Le bus chute dans l’Oued El-Harrach  : 18 morts, 24 blessés et des décisions fortes de l’Etat

Un bus transportant des voyageurs sur la ligne Bab-Ezzouar s’est précipité, avant-hier vendredi peu après 17 heures, dans l’Oued El-Harrach. Le bilan est lourd : 18 morts et 24 blessés. Les autorités ont annoncé les premières mesures. Les cours de trois hôpitaux d’Alger, à savoir Salim-Zemirli d’El-Harrach, le CHU Mustapha et l’hôpital central de l’Armée de […] The post Le bus chute dans l’Oued El-Harrach  : 18 morts, 24 blessés et des décisions fortes de l’Etat first appeared on L'Est Républicain.

Août 17, 2025 - 12:29
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Le bus chute dans l’Oued El-Harrach  : 18 morts, 24 blessés et des décisions fortes de l’Etat

Un bus transportant des voyageurs sur la ligne Bab-Ezzouar s’est précipité, avant-hier vendredi peu après 17 heures, dans l’Oued El-Harrach. Le bilan est lourd : 18 morts et 24 blessés. Les autorités ont annoncé les premières mesures. Les cours de trois hôpitaux d’Alger, à savoir Salim-Zemirli d’El-Harrach, le CHU Mustapha et l’hôpital central de l’Armée de Aïn-Naadja ont connu hier matin une effervescence particulière : des dizaines de citoyens, venus des quatre coins du pays, ont accouru pour reconnaître leurs proches dans les morgues de ces centres hospitaliers. Des scènes d’une infinie tristesse ont envahi ces lieux où souvent l’espoir de voir un parent ou un proche sortir de l’hôpital guéri prédominait sur celui de la tristesse. Mais au lendemain de ce drame routier qui a coûté la vie à 18 citoyens, certains parents, orientés vers ces enceintes hospitalières par les services de sécurité, c’est l’affliction qui a pris le dessus. Mohamed, 22 ans, a perdu son père. Habitant la ville de Rouiba, le défunt était venu à la Montagne (ancienne appellation de l’actuelle commune de Bourouba) pour « récupérer ma sœur », témoigne le fils, éploré. « Sauf que à la nuit tombée, nous n’avions aucune nouvelle de mon père et ma sœur nous a dit qu’elle n’avait pas de ses nouvelles ». Le lendemain, hier samedi, Mohamed a appris que le corps de son père était au CHU Mustapha. « Je sais, c’est le destin. Mais la responsabilité de ce meurtre incombe d’abord à ses criminels de chauffeurs », s’indigne-t-il en pleurs devant une nuée de journalistes. Les histoires aussi bouleversantes les unes que les autres ont émaillé l’enceinte hospitalière. Un homme, la cinquantaine, est venu récupérer le corps de son fils. Etudiant à l’Université de Bab-Ezzouar, le jeune homme, fils unique, était allé rendre visite à sa tante maternelle avant de prendre le bus fatal qui assure la ligne Bab-Ezzouar-Tafourah (au cœur d’Alger) d’où il devait prendre le bus de retour au domicile familial, sis à Birtouta, dans le Sud de la capitale. « Sa mère est évacuée aux urgences. Elle n’a pas supporté le choc », raconte le père, qui retient à peine ses larmes. A ce moment, des cercueils sortent de la morgue de l’hôpital pour être amenés dans différents cimetières de l’Algérois où les autorités, représentées par certains ministres, ont tenté d’être présentes pour soutenir les familles. Si la majorité des victimes sont issues de la région d’Alger, d’autres sont venues de l’Intérieur du pays. Une vieille dame, sa fille et le fils de cette dernière, venus de Biskra pour des soins dans la capitale, ont trouvé la mort dans cet Isuzu immatriculé à Alger en 2004. Un autre garçon et une fille de la même mère, qui sont sous le choc, sont toujours en observation à l’hôpital Salim-Zemirli à El-Harrach.

Les premières mesures tombent…

Le bilan définitif de cette tragédie fait état de 18 morts et 24 blessés, dont une écrasante majorité a quitté les hôpitaux. Aussitôt le drame annoncé, les hautes autorités du pays se sont précipitées sur les lieux. C’est le cas du ministre de l’Intérieur, celui des transports, du chef de cabinet de la présidence de la République, du ministre de la Santé. Hier matin, même le chef d’Etat-Major de l’armée, Saïd Changriha est sorti de sa réserve pour rendre visite aux blessés dans des hôpitaux. Le président de la République a envoyé ses condoléances aux familles et a décrété un deuil national d’une journée. Dans la foulée, les autorités ont annoncé les premières mesures. Outre l’octroi d’une compensation de 1 million de dinars à chaque famille éplorée, le président de la République a décidé d’ores et déjà de retirer de la circulation les bus de plus de 30 ans et l’inclusion de l’origine des permis de conduire dans les enquêtes faisant suite à des accidents de la route ayant causé mort d’hommes. D’autres décisions vont suivre. Car, dans les faits, les premiers récits du chauffeur rescapé-qui n’est pas titulaire du poste mais un salarié d’un établissement public de ramassage des ordures- ainsi que de certains voyageurs rescapés vont dans le sens d’une défaillance technique d’un bus vétuste et d’un manque de respect du code de la route, le conducteur ayant tenté un dépassement à droite pour éviter une route dégradée. « Personne ne peut ignorer que le parc national en bus est vétuste. Mais la majorité des accidents sont causés par l’excès de vitesse », a insisté Said Sayoud, le ministre des Transports, devant les journalistes. Ce dernier a promis des mesures urgentes sans en préciser la nature.

Akli Ouali

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