Onze algériens en route pour les Mondiaux de Tokyo

La liste finale des athlètes qualifiés pour les Championnats du monde d’athlétisme 2025 sera rendue publique dans les prochaines heures par l’IAAF, l’instance internationale qui supervise cette grande compétition. Une annonce très attendue par les supporters et les spécialistes du sport algérien, impatients de découvrir le contingent qui défendra les couleurs nationales à Tokyo.

Par A. A.

Même si la liste définitive des engagés n’a pas encore été officiellement publiée, les informations disponibles confirment déjà la présence d’au moins onze athlètes algériens, hommes et femmes confondus, sur la piste nippone. Ce chiffre témoigne du renouveau global de l’athlétisme algérien, longtemps une fierté nationale, qui retrouve progressivement des ambitions et une compétitivité sur la scène internationale. Le rendez-vous aura lieu, du 13 au 21 septembre 2025, au National Stadium de Tokyo, un cadre prestigieux qui rappelle les Jeux olympiques de 2021. La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) communiquera incessamment cette liste finale, mais tout laisse à penser que la délégation algérienne mêlera des coureurs expérimentés et des jeunes talents prometteurs, tous porteurs d’un même objectif : signer des performances marquantes et inscrire une page nouvelle dans la riche histoire de l’athlétisme national.

Entre minima et classement mondial, deux voies vers la qualification
La sélection a été bâtie sur deux principaux critères. D’une part, certains athlètes algériens ont obtenu leur place grâce à la réalisation des minima imposés par l’IAAF, qui fixent un seuil de performance élevé à atteindre dans chaque discipline. Ces minima garantissent la présence d’experts du chrono et du concours, des sportifs capables, à travers un exploit déterminant, de décrocher leur ticket pour le plus grand championnat planétaire.
D’autre part, une autre catégorie d’athlètes a réussi à valider sa participation grâce au Ranking mondial – un classement basé sur l’accumulation de points obtenus lors de compétitions officielles, internationales et régulières. Cette méthode valorise la constance, la discipline et le sérieux dans la compétition, privilégiant les athlètes qui, par leur régularité, se maintiennent parmi les meilleurs au monde. Ce double mode de qualification reflète à la fois la capacité algérienne à produire des performances éclairs et à nourrir durablement des sportifs au plus haut niveau.

Tokyo, un cadre symbolique et porteur d’histoire
Cette 20ᵉ édition des Championnats du monde d’athlétisme revêt une symbolique forte, puisqu’elle se déroulera au National Stadium de Tokyo, situé au cœur de la capitale japonaise. Cette enceinte, qui a abrité les Jeux olympiques de 2021, est un véritable sanctuaire pour les passionnés d’athlétisme. Pour les Algériens, fouler cette piste est plus qu’une simple participation : c’est l’accomplissement d’un rêve, une opportunité unique d’écrire une nouvelle page glorieuse du demi-fond et des disciplines techniques où l’Algérie a déjà laissé son empreinte.
Il suffit de penser aux figures emblématiques que sont Noureddine Morceli, triple champion du monde et recordman du monde du 1500 mètres, ou Hassiba Boulmerka, championne olympique et multiple médaillée aux championnats du monde, pour mesurer l’héritage et la responsabilité qui reposent sur les épaules des nouveaux athlètes algériens. En 2025, cette équipe aura à cœur de faire vibrer à nouveau les cœurs des supporters et de porter haut les couleurs nationales sur la scène mondiale.

Un trio de choc au demi-fond
Sans surprise, le demi-fond masculin constitue la locomotive de la délégation algérienne. Trois athlètes devraient prendre le départ du 800 mètres : d’abord Slimane Moula, champion d’Afrique en titre, reconnu pour sa puissance dans les derniers 200 mètres, puis Djamel Sedjati, médaillé de bronze olympique à Paris en 2024, qui nourrit désormais de réelles ambitions mondiales, sans oublier, bien évidemment, Mohamed Ali Gouaned, jeune espoir au potentiel grandissant, capable de surprendre par ses fins de course explosives. À eux trois, ils forment un trio redoutable qui pourrait marquer l’histoire de la discipline. Le 800 mètres reste, rappelons-le, une spécialité où l’Algérie a souvent excellé.

De grands espoirs sur le 1500 mètres et le marathon
Sur 1500 mètres, la mission reviendra à Haïthem Chenitef, un coureur talentueux en quête d’expérience et de confirmation, dans une discipline dominée, depuis plusieurs années, par les Éthiopiens, les Kényans et les Norvégiens. Chenitef aura l’occasion de se mesurer à l’élite mondiale. Par ailleurs, le marathon algérien devrait également être représenté à Tokyo grâce à Abderrezzak Charik et à Mohamed Benyettou, qui devraient confirmer leur qualification dans les prochains jours. Leur endurance et leur constance leur permettront de viser un classement honorable dans une discipline exigeante où la gestion de l’effort et la stratégie de course sont déterminantes. Et ce n’est pas tout, puisque chez les dames, Amina Bettiche et Nawel Yahi devront, elles aussi, être présentes à Tokyo. Toutes deux habituées aux compétitions internationales, elles chercheront à améliorer leurs chronos et à s’imposer parmi les meilleures du continent africain, avant de viser plus haut.

En attente de la confirmation de Yasser Triki au triple saut
Si le demi-fond et le marathon constituent traditionnellement les points forts de l’Algérie, il est intéressant de constater l’ouverture progressive vers d’autres disciplines. Ainsi, au triple saut, Yasser Mohamed Tahar Triki incarne l’une des plus belles promesses algériennes. Déjà détenteur de performances de niveau mondial, Triki, en cas de qualification, se présente comme un outsider capable de décrocher une place en finale, voire mieux. Par ailleurs, le lancer du disque devrait voir la participation d’Oussama Khenoussi, dont la progression au cours des dernières saisons a été remarquable. Son objectif sera de se mesurer aux meilleurs athlètes européens et américains, tout en améliorant ses propres marques personnelles.

Zahra Tatar représentera le lancer du marteau féminin
Enfin, dans le lancer du marteau féminin, Zahra Tatar sera, elle aussi, largement présente au Mondial de Tokyo. Elle aura pour mission de représenter dignement la discipline, mais aussi d’accumuler de l’expérience à l’échelle mondiale, une étape essentielle pour son avenir sportif.

Sedjati, l’atout majeur
S’il faut retenir un nom, ce serait celui de Djamel Sedjati. Médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Paris 2024, il s’avance comme la meilleure chance algérienne de médaille à Tokyo. Son aisance tactique, sa capacité à accélérer dans les moments clés et sa régularité lors des grands rendez-vous font de lui un sérieux prétendant au titre mondial. Toute l’Algérie aura les yeux rivés sur ses courses, espérant qu’il puisse écrire une nouvelle page de gloire. De l’avis des observateurs, ce groupe de onze athlètes se distingue par sa diversité et son équilibre. Chacun porte l’ambition de défendre les couleurs nationales avec honneur et détermination. Les entraîneurs, conscients du potentiel de leurs protégés, insistent sur la solidarité et l’esprit d’équipe, facteurs essentiels pour aborder sereinement une compétition d’une telle envergure.