Mourad Gherbi, président de la Fédération algérienne de rugby, à Planète Sport : « Nous allons accompagner les clubs pour développer la discipline »
Mourad Gherbi, fraîchement élu président de la Fédération algérienne de rugby, a bien voulu répondre aux questions de Planète Sport à propos du développement de cette discipline émergente en Algérie. Arrivé à la tête de la Fédération pour un mandat olympique de quatre ans, M. Gherbi se fixe un objectif ambitieux : promouvoir et structurer …

Mourad Gherbi, fraîchement élu président de la Fédération algérienne de rugby, a bien voulu répondre aux questions de Planète Sport à propos du développement de cette discipline émergente en Algérie. Arrivé à la tête de la Fédération pour un mandat olympique de quatre ans, M. Gherbi se fixe un objectif ambitieux : promouvoir et structurer davantage le rugby dans toutes les régions du pays. Pour y parvenir, il entend créer des ligues régionales et provinciales, tout en multipliant le nombre de clubs pratiquants. Soutien, organisation rigoureuse et partenariat sont les maîtres mots de sa stratégie. Il explique comment il compte accompagner les clubs à travers un plan structuré, doté des moyens nécessaires et basé sur la création de ligues au niveau des wilayas.
Vous venez d’être élu président de la Fédération algérienne de rugby. Quel regard portez-vous sur la situation actuelle de cette discipline en Algérie ?
Effectivement, mon engagement au sein d’un club de rugby et ma connaissance du milieu m’ont poussé à me présenter à cette élection. Depuis l’apparition du rugby en Algérie, en 2017, j’ai toujours cru au potentiel de cette discipline dans notre pays. Aujourd’hui, en tant que premier responsable de la Fédération, je considère que le moment est venu pour donner un véritable coup d’accélérateur dans le but de développer le rugby sur tout le territoire national. Mon ambition est claire : doter le rugby algérien d’une structure solide capable de porter la discipline vers les sommets.
Quels sont les défis majeurs à relever pour consolider et étendre la pratique du rugby dans toutes les régions d’Algérie ?
Le rugby, bien qu’en progression constante, reste encore trop limité à certaines zones géographiques. À ce jour, nous comptons un nombre modeste de clubs, répartis sur quelques wilayas, et ce tant du côté des garçons que des filles. Ce chiffre ne correspond pas du tout à nos ambitions. Nous avons un travail considérable à fournir pour démocratiser et populariser cette discipline. Cela passe par la formation, l’instauration d’un environnement sportif propice, mais aussi par la création d’infrastructures adaptées. Notre projet est également axé sur la sensibilisation et l’intégration du rugby dans les écoles et universités afin d’impliquer les jeunes générations.
Avez-vous déjà formalisé une stratégie précise pour accompagner ce développement ?
Oui. Dès notre élection, nous avons procédé à un état des lieux exhaustif. Cette analyse nous a permis d’identifier nos forces et nos faiblesses, mais surtout de définir des axes clairs à suivre pour enrichir la pratique du rugby en Algérie. Nous allons rapidement installer un bureau fédéral performant qui sera chargé de piloter cette stratégie. Notre feuille de route prévoit une organisation rigoureuse autour d’objectifs mesurables, un suivi régulier et une évaluation constante des résultats obtenus. Nous voulons être à la hauteur des attentes des clubs, des joueurs, mais aussi de tous les amateurs qui soutiennent notre discipline.
Quels sont les grands axes de votre plan stratégique ?
Notre stratégie repose avant tout sur une meilleure organisation territoriale avec la création de ligues au niveau des wilayas. Ces ligues auront pour mission de structurer la pratique du rugby localement, d’organiser des compétitions régionales et de faciliter la formation des joueurs et des encadreurs. Par ailleurs, nous avons l’intention d’accompagner les clubs existants en développant des partenariats solides avec des entreprises publiques et privées pour assurer un financement stable et pérenne. La Fédération ne peut pas porter seule le poids financier du développement du rugby, il est donc essentiel de mobiliser les sponsors. Enfin, nous travaillerons à renforcer la formation des entraîneurs et des arbitres, éléments clés pour une pratique sportive de qualité.
Pouvez-vous nous donner une idée du nombre actuel de clubs en Algérie ?
Aujourd’hui, nous comptons un peu plus d’une dizaine de clubs officiellement affiliés à la Fédération, répartis entre équipes masculines et féminines. Ce nombre reste toutefois insuffisant. L’objectif est d’arriver à multiplier ce chiffre, en ciblant notamment les régions où le rugby est encore peu implanté : le sud, l’ouest, l’est, mais aussi le centre du pays. Ce travail d’implantation sera progressif, mais constant. Encourager la création de nouveaux clubs est une priorité, car c’est par ce maillage territorial que le rugby prendra véritablement racine dans notre pays.
Qu’en est-il de la sélection nationale algérienne ? Quel est son niveau sur le continent ?
La sélection nationale algérienne occupe une place honorable sur la scène africaine. Certes, l’Afrique du Sud demeure l’incontournable du continent, imposant son style et son expérience, mais notre équipe parvient à se hisser à une bonne place parmi les autres nations africaines. C’est le fruit d’un travail sérieux et constant, dont nous voulons absolument renforcer les acquis. Nous avons des talents prometteurs, et il est certain que la sélection pourra progresser au fil des années et s’affirmer davantage au niveau international.
Quelles sont les perspectives et ambitions de la sélection nationale dans les mois et années à venir ?
À court terme, nous avons une échéance importante : les Jeux africains qui se dérouleront en décembre prochain. La Fédération sera représentée par deux équipes de rugby à sept, chez les garçons et les filles. Nous mettrons tout en œuvre pour préparer ces sélections dans les meilleures conditions et viser une participation honorable, voire un podium. Cette compétition constitue une étape importante vers notre objectif à moyen terme : obtenir une qualification pour les Championnats du monde. Nous voulons que le rugby algérien puisse s’affirmer sur la scène mondiale, et ce grâce au travail acharné de nos joueuses et joueurs.
Disposer des moyens humains et matériels nécessaires est crucial. Comment voyez-vous cette question ?
Je suis confiant dans nos capacités à mobiliser les ressources nécessaires. Le rugby, chez les filles tout particulièrement, est un secteur sur lequel je mise beaucoup. Nous espérons réaliser d’excellents résultats avec cette sélection féminine, et cela sera un levier pour attirer davantage de soutiens. La Fédération est prête à travailler en étroite collaboration avec les clubs, les éducateurs et les partenaires afin de mettre en place un environnement favorable au succès. Le temps dont nous disposons avant les prochaines compétitions nous permettra également d’élaborer des plans de formation, d’améliorer les infrastructures et d’assurer un encadrement adapté.
Entretien réalisé par A. Badis