Les relations entre Alger et Paris : Quinze agents français expulsés d’Algérie

Nouveau cran dans les relations algéro-françaises. L’Algérie a demandé, hier, officiellement, à une quinzaine de fonctionnaires travaillant dans l’ambassade de France et dans d’autres consulats de manière « irrégulière », de  quitter le pays, annonce un communiqué du ministère des Affaires Etrangères qui précise que le secrétaire général de l’institution avait reçu le chargé d’affaires de l’Ambassade […] The post Les relations entre Alger et Paris : Quinze agents français expulsés d’Algérie first appeared on L'Est Républicain.

Mai 12, 2025 - 14:34
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Les relations entre Alger et Paris : Quinze agents français expulsés d’Algérie

Nouveau cran dans les relations algéro-françaises. L’Algérie a demandé, hier, officiellement, à une quinzaine de fonctionnaires travaillant dans l’ambassade de France et dans d’autres consulats de manière « irrégulière », de  quitter le pays, annonce un communiqué du ministère des Affaires Etrangères qui précise que le secrétaire général de l’institution avait reçu le chargé d’affaires de l’Ambassade de France. Selon l’agence APS qui cite une source diplomatique, « sur la période récente, il aurait été constaté par les services compétents algériens l’affectation de pas moins de quinze agents français devant assumer des fonctions diplomatiques ou consulaires sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur ». « Ces agents, titulaires auparavant de passeports de service, se sont vu accorder des passeports diplomatiques pour faciliter davantage leur entrée en Algérie. En outre, et comme il en a déjà été fait état, cette liste incluait deux agents relevant du ministère français de l’Intérieur et devant manifestement suppléer partiellement à ceux qui ont été récemment déclarés persona non grata », a ajouté la même source. La veille, Alg24 news a annoncé que les autorités algériennes avaient refusé l’accès à deux agents français travaillant pour la DGSI, la direction générale de la Sûreté intérieure, dépendant du ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau. Ces deux fonctionnaires ne seraient pas nommés avec la bénédiction des autorités algériennes comme cela devait être le cas. Ce sont des nominations « irrégulières au regard des procédures habituelles observées par les deux pays jusqu’à présent conformément aux conventions internationales et à la pratique diplomatique », note la source diplomatique algérienne qui reproche également aux autorités françaises d’avoir non seulement refusé l’accès sur leur territoire des personnalités algériennes détentrices du passeport diplomatique, mais qui auraient refusé d’accréditer certains diplomates récemment nommés.   Cela intervient dans un moment où les relations entre les deux pays sont « totalement gelées » malgré la visite récente de certains parlementaires, de l’aveu même du ministre français des Affaires Etrangères, Jean-Noël Barrot. «Il est toujours positif que les parlementaires puissent se déplacer à ces occasions, mais la relation reste bloquée et totalement gelée», a-t-il indiqué hier. L’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Roumatet, est toujours à Paris depuis que les autorités de son pays l’avaient rappelé, à la mi-avril, pour «consultations». Cette décision a été prise suite à l’expulsion, par l’Algérie, de douze fonctionnaires français travaillant dans l’ambassade et consulats de leur pays.

Akli Ouali

 

Ils ont été interceptés à l’aéroport international d’Alger : Deux agents de la DGSI française refoulés 

Les autorités algériennes ont expulsé, avant-hier vendredi, deux agents de la Direction Générale de la Sûreté Intérieure (DGSI) française, qui s’apprêtaient à entrer sur le territoire national munis de passeports diplomatiques. C’est ce qu’a annoncé la chaîne publique d’information AL24 News, précisant que cette expulsion intervient pour des raisons de « non-respect de la procédure ». Selon la même source, les deux agents ont été interceptés à l’aéroport international d’Alger. « L’Algérie, après avoir constaté que la partie française n’a pas respecté la procédure en la matière, a considéré ces deux agents comme persona non grata », a déclaré notre confrère Fayçal Métaoui, invité sur le plateau de la chaîne. « Lorsqu’on entre dans un territoire avec un passeport diplomatique, il faut informer toutes les parties, en respectant la convention de Vienne et les accords consulaires existants entre les deux pays », a-t-il ajouté. Selon le journaliste, il s’agit d’un acte délibéré, orchestré par le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau. « C’est une nouvelle manœuvre du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a envoyé, aujourd’hui (avant-hier vendredi, NDLR), des hommes sous couvert de passeports diplomatiques, deux agents de la DGSI, qui dépend du ministère qu’il dirige », dit-il. Pour rappel, cette affaire intervient dans un contexte de tensions persistantes entre l’Algérie et la France, marqués notamment par l’expulsion de 12 agents de l’ambassade et des consulats français en Algérie. La France a également renvoyé 12 fonctionnaires diplomatiques algériens, et a rappelé son ambassadeur pour « consultations ». Les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis l’été 2024, sur fond de reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En réaction, l’Algérie a retiré son ambassadeur à Paris et le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annulé un déplacement en France, prévu initialement en septembre 2024. Deux ministres français, en l’occurrence Bruno Retailleau et Gerard Darmanin, soutenus par des acteurs de l’extrême droite, ont alimenté la polémique contre l’Algérie, tout en menaçant de recourir au « rapport de force ». Les autorités françaises ont même décidé de restreindre l’accès au territoire français à certains responsables algériens, pour « défendre les intérêts des Français ». Pourtant, un début d’apaisement avait été enclenché, avec l’appel téléphonique de Macron au Président, à l’occasion de l’Aïd Al Fitr, fin mars, suivi d’une visite à Alger du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, le 6 avril, marquant « une nouvelle phase dans une relation d’égal à égal » entre les deux pays. Reçu par le Président Tebboune, le chef de la diplomatie française a affirmé que les deux pays avaient « décidé de tourner la page ». Toutefois, l’arrestation d’un cadre consulaire algérien, début avril à Paris, dans le cadre d’une enquête judiciaire sur la présumée tentative d’enlèvement d voyou « Amir DZ », a suscité la colère d’Alger, qui n’a pas tardé à exprimer sa contestation auprès de l’ambassadeur de France à Alger, considérant que l’arrestation d’un cadre consulaire à Paris est venue « torpiller » les récents progrès diplomatiques entre les deux pays.

Samir Rabah

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