Approvisionnement de l’Europe en gaz : L’Algérie renforce sa position

Devenue incontournable par la force des événements qui secouent la planète depuis un certain temps, le gaz naturel algérien est aujourd’hui très demandé en Europe. Tout en s’affirmant comme un partenaire solide et fiable, l’Algérie est en train de consolider sa place en tant que fournisseur stratégique du vieux continent. Après avoir renforcé ses capacités d’exportation, l’Algérie a augmenté ses approvisionnements par gazoduc vers ses deux premiers clients européens : l’Espagne et l’Italie. En effet, au cours des cinq premiers mois de l’année 2025, ces deux pays ont vu leurs approvisionnements augmenter respectivement de 2 % et 4 % par rapport à la même période en 2024. Proximité géographique avec l’Europe, expertise nationale avérée et fiabilité des installations ; ce sont ces deux facteurs, qui vont avantager un pays que certains européens ont tout tenté pour le livrer au terrorisme, il y’a plus de 30 ans. Les Algériens n’ont pas tous la mémoire courte. L’évolution des conflits, dont beaucoup sont entretenus par procuration à l’image de ce qui se passe aujourd’hui au Proche-Orient, a fini par imposer ses règles ; des règles posées par la première puissance mondiale, cautionnées par la Chine et la Russie, même si Pékin et Moscou avancent le contraire. L’Algérie, qui dispose de nombreux atouts, va tout mettre en œuvre pour développer ses capacités de liquéfaction, et booster ses exportations. Les gazoducs Medgaz et TransMed, qui relient directement l’Algérie à l’Europe, seront irremplaçables, et l’Algérie est en mesure d’ajuster son offre selon l’évolution de la demande. Au-delà des statistiques, la sécurité énergétique européenne ne saura se passer de l’apport algérien. Madrid et Rome l’ont déjà compris et les autres pays ne manqueront pas de suivre. « L’approvisionnement norvégien, jusqu’ici pilier de la sécurité énergétique européenne, a reculé en mai. Malgré quelques hausses ponctuelles vers l’Allemagne (+2 %), la Pologne (+6 %), l’Irlande (+2 %) et la Belgique (+1 %). À l’inverse, la France (-16 %) et les Pays-Bas (-12 %) ont reçu nettement moins de volumes norvégiens ». Se positionnant derrière la Norvège, l’Algérie continue de consolider sa place. « En mai, l’Algérie est devenue le deuxième fournisseur de gaz à l’Espagne, juste derrière les Etats-Unis. Une bascule notable, bien qu’elle ait marqué une pause dans ses exportations de GNL vers ce pays pour le troisième mois consécutif. Le canal des pipelines, notamment via Medgaz, reste donc l’axe central de la relation énergétique algéro-européenne ». Selon la plateforme Attaqa, « ce regain algérien intervient dans un contexte où la Russie, longtemps omniprésente, a vu ses volumes compressés par la guerre en Ukraine et les sanctions européennes ». En accueillant en 2024 le 7ème sommet du Forum des pays exportateurs de gaz, la Bolivie, l’Egypte, la Guinée Equatoriale, l’Iran, la Libye, le Nigeria, le Qatar, la Russie, la Trinité-et-Tobago, les Emirats arabes unis et le Venezuela, en plus des membres observateurs, qui sont l’Angola, Azerbaïdjan, Irak, la Malaisie, la Mauritanie, le Mozambique et le Pérou, qui représentent ensemble 70% des réserves mondiales de gaz prouvées, plus de 40 % de la production commercialisée, 47% des exportations par gazoducs et plus de la moitié des exportations de gaz naturel liquéfié au niveau mondial, l’Algérie a mis tout son poids pour peser dans l’approvisionnement énergétique mondial à long terme.

Mohamed M

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