Par Nadjib Stambouli
Au garde-à-vous, doigt sur la couture du pantalon, regards perdus et paroles plaintives, c’est à de pathétiques séances d’auto flagellation que se sont livrés ces derniers jours les médias télévisés de l’hexagone, s’assumant désormais à visage découvert comme serviteurs zélés du régime français. On pourrait mettre ces conclaves de pleureuses subitement mobilisés sur le compte d’un mea-culpa collectif au sujet de quelque désastre qui aura, Dieu les préserve, pulvérisé leur pays ou de quelque risque imminent menaçant la sérénité, évidemment de façade, de la douce France. Il aura tout faux, celui qui s’alignera sur ces propositions non souhaitables mais somme toute plausibles. Le motif de ce regain d’autocritique et de lamentations, déployé sur les banderoles de la sinistrose, devenue sentiment le mieux partagé sur les petits écrans et les lèvres des commentateurs convoqués pour les besoins de la cause, était à rechercher ailleurs, du côté de ce qu’ils appellent l’espace transalpin. Oui, les mines, déjà patibulaires sur ordre de Mr Retailleau, leur ci-devant ministre de l’Intérieur, se sont défaites par un évènement qui en principe n’a rien à voir avec une déconfiture franco-française et qui n’est autre que la visite du Président Tebboune en Italie. L’accueil chaleureux que lui ont réservé le Président Mattarella et la Présidente du Conseil Meloni qui a fait état de niveau «jamais atteint auparavant» et s’est félicitée des relations «intenses et solides» ainsi que l’impressionnante série de contrats signés n’ont fait que raviver une rancœur et un sentiment de frustration chez les «analystes» de plateaux français qui ont fait montre d’un désarroi qu’ils n’ont pas affiché même dans les plus graves crises traversées par leur pays. Ils ne se sont donc pas gênés pour arborer des sentiments de «honte» et ‘d’«humiliation» (ce sont leurs mots) et ce, tout simplement, parce que l’Algérie a trouvé écoute, compréhension et souci d’intérêt commun chez le partenaire italien. Que le Président Tebboune soit reçu avec ferveur par le Pape Leon et surtout que cette rencontre à haute charge symbolique ait été très favorablement accueillie par le peuple algérien, il n’en fallait pas plus pour que les mêmes commentateurs français, relais déclarés de leur ministre touche-à-tout, se dressent sur leurs ergots et se mettent à décocher, ciblant l’Algérie, une salve de mensonges et de contrevérités que des invités triés sur le volet se font, toute honte bue, un malin plaisir à corroborer. Au lieu de prendre acte de ce qui se passait en Italie et de prendre pour exemple des liens sains entre deux pays souverains qui agissent dans leur propre intérêt sans traîner des casseroles de préjugés, le régime français, tournant le dos à la voix de la sérénité et de la sagesse, n’a rien trouvé de mieux à faire que d’inventer un nouveau chapitre à la crise, par l’affaire dite des valises diplomatiques. Toute cette crise entre France et Algérie aura eu au moins le mérite de mettre à nu les travers d’une presse française qu’on croyait libre, parce que se prévalant de nobles valeurs de défense des libertés fondamentales et démocratiques, qui se révèle une presse aux ordres, penchant parfois, alignée toujours, sur les positions de l’extrême droite. Surtout lorsqu’il s’agit de casser de l’Algérien…
N. S.