L’héroïne Toumia Laribi dite «Baya El Kahla» : Une infirmière au chevet des moudjahidine

Qui des Boufarikois n’a pas connu la dame la plus populaire de la ville des Oranges, symbole du sacrifice et de l’émancipation du pays, cette héroïne, qui a abandonné le confort matériel qu’elle avait, en vivant avec ses parents à Alger, pour rallier ses compatriotes afin de contribuer à la libération de l’Algérie. De son […] The post L’héroïne Toumia Laribi dite «Baya El Kahla» : Une infirmière au chevet des moudjahidine appeared first on Le Jeune Indépendant.

Nov 2, 2024 - 21:40
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L’héroïne Toumia Laribi dite «Baya El Kahla» : Une infirmière au chevet des moudjahidine

Qui des Boufarikois n’a pas connu la dame la plus populaire de la ville des Oranges, symbole du sacrifice et de l’émancipation du pays, cette héroïne, qui a abandonné le confort matériel qu’elle avait, en vivant avec ses parents à Alger, pour rallier ses compatriotes afin de contribuer à la libération de l’Algérie.

De son vrai nom Toumia Laribi est une des premières infirmières à rejoindre les maquis du FLN en 1956, elle devait avoir suffisamment de caractère pour surmonter sa double singularité : être femme et être noire. Dès son arrivée, à 19 ans, dans le djebel de Palestro, « El-Khawa », comme elle le disait toujours de son vivant, lui donnent son nom de guerre : Baya El-Kahla (Baya la Noire). « Je n’ai jamais eu de complexe vis-à-vis de la couleur de ma peau », disait Baya lors de ses rencontres avec les jeunes Boufarikois en leur narrant son périple révolutionnaire. A Boufarik où elle a vécu plus d’une cinquantaine d’années, Toumia n’est connue que sous son pseudonyme Baya El Kahla.

Native d’Alger en 1936, à la rue de la Marine, ayant vécu à Fontaine fraîche, issue d’une famille aisée, cette héroïne obtint son brevet et s’inscrit dans une école d’infirmière dirigée par les sœurs de la Croix-Rouge. Durant son cursus de formation, elle fut contactée par les frères d’armes du réseau d’Alger, pour leur faire parvenir des médicaments, chose qu’elle accepta sans hésiter.

D’autres tâches lui ont été confiées, dont la distribution des tracts et le transfert des armes et des munitions. Repérée et recherchée par l’Armée française, elle reçut l’ordre de rejoindre le maquis, où elle fut la soignante d’un groupe de commandos sous les ordres de Ali Khodja, dans la Zone 1, dans les monts de Bouira.

Elle a sillonné les maquis d’un endroit à un autre avec ses compagnons d’armes en soignant moudjahidine et populations des différentes dechras. De son vivant, elle a toujours témoigné en déclarant aux jeunes Boufarikois : « Les relations avec nos frères de combat étaient pures. Nous étions respectées, protégées. Je n’ai jamais relevé un abus quelconque d’autorité. Aussi loin que je puisse me rappeler, je n’ai jamais eu le moindre conflit lié au fait que je sois une femme. Je garde du maquis un impérissable souvenir empreint de camaraderie, d’amitié, de fraternité et de patriotisme. »

Quelques années après l’indépendance, elle s’installa à Boufarik, et étant sage-femme, elle pratiquait des accouchements en mettant au monde des centaines de nouveaux-nés, dont plusieurs Boufarikois. Baya a quitté ce monde un 1er Novembre 2017, à l’âge de 81 ans. Nul ne peut oublier khalti Baya qui, le matin même de son décès de ce 1er novembre 2017, a chuchoté dans l’oreille d’un Boufarikois, avant de s’en aller : «Prenez soin de l’Algérie.»

 

 

 

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