Commentaire: Master

Nicolas Sarkozy n’est pas le seul président à passer un mauvais quart d’heure en France. Même si la magnitude n’est pas la même, le président français en exercice voit s’ajouter un nouveau scandale à la ribambelle qui ont déjà touché ses gouvernements depuis 2017, mais plus particulièrement depuis le début de son second mandat en […]

Sep 29, 2025 - 21:59
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Commentaire: Master

Nicolas Sarkozy n’est pas le seul président à passer un mauvais quart d’heure en France. Même si la magnitude n’est pas la même, le président français en exercice voit s’ajouter un nouveau scandale à la ribambelle qui ont déjà touché ses gouvernements depuis 2017, mais plus particulièrement depuis le début de son second mandat en 2022. Après les censures consécutives de ses deux derniers Premiers ministres, Emmanuel Macron voit son nouveau Chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, qui fait partie depuis plusieurs années de son cercle le plus proche, accusé d’avoir menti sur l’obtention de son master en droit, visé par une plainte. En effet, le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen) a déposé plainte contre le Premier ministre, l’accusant d’avoir fait croire qu’il détenait un master de droit public sans avoir validé sa deuxième année de diplôme. La plainte a été adressée à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République, a annoncé hier l’avocat du syndicat, Me Vincent Brengarth. Mi-septembre, Mediapart a révélé que Sébastien Lecornu n’avait pas le diplôme de master, qui s’obtient en deux ans, contrairement à ce qu’affirmaient des portraits publiés depuis 2016, sur sa page sur le site du ministère des Armées lorsqu’il était encore à ce poste, sa page sur le réseau social LinkedIn ou encore sa présentation lors d’une conférence universitaire. Interrogé sur le sujet vendredi dans Le Parisien, Sébastien Lecornu a répondu qu’il avait «validé (sa) maîtrise en droit, donc un master 1» à l’Université Panthéon-Assas. La maîtrise, qui correspondait à un Bac+4, a été remplacée par le master, de niveau Bac+5, depuis la réforme licence-master-doctorat (LMD) dans les années 2000. «J’ai ressenti dans cette fausse polémique une forme de mépris social», a-t-il ajouté. Dans cette plainte, le syndicat reproche au ministre d’avoir voulu «faire croire (qu’il) était titulaire d’un master de droit public» et «utilisait en connaissance de cause un diplôme dont il n’était pas titulaire». «Aucun diplôme n’est requis pour être membre d’un gouvernement et le fait de ne pas avoir obtenu de master 2 n’est pas un signe d’incompétence», a souligné Me Vincent Brengarth. «Toutefois, l’absence de transparence sur le niveau d’études acquis, par un ministre d’État, est de nature à porter atteinte à la crédibilité de la certification par les universités publiques françaises, à l’égalité républicaine, à l’honneur des enseignants-chercheurs et, plus généralement, à la mission de service public confiée aux établissements d’enseignement supérieur», ajoute-t-il. Sur son site officiel, Sébastien Lecornu mentionne aujourd’hui simplement des «études de droit à l’université Paris 2 Panthéon Assas», sans précision. Sur LinkedIn, à la rubrique formation, il indique : «Master, droit public général, 2005-2008», à Panthéon-Assas Université. Un nouvel épisode des plus embarrassant pour Macron, dont le Premier ministre actuel n’a pas encore formé son gouvernement et qui semble avoir été placé là par lassitude du chef de l’État, les chefs de partis politiques ayant effectivement déjà menacé de censurer le prochain gouvernement. Le blocage politique en France semble ainsi impossible à résoudre et les propos de Marine Le Pen, qui assure que la seule solution est une démission de Macron et un appel à de nouvelles élections anticipées, pourraient être une piste que
l’Élysée devrait, malgré ses refus jusqu’à aujourd’hui, commencer à envisager.

F. M.