45 ans de la SADC : L’Algérie plaide pour une Afrique forte et souveraine

Face aux défis économiques et géopolitiques actuels, l’Algérie poursuit son engagement indéfectible en faveur de l’intégration économique et politique du continent, et ce en renforçant la solidarité et la souveraineté continentales, et plaide pour une Afrique capable de parler d’une seule voix sur la scène mondiale. 

C’est ce qu’a indiqué Selma Bachta Mansouri, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, à l’occasion de la célébration du 45ᵉ anniversaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Mme Mansouri a, d’emblée, déclaré que « cet anniversaire nous rappelle la valeur intemporelle de l’unité, de la résilience et du but partagé ». Revenant sur les fondements historiques de la SADC, née en 1980 dans le contexte des luttes de libération et de la quête de souveraineté des peuples d’Afrique australe, elle a rappelé que la SADC fut d’abord un front de solidarité contre l’Apartheid et les injustices coloniales, avant de se transformer en un acteur central du développement et de la coopération continentaux.

Ce passage illustre le chemin parcouru par l’Afrique, celui « du combat contre les dominations coloniales à la construction de modèles autonomes de prospérité », a-t-elle souligné dans une allocution prononcée, dans la soirée ce lundi, au siège de l’ambassade de Madagascar à Alger, à l’occasion de la célébration du 45e anniversaire de la création de la SADC.

La secrétaire d’Etat a poursuivi son discours, déclarant qu’« aujourd’hui, la SADC illustre la capacité de l’Afrique à s’organiser, à se structurer et à proposer un modèle d’intégration régionale fondé sur la coopération, l’industrialisation et la complémentarité économique ».

Elle a appuyé ses propos en citant les réalisations tangibles de l’organisation, à l’instar des projets transfrontaliers en matière d’énergie, de transport et d’infrastructures, ainsi que le développement industriel et le renforcement des chaînes de valeur régionales. Elle a expliqué que ces initiatives permettent non seulement de dynamiser le commerce intra-africain mais aussi de donner à l’Afrique une place plus affirmée sur les marchés mondiaux.

Mansouri a, en outre, soutenu que « la compétitivité, la diversification et l’innovation sont désormais au cœur de la dynamique économique africaine », ajoutant que cette approche est d’autant plus essentielle que le continent cherche à redéfinir sa place dans un contexte international marqué par des rivalités géopolitiques et des mutations économiques rapides.

Replaçant la SADC dans le cadre plus large des ambitions panafricaines, la secrétaire d’Etat a évoqué l’Agenda 2063, feuille de route stratégique pour bâtir « une Afrique unie, prospère et pacifique ». Elle a rappelé que le continent est désormais engagé dans la mise en œuvre de son deuxième plan décennal (2024-2033), qualifié de « décennie de l’accélération », dans la perspective de transformer les ambitions en résultats concrets. Ce plan met ainsi l’accent sur l’industrialisation, la connectivité, la gouvernance démocratique, mais aussi sur l’importance de la jeunesse et de l’innovation comme leviers de changement. « Il nous appelle à des actions ambitieuses et transformatrices pour répondre aux aspirations de nos peuples », a-t-elle souligné.

Au cœur de ce projet se trouve la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf/AfCFTA), qualifiée par Mme Mansouri de « moteur de la transformation africaine ». Ce mécanisme, en ouvrant les marchés, en stimulant l’industrialisation et en favorisant les échanges intra-africains, incarne l’esprit d’intégration que la SADC défend depuis ses origines. La diplomate a mis en avant l’importance pour les pays africains de s’approprier pleinement cet outil afin de construire un marché continental intégré, résilient et autonome, capable de rivaliser avec les grands blocs économiques mondiaux.

Dans la continuité de cette vision, la diplomate a annoncé que l’Algérie accueillera, du 4 au 10 septembre prochain, la Foire intra-africaine du commerce (IATF 2025). Cet événement continental majeur rassemblera entreprises, investisseurs, innovateurs, jeunes et femmes entrepreneures pour mettre en lumière les potentialités africaines et nouer de nouveaux partenariats. Elle a assuré que « ce sera une vitrine du commerce africain et une opportunité pour affirmer notre autonomie économique », tout en appelant les pays membres de la SADC à une participation active.

Par ailleurs, cette célébration a également été marquée par un moment symbolique. Celui du passage de relais entre le Zimbabwe, représenté par Vusumuzi Ntonga, président sortant du Groupe SADC à Alger, et Madagascar, désormais représenté par Jeannie Rafalimanana.

La secrétaire d’Etat a salué « la clarté de vision et la détermination » de l’ambassadeur du Zimbabwe dans son mandat, et a exprimé sa « pleine confiance » envers l’ambassadrice de Madagascar pour poursuivre cette mission à un moment crucial de l’intégration africaine. Elle a assuré que l’Algérie continuerait d’apporter son soutien indéfectible aux travaux du Groupe SADC à Alger, symbole de la fraternité et de la coopération Sud-Sud.

En conclusion de son discours, Mme Mansouri a lancé un appel vibrant à « rester fidèles aux principes d’unité, de solidarité et d’intégration » qui fondent l’action de la SADC depuis 45 ans. « C’est ensemble, en parlant d’une seule voix, que l’Afrique pourra défendre ses intérêts et tracer son chemin vers la prospérité », a-t-elle affirmé, rappelant que l’avenir du continent dépendra de sa capacité à s’unir face aux défis globaux.

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