Nassima Saïfi et Walid Ferhah offrent deux médailles d’or à l’Algérie 

À 35 ans, Nassima Saïfi continue d’écrire l’histoire du para-athlétisme algérien avec une régularité impressionnante qui force l’admiration.

C’est à New Delhi, ville accueillant cette année les 13e Championnats du monde de para-athlétisme, que cette athlète exceptionnelle originaire de la région de Mila a une fois de plus démontré qu’elle reste la figure emblématique et la référence mondiale incontestée dans sa spécialité. Engagée dans l’épreuve du lancer du disque, catégorie F57, Saïfi a su faire preuve d’une maîtrise parfaite en réalisant un jet exceptionnel mesuré à 34,54 mètres, performance qui lui a permis de décrocher la médaille d’or. Ce nouveau sacre prestigieux vient enrichir un palmarès déjà des plus impressionnants. En effet, double championne paralympique lors des Jeux de Londres en 2012 puis de Rio en 2016, elle compte également de nombreuses médailles acquises lors de championnats du monde et continentaux. Depuis plus d’une décennie, Saïfi fait preuve d’un niveau d’excellence remarquable qu’elle maintient avec constance. Plus qu’une simple athlète, elle représente un modèle de longévité sportive et une source d’inspiration majeure pour toute une nouvelle génération de para-athlètes algériens.

Dans la catégorie masculine, Walid Ferhah a remporté la médaille d’or dans l’épreuve du lancer de massue (catégorie F32). Ferhah a dominé sa compétition dès sa première tentative avec un lancer à 21,37 mètres, avant de la conclure par sa meilleure performance de la saison, évaluée à 39,56 mètres. L’athlète algérien a réussi toutes ses six tentatives, sa plus faible étant un lancer à 37,10 mètres, suffisant à lui seul pour garantir le titre mondial, le premier de sa carrière après la médaille d’argent obtenue aux Championnats du monde de Dubaï en 2019. De son côté, Ahmed Mheidab a décroché la deuxième place sur le podium grâce à l’une de ses bonnes tentatives réalisées à 35,77 mètres, sachant que sa meilleure performance cette saison était de 38,36 mètres. Quant au troisième représentant algérien dans cette épreuve du lancer de massue (F32), Abdelhak Mechouni, il s’est classé quatrième avec un lancer à 32,96 mètres, réalisé lors de sa deuxième tentative.

Saïfi leadership qui dépasse la piste
La performance réalisée par Nassima Saïfi dépasse largement le cadre d’un exploit individuel. Elle joue un rôle fondamental et moteur au sein de l’équipe nationale de para-athlétisme algérien. Sa médaille d’or, obtenue dès les premières journées de cette compétition internationale, instaure une dynamique de confiance très positive et précieuse dans les rangs de la délégation algérienne. Elle ouvre la voie et montre clairement la direction à suivre, surtout dans un championnat où le niveau des compétiteurs est particulièrement élevé et relevé. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Saifi impulser cet élan gagnant, puisqu’elle a offert à l’Algérie de nombreuses médailles pendant les précédents championnats du monde, jouant ainsi un rôle clé dans le succès collectif de l’équipe nationale.

Une délégation ambitieuse qui aspire à d’autres médailles
Pour cette édition des mondiaux en Inde, l’Algérie présentait une équipe solide et ambitieuse composée de 17 athlètes, dont 6 femmes, soutenus et encadrés par un staff de 13 entraîneurs qualifiés. Tous ces participants ont obtenu leur qualification en réalisant les minima exigés par l’IPC, preuve d’un sérieux et d’une rigueur dans la préparation de cette équipe. L’objectif affiché est double : décrocher un maximum de médailles, mais aussi préparer efficacement les prochaines grandes échéances sportives, en particulier les Jeux paralympiques de Los Angeles 2028. Avec plus de 1 000 athlètes engagés, représentant environ une centaine de pays, cette édition 2025 des championnats du monde figure parmi les plus denses et compétitifs jamais organisés. On y retrouve des champions paralympiques, des records à battre et de nombreux espoirs en quête de reconnaissance sur la scène mondiale. Aux yeux de nombreux observateurs, derrière l’étoile qu’est Nassima Saifi, plusieurs athlètes algériens sont particulièrement attendus dans les jours qui viennent, comme Rabah Boussaid (catégorie T46) et Abdelhadi Boudra (catégorie T13). Ces derniers évolueront respectivement dans les épreuves de course et de saut. Ces jeunes talents sont l’incarnation même de l’avenir du para-athlétisme algérien, et ils ont l’opportunité exceptionnelle d’apprendre en affrontant les meilleures performances au niveau mondial.

Construire une équipe dans la durée
Pour la direction technique nationale, la vision va bien au-delà de la simple récolte de médailles lors des compétitions internationales. Il s’agit de bâtir une dynamique durable et pérenne, en formant des athlètes complets, capables non seulement de performer mais aussi de rivaliser au plus haut niveau sur la durée. Avec une locomotive d’exception comme Nassima Saifi, l’Algérie peut nourrir des ambitions solides et raisonnables pour les futures compétitions. La victoire à New Delhi représente ainsi seulement le premier chapitre prometteur d’une campagne qui s’annonce riche en émotions et en succès.

A. A.