Formation médicale à Sétif : La réduction des effectifs redonne espoir
Le temps des effectifs pléthoriques, qui ont longtemps compromis la qualité de la formation médicale en Algérie, semble enfin révolu. Après plusieurs années marquées par des promotions massives et des conditions d’apprentissage difficiles, les facultés de médecine du pays amorcent une nouvelle ère, fondée sur une répartition plus équilibrée des étudiants et une gestion plus […] The post Formation médicale à Sétif : La réduction des effectifs redonne espoir first appeared on L'Est Républicain.

Le temps des effectifs pléthoriques, qui ont longtemps compromis la qualité de la formation médicale en Algérie, semble enfin révolu. Après plusieurs années marquées par des promotions massives et des conditions d’apprentissage difficiles, les facultés de médecine du pays amorcent une nouvelle ère, fondée sur une répartition plus équilibrée des étudiants et une gestion plus rationnelle des inscriptions. La faculté de médecine de l’université Ferhat Abbès Sétif-1 (UFAS) illustre parfaitement ce tournant. Contrairement au calvaire des années précédentes, où les amphithéâtres débordaient et les stages hospitaliers étaient saturés, l’établissement n’accueillera, pour l’année universitaire 2024-2025, que 532 nouveaux inscrits. Un chiffre en chute libre par rapport aux plus de 1.900 étudiants reçus l’an dernier. Cette diminution spectaculaire constitue un véritable soulagement, aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants, qui pourront enfin espérer bénéficier d’une formation de qualité. « Cette nouvelle répartition des effectifs est une avancée majeure. Elle permettra d’assurer un meilleur suivi pédagogique et une prise en charge individualisée des étudiants », souligne le Pr Slimane Laouameri, doyen de la faculté de médecine de Sétif, qui a accepté, comme à l’accoutumée, de répondre aux sollicitations de L’Est Républicain. Cette politique de réajustement ne concerne pas uniquement la médecine générale. Les autres filières de santé ont également vu leurs inscriptions baisser. La pharmacie accueille ainsi 174 nouveaux étudiants, tandis que la médecine dentaire enregistre 146 inscrits. Là encore, la réduction est significative et devrait impacter positivement la qualité des cours, des travaux pratiques et surtout des stages cliniques. À cela s’ajoute l’ouverture de nouvelles spécialités : 79 étudiants inaugurent cette année la filière médecine-informatique et 21 autres la médecine-économie de la santé, des formations sanctionnées par un double diplôme. Si cette réorganisation est largement saluée par les enseignants, beaucoup rappellent toutefois les séquelles des promotions surchargées du passé. « La médecine ne s’enseigne pas uniquement dans les amphithéâtres, elle s’apprend surtout au chevet des malades. Ces derniers ont droit à une prise en charge médicale de qualité, ce qui exige une formation rigoureuse. Or, ces dernières années, cette exigence n’était pas respectée », regrettent des hospitalo-universitaires, pour qui la qualité passe inévitablement par des promotions réduites. La situation de l’an dernier en est l’illustration. Avec plus de 1.900 nouveaux inscrits, la faculté de médecine de Sétif avait dû affronter une avalanche de problèmes : impossibilité d’assurer un suivi individualisé, surcharge des services du CHU incapables d’offrir des terrains de stages à un tel contingent, et pression constante sur les encadrants. « Même si la tendance s’inverse aujourd’hui grâce à la décision des pouvoirs publics qui ont pris conscience de la nécessité d’améliorer la qualité de la formation des médecins, pharmaciens et dentistes, les effets réels de cette réforme ne seront perceptibles que d’ici quatre ou cinq ans au minimum », insistent les praticiens. Du côté des étudiants, la nouvelle politique de répartition suscite un mélange d’espoir et de prudence. « Mieux vaut tard que jamais. Cette réduction des effectifs tombe à pic. Elle devrait améliorer la planification des stages hospitaliers, où chaque étudiant aura désormais davantage d’opportunités d’apprendre au contact des patients et de se familiariser avec la réalité du métier », affirment de jeunes internes. Mais ceux-ci rappellent que le problème des promotions surchargées des années passées demeure entier : « Il faudra encore de longues années pour résorber cet excédent et ramener durablement la formation médicale algérienne dans les normes internationales ». Ainsi, en attendant de constater les premiers résultats tangibles, enseignants comme étudiants voient dans cette réforme une étape essentielle, sinon décisive, pour redonner à la formation médicale en Algérie toute sa crédibilité et son exigence.
Kamel Beniaiche
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