Lutte contre le changement climatique : Oum El Bouaghi s’engage pour des forêts résilientes

La wilaya d’Oum El Bouaghi, qui compte une superficie forestière de 82.765 hectares, soit 13 % de son territoire, intensifie ses efforts pour préserver et valoriser son patrimoine naturel. Lors d’une intervention dans le cadre du dialogue hebdomadaire « Voix de l’administration, éclairage des citoyens » initié par la cellule de communication de la wilaya, le conservateur des forêts, Madani Kaaboub, a affirmé que le secteur qu’il dirige a pour objectif prioritaire « la protection du patrimoine forestier et du sol ». La région comprend cinq districts forestiers, dont celui des Harractas, riche en biodiversité et jouant un rôle important dans l’équilibre écologique. Elle abrite également onze zones humides, dont huit sont classées sites Ramsar, accueillant jusqu’à 20.000 oiseaux migrateurs chaque année. Fait notable : 10 % de la population mondiale de flamants roses y niche lors des périodes où la pluviométrie est favorable. À noter que la Conservation des forêts gère aussi les zones steppiques.  En matière d’infrastructure, plusieurs projets structurants sont actuellement en cours, selon le même responsable. Parmi eux, 155 kilomètres de pistes forestières sont en voie d’achèvement dans le cadre du programme 2024–2025. Un projet de 13.500 mètres cubes de gabionnage, lancé le 5 juillet 2025 et visant à lutter contre l’érosion des sols, est également en cours. Face au risque d’incendie, un dispositif de prévention piloté par le wali est en place depuis janvier 2025. Selon Madani Kaaboub, aucune superficie forestière n’a été touchée cette année, contrairement à 2024 où 64 hectares ont été incendiés à Bir Khachba. Des brigades mobiles sillonnent en permanence les massifs forestiers, appuyées par cinq postes de vigie financés sur le budget de wilaya. Des cellules de proximité sont prêtes à intervenir et le numéro vert « 1070 » reste à la disposition des citoyens. Le conservateur insiste sur la nécessité de protéger cette richesse naturelle pour éviter de recourir à des opérations coûteuses de reboisement, comme c’est déjà le cas dans d’autres wilayas. À cet effet, la wilaya ambitionne d’atteindre un taux de couverture forestière de 15 % à l’horizon 2030. Des campagnes de plantation d’arbres rustiques et résistants aux maladies sont prévues, avec un objectif de deux millions de plants à mettre en terre. L’investissement dans ce secteur est également encouragé par les orientations du Code des forêts. Sur les cinq forêts récréatives recensées, deux (Oum El Bouaghi et Bouzabine à Aïn M’lila) sont déjà exploitées. Les trois autres, situées à Aïn Chadra, Sidi Rghiss et Lekmine, seront prochainement ouvertes à l’investissement, incluant notamment l’arboriculture fruitière et les plantes aromatiques. Jusqu’à présent, seize investisseurs ont bénéficié de concessions avec un double objectif : la protection participative des forêts et leur exploitation durable. Une autre initiative en cours concerne la mise en place de puits de carbone dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Ces opérations visent à renforcer le stockage naturel du carbone et à améliorer la viabilité des forêts. Enfin, pour faire face à la dégradation de certains arbres observée ces derniers temps, la Conservation a sollicité l’Institut régional des forêts de Sétif, dont les experts ont effectué deux missions dans la wilaya, ayant abouti à l’identification des zones touchées et à l’étude des cycles biologiques des parasites. La sécheresse reste cependant la principale cause du dépérissement. Une campagne de replantation sur 400 à 500 hectares est d’ores et déjà programmée pour 2026.

Kassem

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