candidature d’une représentante du Makhzen pour le Prix Mandela, une insulte à la mémoire du militant sud-africain hors pair
Le Parti national rifain et l’Observatoire rifain des droits humains ont dénoncé la candidature du Maroc pour le Prix Nelson-Mandela pour l’année 2025, alors que le régime du Makhzen poursuit ses atteintes contre les droits humains, notamment dans la région du Rif et au Sahara occidental occupé, affirmant que cette candidature représente un outrage à […]

Le Parti national rifain et l’Observatoire rifain des droits humains ont dénoncé la candidature du Maroc pour le Prix Nelson-Mandela pour l’année 2025, alors que le régime du Makhzen poursuit ses atteintes contre les droits humains, notamment dans la région du Rif et au Sahara occidental occupé, affirmant que cette candidature représente un outrage à l’égard des victimes et une insulte à la mémoire du leader sud-africain hors pair.
Dans un communiqué, le Parti national rifain a dénoncé la candidature d’Amina Bouayach au prix Nelson-Mandela des Nations unies pour l’année 2025, assurant que cette candidature « soutenue par un régime totalitaire connu pour ses atteintes répétées aux droits humains représente une insulte à la mémoire et au legs de Nelson Mandela, symbole international de la lutte contre l’oppression et la torture ».
« Le royaume du Maroc continue, impunément, à commettre de graves atteintes à l’encontre des droits de l’homme, notamment dans la région du Rif et dans les territoires sahraouis », rappelle le communiqué du parti qui précise que des organisations internationales des droits de l’homme ont largement documenté les agressions commises par les autorités marocaines.
Il évoque, à ce propos, le rapport de l’institut britannique Chatham house qui a clairement affirmé que Nasser Zefzafi, le leader du Hirak pacifique du Rif, était détenu arbitrairement dans des conditions inhumaines, signalant que de nombreux autres militants du Rif et du Sahara occidental occupé subissent les mêmes traitements et souffrent quotidiennement de l’oppression, de la torture morale et du harcèlement judiciaire.
« Amina Bouayach a contribué au dédouanement des crimes du régime marocain, en donnant une légitimité à des procès politiques, en niant l’existence de la pratique de la torture, pourtant documentée, et en soutenant la criminalisation des mouvements sociaux », assure le parti. Il estime que le silence d’Amina Bouayach « face à la répression sauvage du mouvement du Rif et sa coopération avec les autorités marocaines en vue de museler l’opposition la disqualifie moralement et politiquement de se porter candidate pour obtenir un prix ayant un lien avec la justice et la dignité humaine ».
« Attribuer le Prix Nelson-Mandela à la représentante d’un régime oppresseur revient à trahir les principes fondateurs de l’Organisation des Nations unies et à transformer une consécration internationale en un outil de propagande », soutient le parti. Il dira, en outre, que « la dignité des victimes et la mémoire des opprimés imposent de ne pas récompenser les bourreaux ».
De son côté, l’Observatoire rifain des droits humains a exprimé, dans un communiqué, sa préoccupation face à la candidature d’Amina Bouayach pour ce prix. Il a estimé que cette candidature était à l’opposé des principes ayant mené à la création de ce prix par l’Assemblée générale des Nations unies en 2014. Les lauréats doivent, en effet, avoir passé leur vie à oeuvrer au service des autres et à militer en faveur de la paix et des droits de l’homme.
« La candidature de Mme Bouayach bénéficie du soutien d’un Etat accusé de porter atteinte aux droits humains, de manière systématique, tout particulièrement dans des régions marginalisées comme celle du Rif et les territoires sahraouis qui subissent l’occupation marocaine », relève l’observatoire.
Il a lui aussi évoqué les atteintes des autorités marocaines aux droits humains, largement documentées par des organisations internationales, s’attardant sur le « rôle controversé » joué par la candidate du Maroc au Prix Nelson-Mandela, qui « au lieu de défendre les victimes, en qualité de présidente du Conseil national des droits de l’Homme au Maroc, a appuyé des procès non équitables à l’encontre de militants rifains et sahraouis ».
Le même organisme a signalé que le jury censé désigner le lauréat du Prix Nelson-Mandela de cette année avait « l’obligation morale et légale de se conformer à la Charte des Nations unies, notamment dans son article 55 relatif à la protection des droits humains au niveau international », appelant les organisateurs du prix à rejeter purement et simplement la candidature de la représentante du régime oppresseur marocain.