Aéroport d’Alger : un passager arrêté pour un visa obtenu avec de faux documents
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Pour décrocher un visa vers l’Europe, certains demandeurs algériens n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour se payer les services d’intermédiaires qui adoptent parfois des méthodes illégales.
C’est le cas d’un homme de la wilaya de Jijel, qui a voulu décrocher un visa pour l’Angleterre. Pour être sûr que sa demande ne sera pas refusée, il a confié son dossier à un intermédiaire propriétaire d’une agence de voyages.
Plus de 2.000 € pour un visa
Le voyageur, l’intermédiaire et le complice de ce dernier ont été tous les trois arrêtés par la police. Poursuivis pour faux et usage de faux dans des documents administratifs, commerciaux et bancaires, ils ont comparu devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida à Alger, rapporte le média Ennahar ce 2 mars 2025.
L’affaire remonte à 2022, quand le voyageur, Hicham, se rapproche d’une agence de voyages en vue d’obtenir un visa vers l’Angleterre. Le suspect principal, Nabil, propriétaire de l’agence, lui assure qu’il connait des gens chez TLSContact et qu’il décrochera sans doute son visa contre la somme de 500.000 DZD (un peu plus 2.200 euros au taux de change du marché noir en 2022).
Le dossier a été envoyé par mail à TLS Contact par Nabil, mais c’est son complice, dénommé Bilal, qui va cependant se rendre au siège de TLSContact à Alger en compagnie du voyageur pour déposer le dossier et revenir avec le passeport frappé d’un visa d’une validité de six mois.
Arrestation à l’aéroport d’Alger
Le voyageur paye l’intermédiaire et trois mois plus tard, il décide de se rendre au Royaume-Uni. Cependant, Bilal essaye de le dissuader en l’informant que certains de ses clients ont été refoulés à l’aéroport Heathrow et qu’il ferait bien d’annuler son voyage.
Le voyageur réclame alors qu’on lui rende son argent, en récupère la moitié, puis décide tout de même de tenter sa chance. Il réserve un vol Alger-Londres pour fin février 2023. Arrivé à l’aéroport d’Alger, il passe sans problème les contrôles, mais avant d’embarquer, il se fait arrêter par la police des frontières.
C’est le chef d’escale d’Air Algérie qui a reçu un SMS de la part de l’ambassade du Royaume-Uni en Algérie, qui indique que le dossier déposé par le voyageur pour sa demande de visa est frauduleux, notamment le certificat de travail et le certificat d’assurance.
Le réseau démantelé
Le voyageur dénonce vite l’intermédiaire et son complice. Bilal est arrêté le premier. En fouillant sa voiture, les policiers découvrent une pile de documents administratifs, notamment une fiche familiale le concernant, alors qu’il n’est même pas marié.
Nabil, le propriétaire de l’agence de voyage, est arrêté ensuite à bord d’une voiture que l’un de ses clients lui aurait prêté en échange de visas pour lui, son épouse et sa fille.
En fouillant son bureau d’affaires, que Nabil avait ouvert à Sétif, la police a mis la main sur plusieurs faux documents, sans compter le matériel utilisé dans la falsification.
Nabil, en falsifiant les dossiers de demande, décrochait pour ses clients des visas vers le Royaume-Uni ainsi que vers d’autres pays européens. Avec son complice Bilal, ils ont traité une quarantaine de dossiers, à des prix qui dépassent les 1.000.000 dinars algériens chacun.
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