Pénurie de spécialistes et de médicaments vitaux à Biskra : Les cancéreux confrontés à des carences inquietantes

L’association locale Amel (Espoir) pour la défense des malades du cancer de Biskra a lancé en début de semaine, à travers les ondes de la Radio régionale, un énième cri de détresse quant à la situation des cancéreux de la wilaya. Selon Bouzid Noubli, qui en est le président, les cancéreux de la  région des Ziban pâtissent de plusieurs difficultés dans la prise en charge effective de leurs besoins. En premier lieu, il a souligné le manque de médecins spécialisés en oncologie à l’hôpital Hakim Saâdane, recevant tous les jours des dizaines de malades du cancer dont une majorité de femmes présentant une tumeur à un sein. Ensuite, il a rappelé que beaucoup de cancéreux continuaient d’échapper aux dispositifs de prévention et de détection précoce de cette maladie, dont les chances de guérison s’amenuisent d’autant plus que le diagnostic est tardif. En outre, il a relevé que les patients sont soumis à un véritable parcours du combattant parce que la liste d’attente pour une consultation dépasse l’entendement et que les services de prévention, d’auscultations, d’analyses anatomopathologiques et de suivi du développement de la maladie sont situés à des endroits disparates de la ville. De plus, l’intervenant a ajouté que certains médicaments ainsi que les produits consommables nécessaires sont en rupture de stock et que certains se les procurent par leurs propres moyens auprès de membres de leurs familles vivant à l’étranger. Enfin, a-t-il dit, en l’absence d’un service de radiothérapie et de chimiothérapie à Biskra, les malades suivant ces protocoles thérapeutiques sont astreints à des déplacements hebdomadaires fastidieux vers d’autres wilayas du pays pour se faire soigner. « Nous appelons depuis plus de trois ans à l’amélioration de la prise en charge des malades du cancer. Selon les statistiques que nous avons pu obtenir, il y a de cinquante à soixante nouveaux cas par mois, un chiffre en deçà de la réalité car beaucoup de malades préfèrent ou ont la capacité d’aller se faire soigner ailleurs, notamment à Ain Nadja à Alger, et ne sont donc pas répertoriés sur nos tablettes à Biskra », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « l’hôpital Hakim Sâadane dispose de locaux pour abriter et centraliser tous les services liés au traitement du cancer mais les malades sont envoyés d’un point à un autre de la ville avec tous les désagréments qui s’en suivent. Il y a un manque flagrant de spécialistes en oncologie ». « En attendant la réception du nouvel hôpital de 240 lits qui sera doté d’un Centre Anti-Cancer (CAC), nous appelons la Direction de la Santé et de la Population (DSP) à prendre en considération nos propositions et suggestions pour atténuer un tant soit peu les tracas et la douleur des cancéreux ne bénéficiant même pas d’un accompagnement psychologique à même de leur remonter le moral face à cette terrible maladie dont la seule évocation suscite peur et effroi », a-t-il soutenu.

Hafedh Moussaoui   

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