Cause sahraouie: Benjamin Stora appelle les autorités françaises à revenir à la légalité internationale

ALGER - L'historien français Benjamin Stora a appelé les autorités françaises à revenir à la légalité internationale dans leur position en faveur du "plan d'autonomie" dans le cadre de la prétendue "souveraineté marocaine" sur le Sahara occidental, assurant que c'est "la seule voie" pour un retour à la normale des relations algéro-françaises. Dans un entretien accordé au quotidien public "El-Massa" publié jeudi, M. Stora a précisé que "le point de départ du blocage entre Paris et Alger a été la question au sujet du Sahara occidental" et la reconnaissance par la France du prétendu "plan d'autonomie", estimant qu'"il appartient aux autorités françaises simplement de revenir à la légalité internationale qui reconnaît le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et de respecter les principes énoncés dans les chartes onusiennes concernant ce conflit". "C'est la seule voie qui permettra un retour à la normale des relations algéro-françaises", a-t-il dit, soulignant la nécessité de "rétablir la relation de confiance, extrêmement fragilisée, entre ces deux grands pays". Evoquant le travail de la commission mixte algéro-française sur l'Histoire et la Mémoire, qu'il préside du côté français, l'historien a mis en avant "l'importance qu'accorde le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au dossier mémoriel", rappelant qu'"il était l'initiateur de la création de cette commission mixte". Cette commission s'est réunie cinq (5) fois et les historiens algériens ont pu se rendre en France, dans ce cadre, pour consulter les Archives françaises relatives à l'histoire de l'Algérie concernant le début du 19e siècle, a-t-il expliqué. Répondant à une question sur les explosions nucléaires françaises dans le sud algérien, l'historien a affirmé que la question de la décontamination des sites des explosions figurait dans le rapport qu'il a soumis en 2021 au président français, Emmanuel Macron, ajoutant que "la France officielle n'a toujours pas répondu à cette demande", qu'il considère comme "un enjeu central dans la relation algéro-française". Concernant le déclin constant de l'influence française sur le continent africain, il a estimé que "la France officielle a mis du temps pour comprendre que la nouvelle Afrique n'est pas celle d'hier", soulignant que "Paris a beaucoup de mal à accepter les changements en cours en Afrique". L'historien français a, par ailleurs, réagi aux déclarations de Boualem Sansal qui a remis en cause l'intégrité territoriale de l'Algérie, en qualifiant les allégations de Sansal sur les frontières ouest de l'Algérie d'"aberration", rappelant que les régions évoquées "sont algériennes depuis de longs siècles".

Fév 6, 2025 - 20:55
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Cause sahraouie: Benjamin Stora appelle les autorités françaises à revenir à la légalité internationale

ALGER - L'historien français Benjamin Stora a appelé les autorités françaises à revenir à la légalité internationale dans leur position en faveur du "plan d'autonomie" dans le cadre de la prétendue "souveraineté marocaine" sur le Sahara occidental, assurant que c'est "la seule voie" pour un retour à la normale des relations algéro-françaises.

Dans un entretien accordé au quotidien public "El-Massa" publié jeudi, M. Stora a précisé que "le point de départ du blocage entre Paris et Alger a été la question au sujet du Sahara occidental" et la reconnaissance par la France du prétendu "plan d'autonomie", estimant qu'"il appartient aux autorités françaises simplement de revenir à la légalité internationale qui reconnaît le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et de respecter les principes énoncés dans les chartes onusiennes concernant ce conflit". "C'est la seule voie qui permettra un retour à la normale des relations algéro-françaises", a-t-il dit, soulignant la nécessité de "rétablir la relation de confiance, extrêmement fragilisée, entre ces deux grands pays".

Evoquant le travail de la commission mixte algéro-française sur l'Histoire et la Mémoire, qu'il préside du côté français, l'historien a mis en avant "l'importance qu'accorde le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au dossier mémoriel", rappelant qu'"il était l'initiateur de la création de cette commission mixte". Cette commission s'est réunie cinq (5) fois et les historiens algériens ont pu se rendre en France, dans ce cadre, pour consulter les Archives françaises relatives à l'histoire de l'Algérie concernant le début du 19e siècle, a-t-il expliqué.

Répondant à une question sur les explosions nucléaires françaises dans le sud algérien, l'historien a affirmé que la question de la décontamination des sites des explosions figurait dans le rapport qu'il a soumis en 2021 au président français, Emmanuel Macron, ajoutant que "la France officielle n'a toujours pas répondu à cette demande", qu'il considère comme "un enjeu central dans la relation algéro-française".

Concernant le déclin constant de l'influence française sur le continent africain, il a estimé que "la France officielle a mis du temps pour comprendre que la nouvelle Afrique n'est pas celle d'hier", soulignant que "Paris a beaucoup de mal à accepter les changements en cours en Afrique".

L'historien français a, par ailleurs, réagi aux déclarations de Boualem Sansal qui a remis en cause l'intégrité territoriale de l'Algérie, en qualifiant les allégations de Sansal sur les frontières ouest de l'Algérie d'"aberration", rappelant que les régions évoquées "sont algériennes depuis de longs siècles".