L’Algérie, une destination épargnée par le surtourisme, vraiment ?

De nombreux médias internationaux recommandent la destination Algérie. Parmi les arguments avancés on retrouve le fait que le pays soit épargné par le surtourisme. Vraiment ?

La plateforme française spécialisée dans les voyages Easyvoyage a publié cette semaine une liste des 7 destinations qui échappent au tourisme de masse en 2025.

Parmi elles, l’Algérie est présentée comme une alternative méconnue idéale face à ses voisins plus populaires, la Tunisie et le Maroc.

« L’Algérie offre des paysages incroyables, des dunes du désert aux montagnes verdoyantes jusqu’à ses plages aux mille nuances de bleu », décrit l’agence Easyvoyage. 

Loi Mais ce tableau idyllique correspond-il vraiment à la réalité ? La réponse est bien plus nuancée.

L’Algérie et son tourisme intérieur massif

L’Algérie est une destination qui n’accueille pas des foules de visiteurs européens, en grande partie à cause des difficultés d’obtention de visa.

Contrairement à la Tunisie et au Maroc, où les procédures sont simplifiées, voire inexistantes, l’Algérie est peu accessible aux touristes étrangers, sauf pour le tourisme saharien, désormais accessible avec un visa à l’entrée.

Toutefois, cette faible présence de voyageurs internationaux ne signifie pas que le pays est à l’abri du surtourisme. La haute saison estivale et les vacances scolaires observent une explosion de fréquentation dans les villes côtières, d’est en ouest.

Durant ces périodes, des centaines de milliers d’Algériens de l’étranger reviennent au pays pour leurs congés, tandis que les locaux se ruent vers les villes balnéaires (Alger, Béjaïa, Oran, Tipaza, Jijel, Annaba…).

Le tourisme intérieur est très dynamique, et certaines régions ne tardent pas à devenir saturées avec des plages envahies, des routes constamment congestionnées et des sites touristiques pris d’assaut.

Autre point important à soulever : l’insuffisance des infrastructures touristiques accentue le sentiment de tourisme de masse qui touche l’Algérie à certaines périodes de l’année.

Un surtourisme qui ne dit pas son nom

Dans les villes balnéaires et ailleurs, il y a un manque cruel d’hôtels adaptés aux différents budgets. Pour ce qui est des plateformes de location comme Airbnb, elles restent sous-développées.

Résultat : les hébergements de vacances sont loués à des prix exorbitants, alors même qu’ils sont parfois délabrés, voire insalubres.

À Béjaïa et à Jijel, par exemple, des appartements en mauvais état sont proposés à des tarifs dignes des grandes capitales mondiales.

D’autres problématiques s’ajoutent au tableau : en été, la circulation est infernale, les restaurants sont pleins à craquer, les centres commerciaux sont débordés, les corniches et les rues sont bondées, et les plages sont souvent saturées.

Bien qu’il y ait des criques paradisiaques et des plages sauvages d’exception, elles sont généralement inaccessibles, donc inexploitables pour le tourisme.

Les vacanciers se rabattent alors sur les plages publiques qui sont rapidement submergées par des centaines de milliers d’estivants.

L’Algérie épargnée du tourisme de masse ? Pas si sûr…

En Algérie, la loi de l’offre et de la demande joue définitivement contre les vacanciers : la faiblesse des infrastructures entraîne une flambée des tarifs. Tout devient hors de prix, des hôtels aux restaurants en passant par les locations saisonnières ou encore les services de transport.

Ainsi, même si les voyageurs étrangers ne se font pas nombreux, le pays peine à absorber les afflux intenses qu’il connaît d’été en été, alors que ses atouts touristiques sont étouffés par un manque sensible d’infrastructures.

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