L’attaque des fermes à Tighenif : une stratégie pour asphyxier l’économie coloniale française
MASCARA - L’attaque des fermes coloniales, survenue le 22 septembre 1956 dans la région de Tighenif, wilaya de Mascara, s’inscrivait dans une stratégie de l’Armée de libération nationale (ALN) visant à détruire les infrastructures économiques de la colonisation française et à priver la machine de guerre ennemie de ses principales sources d’approvisionnement, a indiqué l’historien Belkacem Mokhtar Hajaïl, spécialiste du Mouvement national et de la Révolution dans cette région. "L’attaque des fermes s’inscrivait dans un plan méthodique de l’ALN pour paralyser les intérêts économiques des colons français, notamment à travers l’incendie de leurs exploitations agricoles et la destruction de leurs équipements", a-t-il indiqué dans une déclaration à l’APS à l’occasion du 69e anniversaire de cette opération. Egalement nommée "Guerre des fermes brûlées", cette opération faisait partie d’une campagne plus large visant à frapper les bases matérielles de l’occupant français, considérées comme le principal fournisseur de l’arsenal militaire colonial, avec un objectif clair : affaiblir l’ennemi, le forcer à quitter le pays, sans négociation ni compromis. Le plan d’attaque, mis en œuvre par un bataillon de l’ALN dirigé par le moudjahid Si Abdelkhalek, visait 14 fermes appartenant à des colons français. L’opération comprenait l’incendie total de ces exploitations, la destruction d’équipements agricoles modernes, ainsi que de matériel militaire présent sur place, selon la même source. Avant cette action, la katiba de Si Abdelkhalek s’était rendue dans les montagnes de Tlemcen pour réceptionner un lot d’armes destiné à la zone 6 de la wilaya V historique. En chemin, elle atteignit les abords du douar Ed-Derawich, situé à 5 km à l’ouest de Tighenif, une zone organisée militairement grâce à la structure mise en place par le martyr Ben Naoum Lahcen, dit Abdelilah, à la tête d’un comité révolutionnaire, précise l’historien. Après concertation entre les dirigeants militaires Si Redouane et Ben Naoum Lahcen, il fut décidé de mener une attaque ciblée contre les intérêts coloniaux dans cette région, en hommage au combat de l’Emir Abdelkader, selon le discours de Si Redouane adressé à ses compagnons d’armes au niveau du centre d’opérations de Ouled Sidi Ahmed El Bachir, près de Tighenif, servant de quartier général au bataillon. L’attaque armée qui a visé 14 fermes, fut planifiée avec minutie au niveau du même centre, puis mise à exécution dans la nuit du 22 septembre 1956, avec la participation de tous les éléments de la katiba, dont plusieurs moussabiline (ravitailleurs) et fedayine (combattants urbains) venus de Tighenif. Le bataillon du moudjahid Si Abdelkhalek s’est installé dans la région, conduisant à des affrontements avec les forces de l’armée coloniale française, intervenues après avoir été informées de l’incendie des fermes coloniales dans la zone, selon la même source, qui a fait savoir que ces combats ont infligé d’importantes pertes humaines aux forces d’occupation française, tout en les empêchant de recourir à leurs armes lourdes et à leur aviation. M. Hajaïl a souligné que cette bataille a démontré la grande maîtrise militaire du bataillon de Si Abdelkhalek, qui avait été structuré en trois sections, elles-mêmes divisées en groupes, chacun étant chargé de la destruction et de l’incendie d’une ferme bien précise. Cette bataille a entraîné la destruction de grandes quantités de céréales ainsi que de matériel agricole moderne. Deux soldats des forces d’occupation françaises ont été blessés, tandis que, du côté du bataillon de l’Armée de libération nationale, le moudjahid Hassab Miloud a été touché. Le chercheur a également indiqué que la victoire des moudjahidine du bataillon de Si Abdelkhalek dans cette attaque a suscité une réaction violente de la part de l’armée coloniale française, qui a procédé à l’arrestation de nombreux civils sans défense, les incarcérant dans des centres de torture installés dans la région, où ils ont subi diverses formes de sévices. A noter que dans le cadre du devoir de Mémoire, la direction des Moudjahidine et ayants droit de la wilaya de Mascara a mis en place, depuis le début de l’année, un programme spécial dédié à la mémoire nationale, comprenant des conférences, des séminaires ainsi que des expositions retraçant les grandes batailles de la guerre de libération, dont l’attaque des fermes de Tighenif.

