prenant un fusil. Le chef du parti antimigrants Lega, proche de la cheffe de la droite nationaliste française Marine Le Pen, avait déjà qualifié en mars le président français de «fou», l’accusant de pousser l’Europe à la guerre avec la Russie. La France et le Royaume-Uni, qui ont pris la tête d’une «coalition des volontaires», envisagent de déployer des contingents en Ukraine comme garantie de sécurité pour prévenir une reprise des hostilités une fois qu’un cessez-le-feu ou un accord de paix aura été conclu entre Kiev et Moscou. La Première ministre italienne Giorgia Meloni de son côté s’y refuse. Lors de la réunion des chefs d’État européens à Washington la semaine dernière avec Donald Trump, la dirigeante transalpine avait, à de nombreuses reprises, été surprise à rouler des yeux lors des prises de paroles pompeuses d’Emmanuel Macron. Ce dernier souhaite en effet entraîner le Vieux contient, dans la cadre du processus de paix russo-ukrainien, dans une direction qui n’est pas du goût de tous en Europe. Surtout que les opinions publiques européennes se montrent de plus en plus hostiles à l’intervention et la participation de leurs pays dans l’effort de guerre ukrainien et préfèreraient que leurs dirigeants soient plus circonspects dans ce dossier. L’agacement et la réaction quelque peu exagérés de Paris face aux propos de Salvini semblent démontrer à quel point la position française sur ce dossier est fragile, et surtout que l’Élysée est bien conscient que l’attitude interventionniste de Macron est bien isolée, que ce soit en Europe ou même en France.