Aéroport d’Alger : un réseau de trafic de visas Schengen démantelé

Après un contrôle de deux passagers, la police de l’air et des frontières (PAF) de l’aéroport international d’Alger a pu remonter jusqu’à un réseau de trafic et de falsification de visas Schengen pour l’Espagne et la France.

Les investigations ont été entamées en juin de l’année dernière, après le contrôle d’un passager à l’aéroport d’Alger, alors qu’il était sur le point d’embarquer sur un vol à destination de l’aéroport de Barcelone, en Espagne.

Le passeport algérien de ce voyageur comportait un visa espagnol d’une validité de séjour de 7 jours. Mais après un contrôle minutieux du document, les agents de la PAF ont découvert qu’il s’agissait d’un faux visa, rapporte le journal Ennahar ce mardi 24 juin, citant des comptes rendus du procès des prévenus.

Un réseau de trafic de visa démantelé après l’arrestation de 2 passagers à l’aéroport d’Alger

Lors de son interrogatoire, le voyageur a affirmé aux agents de la PAF qu’il avait obtenu ce visa auprès d’une agence de voyages, située à Béjaïa, un mois environ avant son voyage. Au total, il avait payé la somme de 650.000 dinars algériens (65 millions de centimes), entre frais de visa, billets d’avion et réservation de l’hôtel.

Quelques mois plus tard, soit le 8 octobre 2024, la PAF de l’aéroport d’Alger ont repéré un autre voyageur, qui tentait de prendre l’avion vers l’aéroport de Barcelone avec un visa espagnol falsifié d’une validité de 45 jours.

Après son interrogation, le voyageur a aussi assuré avoir obtenu ce document de voyage auprès de la même agence de voyages, sise à Béjaïa, en contrepartie d’une somme de 800.000 dinars algériens (80 millions de centimes).

L’enquête préliminaire menée autour de ces deux faux visas a permis à la division de la police judiciaire (PJ) de Bab Ezzouar d’identifier l’agence de voyages qui les a fournis, moyennant finances.

La justice rend son verdict : des peines de prison allant de 3 à 6 ans

La propriétaire de l’agence, ainsi que deux de ses employés, ont été arrêtés. Au cours de la perquisition menée dans les locaux de l’agence, les agents de la police ont récupéré quatre ordinateurs, quatre téléphones portables et un véhicule touristique.

Sur le téléphone portable de la propriétaire de l’agence, les enquêteurs ont découvert des messages textes et vocaux avec plusieurs clients souhaitant obtenir illégalement des visas pour la France et l’Espagne et sur la constitution de faux dossiers de visas pour le Canada et la France, moyennant des sommes entre 150 et 220 millions de centimes.

L’affaire a été récemment traitée au niveau du tribunal correctionnel de Dar El Beïda. La propriétaire de l’agence, ses deux employés, ainsi que les deux voyageurs pris en flagrant délit ont écopé d’une peine de trois ans de prison ferme, selon le journal Ennahar.

Six autres accusés, impliqués dans l’affaire, ont été condamnés à des peines de 6 ans de prison ferme, assorties d’amendes de 200.000 dinars.

Trafic de visas Schengen pour la France et l’Espagne : un réseau démantelé à Alger

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