MASCARA - L’attaque des fermes coloniales, survenue le 22 septembre 1956 dans la région de Tighenif, wilaya de Mascara, s’inscrivait dans une stratégie de l’Armée de libération nationale (ALN) visant à détruire les infrastructures économiques de la colonisation française et à priver la machine de guerre ennemie de ses principales sources d’approvisionnement, a indiqué l’historien Belkacem Mokhtar Hajaïl, spécialiste du Mouvement national et de la Révolution dans cette région.
"L’attaque des fermes s’inscrivait dans un plan méthodique de l’ALN pour paralyser les intérêts économiques des colons français, notamment à travers l’incendie de leurs exploitations agricoles et la destruction de leurs
équipements", a-t-il indiqué dans une déclaration à l’APS à l’occasion du 69e anniversaire de cette opération.
Egalement nommée "Guerre des fermes brûlées", cette opération faisait partie d’une campagne plus large visant à frapper les bases matérielles de l’occupant français, considérées comme le principal fournisseur de
l’arsenal militaire colonial, avec un objectif clair : affaiblir l’ennemi, le forcer à quitter le pays, sans négociation ni compromis.
Le plan d’attaque, mis en œuvre par un bataillon de l’ALN dirigé par le moudjahid Si Abdelkhalek, visait 14 fermes appartenant à des colons français. L’opération comprenait l’incendie total de ces exploitations, la destruction d’équipements agricoles modernes, ainsi que de matériel militaire présent sur place, selon la même source.
Avant cette action, la katiba de Si Abdelkhalek s’était rendue dans les montagnes de Tlemcen pour réceptionner un lot d’armes destiné à la zone 6 de la wilaya V historique. En chemin, elle atteignit les abords du douar
Ed-Derawich, situé à 5 km à l’ouest de Tighenif, une zone organisée militairement grâce à la structure mise en place par le martyr Ben Naoum Lahcen, dit Abdelilah, à la tête d’un comité révolutionnaire, précise l’historien.
Après concertation entre les dirigeants militaires Si Redouane et Ben Naoum Lahcen, il fut décidé de mener une attaque ciblée contre les intérêts coloniaux dans cette région, en hommage au combat de l’Emir Abdelkader,
selon le discours de Si Redouane adressé à ses compagnons d’armes au niveau du centre d’opérations de Ouled Sidi Ahmed El Bachir, près de Tighenif, servant de quartier général au bataillon.
L’attaque armée qui a visé 14 fermes, fut planifiée avec minutie au niveau du même centre, puis mise à exécution dans la nuit du 22 septembre 1956, avec la participation de tous les éléments de la katiba, dont plusieurs
moussabiline (ravitailleurs) et fedayine (combattants urbains) venus de Tighenif.
Le bataillon du moudjahid Si Abdelkhalek s’est installé dans la région, conduisant à des affrontements avec les forces de l’armée coloniale française, intervenues après avoir été informées de l’incendie des fermes coloniales dans la zone, selon la même source, qui a fait savoir que ces combats ont infligé d’importantes pertes humaines aux forces d’occupation française, tout en les empêchant de recourir à leurs armes lourdes et à leur aviation.
M. Hajaïl a souligné que cette bataille a démontré la grande maîtrise militaire du bataillon de Si Abdelkhalek, qui avait été structuré en trois sections, elles-mêmes divisées en groupes, chacun étant chargé de la destruction et de l’incendie d’une ferme bien précise.
Cette bataille a entraîné la destruction de grandes quantités de céréales ainsi que de matériel agricole moderne. Deux soldats des forces d’occupation françaises ont été blessés, tandis que, du côté du bataillon de l’Armée de libération nationale, le moudjahid Hassab Miloud a été touché.
Le chercheur a également indiqué que la victoire des moudjahidine du bataillon de Si Abdelkhalek dans cette attaque a suscité une réaction violente de la part de l’armée coloniale française, qui a procédé à l’arrestation de nombreux civils sans défense, les incarcérant dans des centres de torture installés dans la région, où ils ont subi diverses formes de sévices.
A noter que dans le cadre du devoir de Mémoire, la direction des Moudjahidine et ayants droit de la wilaya de Mascara a mis en place, depuis le début de l’année, un programme spécial dédié à la mémoire nationale,
comprenant des conférences, des séminaires ainsi que des expositions retraçant les grandes batailles de la guerre de libération, dont l’attaque des fermes de Tighenif.