Maison du diabète à Biskra : Une réaffectation qui ne passe pas…

La réaffectation de trois salles de la Maison du diabète à des classes de formation paramédicale suscite une vive opposition de l’association des diabétiques, qui dénonce une « spoliation entravant la prise en charge des patients ». L’institut national de formation supérieure des paramédicaux est victime de son succès. Il reçoit, d’année en année, un nombre exponentiel de stagiaires, ce qui a fini par dépasser ses capacités d’accueil. Pour pallier le manque de classes d’enseignement de cet institut, la direction de la Santé a demandé, en octobre 2024, au directeur des établissements de santé de proximité d’aménager trois grandes salles de la Maison du diabète, située à l’hôpital mitoyen Hakim Saadane, et de les mettre à la disposition de l’institut, à la recherche du renforcement de ses moyens et locaux pédagogiques, a-t-on appris. Mais cette solution ne fait pas que des heureux, constate-t-on. Loin s’en faut. Dans une correspondance émanant de l’association des diabétiques de Biskra, transmise aux autorités concernées, le personnel médical et les malades  de la Maison du diabète s’élèvent et dénoncent ce qu’ils considèrent comme une spoliation et une occupation irréfléchie de cette structure qui accueille des dizaines de diabétiques « dont la prise en charge est détériorée par la présence de classes d’enseignement induisant un remue-ménage et une activité inconvenants aux patients et aux praticiens », argumente-t-on. « Il est inacceptable que la Maison du diabète ait été amputée de trois grandes salles – deux au rez-de-chaussée et une au premier étage – pour être transformées en classes de cours pour les paramédicaux. Dans l’une, nous effectuions des analyses, la deuxième était un espace de rencontre et de travail pour les médecins et la troisième était dévolue à la formation thérapeutique des patients. De ce fait, nous nous retrouvons à l’étroit et ne pouvons plus assurer une qualité des soins et la sécurité pour nos patients. Le diabète est une maladie lourde requérant des moyens et des locaux adaptés pour être combattue efficacement. Cette décision vient mettre à terre des années de travail pour offrir aux patients les meilleures conditions d’accueil et de thérapie possibles », a souligné le docteur Zire, diabétologue et président de l’association, qui appelle de tous ses vœux une intervention et un arbitrage du wali « afin que l’intégrité physique de la Maison du diabète soit restaurée, préservée et garantie pour l’intérêt, avant tout, des malades », souligne-t-il.

H. Moussaoui

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