Décédé à l’hôpital de Rouiba: Nordine Azzouz tire sa révérence
Une immense tristesse s’est posée avec lourdeur sur le monde de la presse ce mardi 20 mai. Nordine Azzouz, figure emblématique de la presse algérienne, s’est éteinte à l’âge de 64 ans à l’hôpital de Rouiba, emportant avec lui une vision exigeante du journalisme, façonnée par des décennies de combat, de rigueur et de passion. […] The post Décédé à l’hôpital de Rouiba: Nordine Azzouz tire sa révérence appeared first on Le Jeune Indépendant.

Une immense tristesse s’est posée avec lourdeur sur le monde de la presse ce mardi 20 mai. Nordine Azzouz, figure emblématique de la presse algérienne, s’est éteinte à l’âge de 64 ans à l’hôpital de Rouiba, emportant avec lui une vision exigeante du journalisme, façonnée par des décennies de combat, de rigueur et de passion.
Né en 1960, Nordine Azzouz a été victime d’une péritonite. Nounou comme le surnommait ses confrères, n’était pas seulement un journaliste : il était une conscience. L’un des premiers à s’engager dans l’aventure de la presse indépendante au lendemain des bouleversements des années 1990. Il fut de ces pionniers qui croyaient, envers et contre tout, qu’un autre journalisme était possible. À La Nation , puis à La Tribune , dont il a contribué à fonder l’édition de 1994, il posa les bases d’un métier réinventé, plus libre, plus courageux.
En 2000, il redonna un souffle à Algérie News en prenant la tête de sa version francophone, y imposant une ligne incisive, un ton libre, une exigence sans concessions. En 2012, il mit son nom et son âme dans la création du quotidien Reporters , un projet dont il correspond à un espace de rigueur éthique et de liberté de ton.
Nordine Azzouz n’écrivait pas seulement pour être lu. Il écrivait pour éveiller, pour transmettre, pour secouer les consciences. C’est ce qu’il fit, également, en formant des générations de jeunes journalistes à l’École nationale supérieure de journalisme d’Alger, où il enseignait avec la même passion, le même respect du mot juste et du fait vérifié.
Ses collaborations avec l’AFP et L’Express l’ont fait connaître bien au-delà des frontières. Sa plume, précise et engagée, sa lecture fine des enjeux maghrébins et sahéliens, ont permis à des milliers de lecteurs étrangers de mieux comprendre cette région qu’il chérissait.
Mais Nordine, c’était aussi un homme de lettres, un amoureux du verbe. Il arpentait les allées du Salon international du livre d’Alger (SILA) comme on revient chez soi, y contribuant avec ferveur en tant que membre de l’équipe organisatrice et du commissariat. Dans les coulisses comme sur les plateaux, sa parole était écoutée. Elle portait, avec force mais sans arrogance, l’autorité douce de ceux qui savent, et qui aiment transmettre.
Jusqu’à ces dernières années, sa signature enrichissait encore les colonnes du Jeune Indépendant , où ses analyses éclairées, toujours profondes et sans détour, faisaient l’effet d’une boussole dans le brouillard de l’actualité.
Aujourd’hui, une voix s’est tue. Une voix lucide, digne, parfois indignée, jamais résignée. Un homme rare s’en est allé. Mais il laisse derrière lui un héritage immense, fait d’intégrité, d’exigence, et de cette humanité profonde qui traverse chacun de ses textes, chacun de ses gestes.
À sa famille, à ses proches, à tous ses confrères, le collectif du Jeune Indépendant exprime sa douleur sincère. Repose en paix, Nordine. Tu n’étais pas seulement un journaliste. Tu étais la mémoire vivante d’un métier que tu as tant aimé. Adieu, l’artiste.
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