Farouche défenseur de la chanson chaouie : Mourad Sid s’est éteint à Oum El Bouaghi
Une foule nombreuse, composée d’artistes, d’amis, de proches et de simples citoyens, a accompagné avant-hier, mardi 26 août, le défunt Mourad Sid à sa dernière demeure, dans une ambiance empreinte de tristesse et de consternation. Âgé de 65 ans, l’artiste est décédé des suites d’un arrêt cardiaque, laissant derrière lui une épouse et cinq enfants. […] The post Farouche défenseur de la chanson chaouie : Mourad Sid s’est éteint à Oum El Bouaghi first appeared on L'Est Républicain.

Une foule nombreuse, composée d’artistes, d’amis, de proches et de simples citoyens, a accompagné avant-hier, mardi 26 août, le défunt Mourad Sid à sa dernière demeure, dans une ambiance empreinte de tristesse et de consternation. Âgé de 65 ans, l’artiste est décédé des suites d’un arrêt cardiaque, laissant derrière lui une épouse et cinq enfants. Amateur passionné et fervent défenseur de la chanson chaouie, Mourad Sid s’est distingué dès son plus jeune âge, à six ans, par sa puissante voix héritée d’Ikerd Anougir, le chantre Aïssa Djarmouni. Chaque nuit, son chant brisait le silence de la ville et rassemblait jeunes, femmes et enfants venus écouter l’écho de sa voix résonner dans les ruelles d’Oum El Bouaghi. Animé par l’ambition d’égaler le célèbre Aïssa Djarmouni, il puisait son inspiration en gravissant régulièrement le mont Sidi Rghiss, surplombant sa ville natale, pour se consacrer pleinement aux rythmes et aux chansons chaouies qu’il aimait reproduire. Mourad Sid disposait de plusieurs chansons du chantre des Aurès, dont la célèbre « Ikerd wa Nougir », qui lui valut une reconnaissance locale et la distinction d’invité d’honneur lors de la dixième édition du Festival de la Musique des Jeunes d’Oum El Bouaghi. Selon lui, la chanson qui l’a véritablement hissé sur la scène chaouie fut « Rabi we Hallak ». Cependant, contrairement à d’autres chanteurs ayant réussi à se faire un nom, Mourad Sid n’a pas connu la notoriété qu’il espérait, en raison du manque de soutien dans sa ville natale, comme il l’expliquait dans un entretien. Confronté à la marginalisation et à l’indifférence, il avait choisi en 2012 de se retirer silencieusement de la scène artistique pour se consacrer à sa famille et à des activités commerciales. Cette marginalisation des talents, qu’ils soient intellectuels, culturels ou artistiques, reste malheureusement fréquente à Oum El Bouaghi. Malgré tout, Mourad Sid n’avait jamais cessé d’encourager les jeunes artistes : « On laisse la place aux jeunes, pour peu qu’ils servent l’art comme il se doit, loin de toute imitation », déclarait-il. Aujourd’hui disparu, il semble avoir eu raison face à l’anarchie qui règne dans le secteur culturel, dominé davantage par des ambitions commerciales que par l’art lui-même. À l’issue de l’enterrement, de nombreuses voix se sont élevées pour rendre hommage au défunt, regrettant la marginalisation qu’il a subie de son vivant, y compris de la part de ses collègues artistes. Comme le rappelle un adage populaire, « De son vivant il rêvait d’une datte, à sa mort on lui a accroché une branche entière de palmier ». En dépit de son départ, les chansons de Mourad Sid demeurent un patrimoine vivant, source d’inspiration pour les jeunes talents amateurs de la chanson chaouie. À travers son œuvre, il continue d’accompagner et d’inspirer les générations futures. Nous présentons nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches, en priant Dieu Tout-Puissant d’accorder sa miséricorde au défunt.
Kassem
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