Prétendue aide française à l’Algérie: l’AFD démonte la propagande de Paris

Il est temps de mettre fin à une fiction politique soigneusement entretenue. Non, la France n’a jamais aidé l’Algérie. Derrière les discours pompeux et les chiffres imaginaires, il n’y a rien d’autre qu’un récit mensonger, hérité d’un complexe colonial jamais digéré.

La vérité a fini par sortir de la bouche même des institutions françaises. Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD), l’a déclaré, ce lundi, sans détour sur une chaîne de télévision française : « Nous n’avons pas d’activités en Algérie. On ne fait pas de financements ».

Fin de la propagande . Les prétendues sommes attribuées à l’Algérie ne sont que des lignes budgétaires internes utilisées en France pour financer des bourses, des universités, des instituts culturels… français.

Quand des figures politiques françaises affirment que Paris verse des centaines de millions d’euros à Alger, comme l’eurodéputée Sarah Knafo qui évoquait en 2023 une somme de 800 millions d’euros, elles mentent sciemment. L’ambassade de France en Algérie l’a démenti, l’AFD l’a démenti, même les institutions européennes l’ont démenti. Pourtant, le mensonge persiste. Pourquoi ? Parce qu’il sert un discours bien rôdé, celui d’une France « bienfaitrice », toujours « trop bonne », toujours « trahie », face à une Algérie dépeinte comme « ingrate » et « demandeuse ».

En réalité, la majeure partie de cette soi-disant aide reste en France. En 2022, sur 130 millions d’euros déclarés comme APD à destination de l’Algérie, plus de 80 % sont dépensés en France pour des étudiants algériens dans des universités françaises ou pour des opérateurs culturels… français. Ce n’est pas une aide, c’est une subvention déguisée à la francophonie et à l’économie de l’enseignement supérieur français.

Le plus cynique, dans cette affaire, est que cette « aide » imaginaire est instrumentalisée pour inverser les responsabilités historiques. La France coloniale a pillé l’Algérie, exploité ses richesses, massacré ses populations, humilié ses cultures et tenté d’effacer son identité. Et aujourd’hui, ceux-là mêmes qui nient ce passé veulent faire croire que l’Algérie devrait dire « merci » ?! Qu’elle « profite » d’une France généreuse ?! Le comble de l’indécence.

Avant de se poser en puissance donatrice ou en modèle de solidarité internationale, la France ferait bien de regarder l’état de son propre peuple. Dans les quartiers populaires de Marseille, de Seine-Saint-Denis ou de Lyon, des milliers de familles vivent dans une précarité indigne d’un pays dit « développé ». Les files d’attente devant les banques alimentaires s’allongent, les hôpitaux publics s’effondrent, les enseignants démissionnent, et des millions de Français peinent à se loger, se soigner, ou simplement se nourrir. Quelle aide peut prétendre offrir un pays qui n’aide même pas ses propres citoyens ?

Plutôt que de fantasmer sur une Algérie qui vivrait « aux crochets » de la France, les responsables politiques français devraient avoir le courage de faire face à leur propre échec social. L’exclusion, la pauvreté, la montée des inégalités et le mépris croissant envers les classes populaires ne relèvent pas de la fiction mais du quotidien. Agiter l’Algérie comme prétexte, comme repoussoir, comme écran de fumée n’est qu’un stratagème pour détourner l’attention des vrais problèmes ; ce n’est pas l’Algérie qui coûte à la France, ce sont ses élites déconnectées qui coûtent à son peuple.

The post Prétendue aide française à l’Algérie: l’AFD démonte la propagande de Paris appeared first on Le Jeune Indépendant.