Après six ans d’absence : Ghardaïa relance sa foire du tapis
Habituellement, à l’approche de la belle saison du printemps, la ville de Ghardaïa connaît une ambiance de gaieté, non pas en raison de la présence de lieux de loisirs et de distractions offrant des activités culturelles, mais grâce aux réjouissances populaires organisées au sein des familles à l’occasion de divers événements, à l’image de la […] The post Après six ans d’absence : Ghardaïa relance sa foire du tapis appeared first on Le Jeune Indépendant.

Habituellement, à l’approche de la belle saison du printemps, la ville de Ghardaïa connaît une ambiance de gaieté, non pas en raison de la présence de lieux de loisirs et de distractions offrant des activités culturelles, mais grâce aux réjouissances populaires organisées au sein des familles à l’occasion de divers événements, à l’image de la fête du tapis, par exemple, qui avait disparu pendant près de six ans, depuis l’apparition de la pandémie du Covid-19.
Cette ambiance festive, qui a toujours caractérisé le tempérament chaleureux des Ghardaouis, commence à se réinstaller en ce début de printemps. En effet, outre le vent de sable, le climat saharien – influencé par le Grand Désert situé à une vingtaine de kilomètres à peine – fait grimper le thermomètre, annonçant déjà la double arrivée des saisons du printemps et de l’été. D’aucuns vous diront d’ailleurs qu’à Ghardaïa, on passe souvent directement de l’hiver à l’été, sans réelle transition.
Un autre facteur lié à la configuration géographique de la ville explique aussi cette chaleur : Ghardaïa est installée dans une sorte de cuvette entourée de montagnes, ce qui rend son climat plus chaud, avec une brise qui se fait rare. Toutes ces données naturelles contribuent à favoriser, une fois l’hiver passé, le lancement d’une série de fêtes qui commencent par la foire du tapis, puis se poursuivent avec les célébrations de mariage et de circoncision de jeunes enfants.
Les fêtes, quelle que soit la position sociale des familles, sont généralement animées par des groupes folkloriques de karkabou et de zorna – un instrument à vent au son clair – accompagnés de bendirs, ces tambours traditionnels, sur lesquels les musiciens reprennent en chœur les airs du folklore local. Cette ambiance entraîne souvent des danses frénétiques, empreintes de joie et de partage.
Après donc près de six années d’absence, la Foire nationale du tapis de Ghardaïa signe son grand retour dans cette édition du printemps 2025. Le coup d’envoi a été donné, lundi, et la manifestation se poursuivra jusqu’au 22 avril.
L’inauguration de cette fête a été honorée par la présence de l’inspecteur central du ministère du Tourisme, accompagné du wali de Ghardaïa, Abdallah Abinouar, du wali d’El Menia, Ben Malek Mokhtar, ainsi que des autorités locales civiles et militaires et de très nombreux invités.
Durant sept jours, sous la supervision attentive du président de la Chambre de l’industrie et de l’artisanat traditionnel de Ghardaïa, cette fête – qui vise à valoriser le patrimoine culturel matériel et immatériel – accueillera un afflux considérable de visiteurs venus découvrir sur place les richesses d’un artisanat aussi divers que raffiné, et qui mérite d’être encore davantage mis en valeur.
Lieu de rencontre pour de nombreux producteurs venus des quatre coins du pays, cette édition 2025 rassemble une centaine d’exposants, parmi lesquels les fabricants de tapis occupent une place de choix. Les stands, richement décorés, présentent une large gamme d’articles de tissage : tapis aux motifs traditionnels, produits brodés, tels que couvre-lits et coussins, ainsi que des articles de maroquinerie soigneusement disposés par catégorie. D’autres stands exposent de la vannerie et de la poterie, constituant une part essentielle de l’exposition.
Malgré des prix parfois jugés relativement élevés, la diversité et la qualité des produits attirent un large public. Certains visiteurs se laissent séduire par les tapis « ras » ou en « haute laine », d’autres par les broderies ou encore par les couvre-lits traditionnels. Les plus modestes se tournent vers des objets en poterie artisanale, fabriqués notamment par des unités de la wilaya de Tizi Ouzou.
Sur le plan organisationnel, de grands efforts ont été fournis, tant par la wilaya, l’APC, les groupes de scouts que par la direction des transports, qui a mis à disposition une dizaine de bus assurant la navette entre le centre-ville de Ghardaïa et le palais des expositions. Cette louable initiative a été chaleureusement saluée par les citoyens et les habitués de la foire.
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