Troupes

Si de nombreux médias américains se sont étonnés des émeutes de Paris la semaine dernière à l’occasion de la victoire du PSG à la finale de la Ligue des Champions, c’est aujourd’hui au tour de Los Angeles d’offrir un piètre spectacle au reste du monde, avec cette fois-ci l’intervention de la garde nationale pour contenir […]

Juin 9, 2025 - 21:16
 0
Troupes

Si de nombreux médias américains se sont étonnés des émeutes de Paris la semaine dernière à l’occasion de la victoire du PSG à la finale de la Ligue des Champions, c’est aujourd’hui au tour de Los Angeles d’offrir un piètre spectacle au reste du monde, avec cette fois-ci l’intervention de la garde nationale pour contenir les émeutiers protestant contre la politique migratoire radicale de Donald Trump. La situation en ce début de semaine reste tendue, après déjà trois jours d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Le président américain qui affirme que la situation ne cesse de se détériorer dans la mégalopole démocrate demande l’envoi des troupes. «Ça a l’air d’aller vraiment mal à L.A. ENVOYEZ LA TROUPE !!!», a posté Donald Trump hier matin sur son réseau Truth Social, lançant aussi : «ARRETEZ LES GENS MASQUES, MAINTENANT». La police de Los Angeles a annoncé dans la nuit sur X que le centre-ville a été déclaré zone de rassemblement interdit. «Vous devez quitter le centre-ville immédiatement», zone où circulaient les manifestants dimanche soir. Dimanche après-midi, des dizaines de manifestants ont bloqué une autoroute pendant plus d’une heure, dans un face à face tendu avec les forces de l’ordre. Au moins trois voitures ont été incendiées et deux autres vandalisées, et la soirée a commencé avec des affrontements entre les forces de sécurité et des petits groupes d’individus, pour beaucoup masqués. Dans l’autre grande ville californienne, San Francisco, la police a annoncé avoir interpellé une soixantaine de personnes après qu’une manifestation a dégénéré. La police de Los Angeles a indiqué que les forces de l’ordre avaient arrêté au moins 56 personnes en deux jours, et que trois de ses membres ont été légèrement blessés. Donald Trump a déployé 2 000 membres de la Garde nationale pour tenter de contenir ces manifestations, multipliant les attaques contre les autorités californiennes démocrates, accusées d’incompétence. Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a appelé les manifestants à ne pas tomber dans ce qu’il juge être un piège tendu par le président républicain, qui exploiterait politiquement une crise dans un bastion démocrate sur un de ses thèmes principaux d’action : la lutte contre l’importante immigration illégale. «Ne mordez pas à l’hameçon de Trump. Trump veut le chaos et a incité à la violence», a-t-il dit sur X. «Restez calmes. Restez concentrés. Ne lui donnez pas l’excuse qu’il cherche», a-t-il demandé. Ces heurts ont débuté vendredi dans cette ville où réside une importante population hispanique, des habitants tentant de s’interposer face aux arrestations d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE). Environ 300 gardes sont arrivés dimanche matin. La Garde nationale, force armée de réserve, est le plus souvent mobilisée lors de catastrophes naturelles. Son déploiement sans concertation avec les autorités démocrates locales et plus largement l’action du gouvernement fédéral a été dénoncée par les opposants à Donald Trump. Le directeur de la police fédérale (FBI), Kash Patel, a balayé d’un revers de main l’opposition politique à l’intervention de ses services : «Pour que les choses soient claires, le FBI n’a besoin de l’autorisation de personne pour faire respecter la Constitution. Je rends compte au peuple américain, pas aux politiciens qui lancent des phrases chocs. Los Angeles est assiégée par des criminels en maraude, et nous rétablirons l’ordre public. Je ne vous le demande pas, je vous le dis». Évoquant une «invasion» des États-Unis par des «criminels venus de l’étranger», Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, et communique abondamment sur les arrestations et expulsions d’immigrés. Reste à voir si sa façon de faire finira par lui apporter les résultats escomptés ou si, au contraire, poussera une partie de son propre camp à s’élever contre ses méthodes musclées. Le président américain semble décidé à ne reculer sous aucun prétexte, étant même prêt à fracturer une partie du pays pour parvenir à lutter contre l’immigration illégale.