Union des organisations africaines contre le cancer : L’Algérie à la tête de la stratégie continentale

La prévention, la formation et la numérisation sont les trois axes principaux de la stratégie africaine de la lutte contre le cancer de la nouvelle Union des organisations africaines contre le cancer (UOACC), créée à l’issue du 1er Congrès international du patient atteint de cancer, organisé à Alger et dont l’Algérie a été élue présidente.

La présidente de la Fédération algérienne des associations de patients atteints de cancer (FAAPAC), Hamida Kettab, a été désignée à la tête de cette nouvelle organisation panafricaine, dont la mission principale consiste en la coordination des efforts entre les pays du continent pour combattre cette maladie, véritable enjeu de santé publique majeur.

Au lendemain de la création de l’UOACC et de l’élection de l’Algérie à sa présidence, Mme Kettab a affirmé, jeudi, que l’Union est ouverte à toutes les organisations africaines souhaitant y adhérer.

Elle a élégamment expliqué qu’à l’issue de la réunion à huis clos, les participants aux congrès ont adopté l’appellation de l’Union des organisations africaines contre le cancer, initialement appelée Réseau africain de lutte contre le cancer. Elle a déclaré que l’un des objectifs majeurs de cette nouvelle organisation est d’harmoniser les efforts africains en matière de lutte contre le cancer, et ce en instaurant un cadre d’échange et de concertation entre les différents pays membres.

Avec son siège basé à Alger, l’UOACC se veut un hub stratégique qui facilitera la coordination des initiatives et encouragera les synergies entre les Etats, les organisations de santé et les associations de patients.

Face à l’ampleur du défi, les membres de cette nouvelle organisation panafricaine ont, d’ores et déjà, adopté une feuille de route ambitieuse reposant sur trois axes stratégiques, qui sera mise en place au niveau continental. Le premier est le renforcement de la prévention et la sensibilisation. Pour ce faire, l’accent sera mis sur la lutte contre les cancers les plus fréquents en Afrique, notamment le cancer du sein, le cancer de la prostate et le cancer colorectal. Une campagne d’information à grande échelle sera déployée pour promouvoir le dépistage précoce, l’adoption d’un mode de vie sain et la sensibilisation aux facteurs de risque.

Le second axe se focalise sur l’amélioration de la formation des professionnels de santé. L’UOACC entend former les oncologues, les chirurgiens et les radiologues à travers des sessions de formation continue, des échanges d’expertise et des séminaires spécialisés afin d’améliorer les capacités des praticiens et garantir des soins de qualité aux patients. Le troisième axe de cette stratégie consiste à créer une plate-forme numérique ainsi que des registres du cancer. Face au déficit de données fiables sur la prévalence des cancers en Afrique, qui constitue un frein à la mise en place de stratégies efficaces, l’UOACC prévoit le lancement d’une base de données continentale. Celle-ci permettrait aux Etats africains de mieux comprendre l’évolution de la maladie, d’adapter leurs politiques de santé et d’optimiser les ressources dédiées à la lutte contre le cancer.

Mme Kettab a relevé que cette feuille de route « sera enrichie lors des prochains rendez-vous, aussi régulièrement que possible, et que les chantiers seront pris en charge dans le cadre de comités spécifiques à chaque priorité, et ce soit en présentiel au niveau du siège de l’Union à Alger ou à distance ». Elle a également annoncé que la prochaine réunion prévue dans trois mois permettra de finaliser les modalités de fonctionnement de l’organisation et de fixer un calendrier précis pour la mise en œuvre des initiatives adoptées.

Pour rappel, la création de l’UOACC s’inscrit dans le cadre du 1er Congrès international du patient atteint de cancer, qui s’est déroulé les 4 et 5 février à Alger et qui a réuni des représentants de 14 pays africains. Placé sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ce congrès a été coorganisé par la FAAPAC et l’Observatoire national de la société civile (ONSC), en partenariat avec le ministère de la Santé.

Cet événement a permis d’établir un diagnostic précis sur les défis liés au cancer en Afrique et d’identifier les actions prioritaires à mettre en place pour renforcer la lutte contre cette maladie sur le continent. Les représentants des pays participants ont unanimement salué cette initiative, considérant qu’elle représente une grande avancée vers une meilleure coordination des efforts africains.

Grâce à cette nouvelle impulsion panafricaine, l’Algérie se positionne comme un acteur central dans la lutte contre le cancer en Afrique. En mettant à disposition son expertise, ses infrastructures et son savoir-faire en matière de prévention et de prise en charge, le pays ambitionne de fédérer les Etats africains autour d’une vision commune et solidaire, et bâtir une réponse collective et efficace face à ce fléau qui touche des millions de personnes sur le continent.

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