A la recherche du « Je » : Piqûre de moustique intelligente !

J’ai trouvé en Alger, cette ville que nous les iraniens appellons El Djazeera mon bien-être, entouré de bienveillance et de sécurité, baigné en amour et harmonie. Le nom ‘El Djazeera’ sert à différencier la capitale du pays,. Au début, je confondais souvent entre les deux appellations ici en Algérie. Une fois, en librairie, j’ai demandé […] The post A la recherche du « Je » : Piqûre de moustique intelligente ! appeared first on Le Jeune Indépendant.

Déc 30, 2024 - 02:30
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A la recherche du « Je » :  Piqûre de moustique intelligente !

J’ai trouvé en Alger, cette ville que nous les iraniens appellons El Djazeera mon bien-être, entouré de bienveillance et de sécurité, baigné en amour et harmonie. Le nom ‘El Djazeera’ sert à différencier la capitale du pays,.

Au début, je confondais souvent entre les deux appellations ici en Algérie. Une fois, en librairie, j’ai demandé une carte d’« El Djazair » et on m’a donné celle de l’Algérie. J’ai dû préciser qu’il s’agissait de la capitale : « El Djazair El Assima »  

Une piqûre de moustique, contractée lors de mes premiers jours à Alger, m’a valu une vive douleur à la main droite. Cette douleur, d’abord supportable, s’est rapidement transformée en une démangeaison insupportable, me rappelant sans cesse sa présence. Malheureusement, la piqûre a évolué en une inflammation importante, rendant ma main bien plus volumineuse. Cette complication a entravé mes activités quotidiennes comme les ablutions. La démangeaison, associée à une douleur lancinante et à une sensation de chaleur intense, m’a rapidement inquiété !

Par hasard, j’ai croisé dans la rue un homme dont le bras gauche était énormément enflé. Sa main était au moins trois fois plus grosse qu’une main normale. J’ai tout de suite pensé qu’il avait vécu une expérience similaire à la mienne. 

La peur et l’anxiété m’ont submergé à nouveau. Je me suis dit qu’il fallait une solution médicale urgente avant qu’il ne soit trop tard, alors je me suis empressé de me rendre dans une clinique où je connaissais déjà le propriétaire : une dame médecin d’une soixantaine d’années dotée d’une personnalité élégante, gentille et bienveillante. Elle est l’exemple parfait de ce que représente le peuple algérien, un modèle à suivre.  Et je lui ai rendu visite à plusieurs reprises avec ma petite famille.

La peur m’a envahi. J’ai compris qu’il fallait agir vite et j’ai décidé de consulter le médecin que je connaissais. C’est une dame d’une soixantaine d’années dotée d’une personnalité élégante, gentille et bienveillante. Elle est l’incarnation de l’hospitalité algérienne, toujours prête à aider son prochain.  Et je lui ai rendu visite à plusieurs reprises avec ma petite famille.

Fort de son expérience, le médecin a établi un diagnostic précis : une réaction allergique. Elle m’a alors prescrit un traitement spécifique pour soulager l’enflure. L’esprit plus léger, je me suis dirigé vers la pharmacie pour me procurer les traitements prescrits. Au fil des heures, la douleur s’est estompée et l’enflure a progressivement régressé. C’est à ce moment-là que j’ai saisi toute la portée de l’expression iranienne “tabcheh gharib kaz” : les moustiques ont une préférence pour les étrangers, j’avais souvent entendu cet adage quand j’étais petit, et je me demandais toujours comment un moustique pouvait savoir qu’une personne était étrangère pour la piquer ?!

Mon expérience m’a fait réaliser qu’un étranger est quelqu’un qui n’est pas acclimaté à un nouvel environnement, que ce soit au niveau de l’air, de la nourriture ou des boissons. Mon allergie a été déclenchée au fait de mon manque d’adaptation à cet nouvel écosystème. L’observation de mon expérience m’a conduit à réhabiliter les moustiques, qui agissent par instinct et non par choix !

Depuis cette première visite positive, j’ai consulté à plusieurs reprises des médecins en Algérie, tant pour moi-même que pour ma famille. Ils ont toujours fait preuve d’un grand professionnalisme et d’une grande empathie. Mes visites dans les hôpitaux publics m’ont permis de constater les efforts de l’État Algérien pour garantir l’accès aux soins de santé pour tous les citoyens, dans des conditions sanitaires satisfaisantes…. C’est un point qu’il faut souligner et saluer

Pain français ou pain syrien ?

