Préalable

De nombreux espoirs se sont fondés sur la rencontre des négociateurs russes et ukrainiens cette semaine en Turquie pour discuter d’un hypothétique accord de paix. Mais sans surprise la rencontre a tourné au vinaigre offrant un piètre spectacle, lorsque les négociateurs ont quitté les lieux, mécontents des conditions évoquées de part et d’autre. C’est pour […]

Mai 17, 2025 - 21:53
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Préalable

De nombreux espoirs se sont fondés sur la rencontre des négociateurs russes et ukrainiens cette semaine en Turquie pour discuter d’un hypothétique accord de paix. Mais sans surprise la rencontre a tourné au vinaigre offrant un piètre spectacle, lorsque les négociateurs ont quitté les lieux, mécontents des conditions évoquées de part et d’autre. C’est pour cela que de nombreux observateurs assurent que seule une rencontre directe entre les présidents Vladimir Poutine et les Volodymyr Zelensky pourrait aboutir à de véritables résultats positifs. Malheureusement, une telle entrevue ne serait  » possible  » qu’à la seule condition que Moscou et Kiev aient trouvé des  » accords  » au préalable, a indiqué hier le Kremlin, au lendemain des premiers pourparlers de paix directs entre les deux camps depuis 2022.  » Une telle rencontre, fruit du travail des deux parties et de la conclusion d’accords, est possible. Mais uniquement à la suite d’accords entre les deux camps « , a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Vendredi, la délégation ukrainienne avait proposé aux Russes un sommet entre les deux dirigeants pour trouver une issue au conflit, Moscou disant en  » avoir pris note « . Une telle rencontre serait une première depuis que la Russie a attaqué son voisin ukrainien en février 2022, un conflit qui a entraîné la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes, civiles et militaires confondues, et provoqué la destruction de régions entières. Mais à l’heure qu’il est, les positions de Moscou et Kiev semblent inconciliables. En plus de la non-adhésion de Kiev à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), Vladimir Poutine réclame inlassablement la démilitarisation de l’Ukraine ou encore l’assurance que la Russie garde les territoires ukrainiens annexés en 2022, en plus de la Crimée, occupée depuis 2014. Plus largement, le président russe demande une refonte générale de l’architecture sécuritaire en Europe, considérant le rapprochement de l’Otan aux frontières russes comme une menace existentielle pour son pays. L’Ukraine et ses alliés européens rejettent fermement ces revendications, en affirmant que l’armée russe, qui occupe toujours près de 20 % du territoire ukrainien, mène un conflit de type impérialiste dans cette ex-république soviétique. Le président ukrainien a répété à multiples reprises demander que les forces russes quittent purement et simplement le territoire ukrainien. Les pourparlers de vendredi à Istanbul, les premiers sur la paix depuis le printemps 2022, n’ont pas permis d’aboutir à un cessez-le-feu, comme réclamé par Kiev et ses alliés, mais seulement à l’annonce d’un échange important de prisonniers, symbole du gouffre qui sépare à ce stade les positions des deux parties. Pour de nouvelles discussions directes, Dmitri Peskov a indiqué hier qu’elles seraient possibles une fois cet échange de prisonniers réalisé. Mais pour le moment Moscou rejette toutes les propositions de ses adversaires, énonçant les siennes comme les seules acceptables. Les américains, qui agacés par les atermoiements des deux parties en guerre, se tiennent à l’écart pour le moment, laissant les Européens, et les Turcs essayer de convaincre les Ukrainiens et les Russes de discuter ensemble. Les américains restent toutefois les seuls en Occident à discuter directement avec Moscou ne devraient pas rester à l’écart trop longtemps et Donald Trump pourrait reprendre ses tentatives de paix si Kiev et le Kremlin font preuve de plus de souplesse.