Le marché immobilier en « berne » : Pourquoi la traçabilité financière dérange-t-elle ?
Les transactions immobilières en Algérie « battent de l’aile ». Depuis l’entrée en vigueur des dispositions de la loi de Finances 2025, portant interdiction des paiements en cash. Depuis le début de l’année 2025, les ventes de logements, tous standings confondus, et de terrains se font au ralenti, ont constaté de nombreux notaires, invités à s’exprimer sur […] The post Le marché immobilier en « berne » : Pourquoi la traçabilité financière dérange-t-elle ? first appeared on L'Est Républicain.

Les transactions immobilières en Algérie « battent de l’aile ». Depuis l’entrée en vigueur des dispositions de la loi de Finances 2025, portant interdiction des paiements en cash. Depuis le début de l’année 2025, les ventes de logements, tous standings confondus, et de terrains se font au ralenti, ont constaté de nombreux notaires, invités à s’exprimer sur le sujet. L’interdiction des paiements en espèces et des transferts de fonds par le biais du marché noir a porté un « coup » dur à un marché jadis florissant, qui charriait annuellement des sommes colossales, dont une grande partie était d’origine inconnue pour ne pas dire suspecte. L’obligation de passer par des moyens autres que l’espèce, à travers les circuits bancaires et financiers, chèques ou virement, a fini par enfoncer tout un secteur dans un marasme inquiétant. La mesure, qui a neutralisé dans une certaine mesure le blanchiment d’argent par le biais des transactions immobilières, a affecté un business, qui rapportait gros. Fini le phénomène des sacs noirs remplis de billets ! Cité le journal en ligne, TSA, un gérant d’une agence immobilière à Alger reconnaît que l’activité du secteur immobilier en Algérie est en veilleuse. « Depuis janvier dernier, le secteur est en perte de vitesse. Soumis à l’obligation d’émettre des chèques, les clients qui ont beaucoup de cash à la maison, ne peuvent pas les injecter dans le circuit formel, en banque. Aussi renoncent-ils à effectuer des transactions de ce genre », a-t-il expliqué. Mais pourquoi cette réticence à utiliser le circuit bancaire, si l’origine de l’argent n’est pas suspecte ? Une question à laquelle rares sont les personnes qui pourront répondre, dans la mesure où elle implique plusieurs aspects liés aux rapports entre le circuit bancaire et les détenteurs des grosses fortunes entre autres. Pour le gérant de l’agence immobilière cité plus haut, la solution est de « revenir à la déclaration totale : réévaluer le parc immobilier pour ne pas léser les vendeurs avec l’ISPV (l’impôt sur la plus-value) qui est de l’ordre de 15 % ». Selon lui, « pour restructurer ce marché, il est impératif que les professionnels du domaine reprennent les choses en main. Il faut que l’Etat intervienne pour freiner la concurrence déloyale que nous infligent les « smasria » et instaurer le passage obligatoire de toute transaction chez les agents immobiliers ». Tout en pointant du doigt les courtiers, qui utilisent aujourd’hui les réseaux sociaux, les agences immobilières se contentent pour « survivre » du marché locatif, qui reste encore actif. Cependant, une bouffée d’oxygène est arrivée par le biais des expatriés, encouragés par les mesures de facilitation, qui commencent par le biais de virements bancaires depuis l’étranger, à investir leurs capitaux dans le logement. « La diaspora est présente en force sur ce marché, notamment les Franco-Algériens. Ils investissent dans l’achat de résidences haut standing réalisées par des promoteurs privés. D’ailleurs, 80 % de notre chiffre d’affaires se fait avec les émigrés », a affirmé une gérante d’une agence immobilière installée dans la capitale. Celle-ci a évoqué d’autres contraintes liées à l’obligation pour les clients (nationaux et étrangers) d’obtenir une autorisation nominative préalable des services de sécurité. « Cela concerne tous les quartiers situés sur les hauteurs d’Alger comme Hydra, El Biar, le Golf, Ben Aknoun et même Alger-Centre », a-t-elle expliqué à TSA, avant de souligner que « le feu vert n’est accordé qu’au bout de 6 mois, refroidissant les éventuels clients qui finissent par renoncer à leurs projets ». Toujours en ce qui concerne le marché de l’immobilier, des prix référentiels, même s’ils sont dans la plupart des cas inférieurs aux prix réellement pratiqués, ont été publiés par la direction générale des Impôts (DGI) ; et ils concernent l’ensemble du territoire. Maintenant, la pression est sur les notaires !
Mohamed M
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