Un été 2025 décevant : le tourisme s’essouffle au Maroc et en Tunisie

L’année 2025 s’annonçait bien pour le tourisme au Maghreb. Selon les chiffres officiels, on enregistre des arrivées record aussi bien en Tunisie qu’au Maroc. Mais les chiffres sont loin de refléter une réalité bien plus amère cet été.

Les professionnels du secteur tirent cependant la sonnette d’alarme : des prix exorbitants, une expérience globalement décevante, et des retombées locales très limitées.

Le constat est clair. Derrière cette façade de chiffres optimistes, le tourisme ralentit au Maghreb, souligne le média français Be Magazine.

Au Maroc, la hausse des prix dissuade les touristes

Le Maroc a accueilli plus de 11,6 millions de visiteurs entre janvier et juillet 2025, soit une progression de 16 % par rapport à 2024, selon le ministère du Tourisme marocain.

Globalement, cela s’annonce bien pour le secteur touristique, mais dans le détail, la croissance était surtout spectaculaire en début d’année.

Entre janvier et avril, les arrivées ont enregistré une augmentation de 27 %, alors qu’en pleine saison touristique, en juillet, les arrivées atteignent à peine les +6 %.

À Marrakech, destination populaire, les hôtels 3 et 4 étoiles ont perdu 30 % de leur clientèle en juin, au début de la haute saison. La ville a même enregistré une baisse de 3 % de ses arrivées. En cause ? Des tarifs jugés trop élevés.

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE), qui constituent une part clé du marché, dénoncent une flambée des prix de l’hébergement qui n’est pas en adéquation avec leur pouvoir d’achat.

Les hôteliers ont bien tenté de lancer des promotions, mais cela n’a rien arrangé : le Maroc est devenu une destination trop chère. D’autant que l’expérience voyage est de plus en plus décevante.

Avec des tarifs trop élevés pour une expérience qui laisse à désirer, en plus de la concurrence régionale qui gagne du terrain, le tourisme marocain est pris dans un sérieux ralentissement.

La Tunisie peine à profiter de son tourisme, malgré des recettes en hausse

La Tunisie, destination star de l’été 2025, connaît également des résultats flatteurs. Les médias locaux font état de plus de 5 millions de visiteurs recensés fin juillet, et jusqu’à 900 millions d’euros de recettes touristiques.

En dépit de ces chiffres encourageants, l’impact économique sur les locaux reste limité. Sur les plages ou dans les médinas, les commerçants parlent d’une clientèle de passage qui vient de croisières ou d’excursions. En somme, des voyageurs qui ne restent pas sur place et qui dépensent peu.

Quant aux régions intérieures, qui ne jouissent pas du littoral, elles profitent encore moins des recettes touristiques.

Les transferts des Tunisiens de l’étranger sont un autre indicateur révélateur de la nouvelle tendance qui frappe le secteur : ils ont atteint 1,3 milliard d’euros en 2025. Autrement dit, la diaspora tunisienne pèse plus lourd que les touristes internationaux.

Les complexes hôteliers dans les stations balnéaires maintiennent des taux d’occupation corrects, certes, mais les hôtels plus petits, les artisans et les circuits culturels sont peu fréquentés.

Le constat est donc clair : la Tunisie n’a plus rien à gagner du tourisme de masse et doit plutôt miser sur un modèle touristique plus qualitatif.

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