L’une de nos premières préoccupations à Alger a été de trouver un pain similaire au pain iranien. En effet, le pain type baguette française, très populaire en Algérie, ne nous convenait pas. Donc nous avons exploré les boulangeries pour trouver un pain plus traditionnel.

Plus tard, nous avons découvert que les boulangeries algériennes offraient une palette de douceurs inattendue, mais leur sélection de pains ne répondait pas à nos critères. Nous avons par la suite découvert que le pain syrien ou libanais, aux saveurs plus proches de celles d’Iran, était disponible en superette. Cependant, notre préférence allait vers un pain fabriqué selon des méthodes traditionnelles.

En Iran, les boulangeries, ou “Nânvâyi”, sont des établissements spécialisés dans la fabrication du pain uniquement.  On y déguste une grande variété de pains, tels que le Sangak, cuit sur une pierre brûlante, le Taftân, un pain rond cuit dans un four traditionnel, le Barbari, long et épais, ou encore le Lavash, un pain fin et croustillant.

Ces dernières années, le pain européen appelé ‘’pain fantaisie” s’est répandu dans les grandes villes.Dans les petites villes et les campagnes, les traditions boulangères perdurent. Le pain, souvent fabriqué à domicile, présente une grande diversité selon les régions.

En fin, nous avons trouvé une boulangerie qui fabriquait du pain syrien ! quelle joie d’avoir enfin trouvé cette boulangerie. Cependant, au moment de paiement, un autre problème a surgi : bien que le boulanger s’exprimait en langue arabe, il m’a indiqué le prix en français. 

En outre, ce qui m’avait le plus surpris était le prix prononcé en arabe « les cents dinars ont été transformé en dix mille…» et j’ai été incapable de saisir l’ampleur de cette somme, j’ai demandé qu’il me le montre à l’écran. Les zéros se sont multipliés devant mes yeux, faisant exploser le prix d’un simple pain, le propulsant de quelques dizaines à des milliers, puis à des millions !

N’ayant d’autre choix que de céder, j’ai vidé mes poches, étendant mon argent sur le comptoir laissant le boulanger prendre ce qu’il voulait. Depuis ce jour, chaque transaction devient une épreuve. Je demande systématiquement aux vendeurs d’écrire les prix sur une calculatrice, en dinars algérien, pour éviter toute confusion. 

Il est remarquable de constater chez ce peuple croyant et bienveillant une pratique commerciale des plus justes : les étrangers y sont traités sur un pied d’égalité, sans aucune discrimination dans les échanges.

D’ailleurs, depuis mon installation, aucun commerçant ne m’a jamais pris plus que le prix de la marchandise achetée. J’ai même essayé à plusieurs reprises de donner un supplément au vendeur pour voir s’il me trompait sur l’arrondi, mais il me restituait toujours la monnaie correctement.

D’ailleurs, Il convient de mentionner la probité remarquable des vendeurs Algériens que j’ai décelé moi-même. J’ai même tenté de les mettre à l’épreuve lors des emplettes quotidiennes en leur donnant un supplément, mais ils m’ont toujours restitué la monnaie correctement.

Rapidement, la confiance s’était installée naturellement dans mes échanges avec les vendeurs, leur honnêteté étant pour moi une évidence. D’ailleurs, je ne m’inquiétais même plus de vérifier la monnaie…

A ce sujet, j’ai lu une histoire émouvante à propos d’un agent de collecte qui, faisant preuve d’une intégrité exemplaire, avait rendu une somme d’argent importante à son propriétaire (près de vingt mille euros). L’attrait de cette somme d’argent n’a pas ébranlé sa détermination à agir en toute honnêteté, bien que cet argent aurait pu concrétiser quelques-unes de ses aspirations.

De ce qui précède, j’ai été surpris de découvrir en Algérie une diversité de boulangeries et de confiseries totalement différente de ce que je connaissais. En Iran, nous avons les ‘Qanadi’, des boutiques souvent artisanales spécialisées dans les friandises, qui proposent un large éventail de pâtisseries, des plus traditionnelles aux plus innovantes. En comparaison, la pâtisserie algérienne est un véritable continent de saveurs, tellement riche et variée qu’elle mériterait d’être évoquée dans un sujet à part. Contentons-nous de dire ici qu’elles valent le détour.

 

 Mohammad Reza ZAEIRI / Conseiller culturel de la République Islamique d’Iran

 

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