Développement des cultures stratégiques : Mila récolte les fruits de la reconversion

Les schémas culturaux du secteur de l’agriculture priorisent désormais le développement des branches dites stratégiques. Ainsi, une importance particulière est accordée aux céréales, à la pomme de terre, à l’ail, aux plantes oléagineuses et à la production laitière, entre autres. La tendance s’inscrit dans le cadre général de la politique de l’État visant à réduire la dépendance du pays aux marchés extérieurs et à diversifier la gamme des produits locaux. À Mila, les efforts déployés ces dernières années commencent à produire leurs fruits. La wilaya couvre près de 60 % des besoins nationaux en ail et fait partie des trois premières du pays en céréaliculture et en pomme de terre. Des indices qualifiés « d’encourageants » par Mohammed Benkouitan, chef du service de l’organisation, de la production et de l’appui technique à la Direction des Services agricoles (DSA). Lors d’une entrevue accordée à notre journal, Benkouitan a, en effet, qualifié les valeurs actuelles du secteur agricole d’encourageantes. Dans ce sens, il indiquera que la wilaya a augmenté, pour la deuxième année consécutive, les superficies réservées à la céréaliculture. Celles-ci sont passées à près de 22.000 hectares au lieu des 17.000 hectares cultivés traditionnellement. En outre, les étendues irriguées ont atteint 7.500 hectares, contre seulement 5.000 hectares en 2024. « Mila occupe toujours l’une des trois premières places nationales sur la liste des wilayas productrices de céréales », fera-t-il remarquer, en précisant que plus de 5.000 agriculteurs activent dans la branche de la céréaliculture. En ce qui concerne la culture de l’ail, dont cette wilaya de l’intérieur du pays est leader national, notre interlocuteur révèle que le secteur a cultivé, cette saison, 3.010 hectares et produit et met sur le marché pas moins de 1,568 million de quintaux. « Une production qui couvre environ 60 % des besoins nationaux en ail et place notre wilaya en haut du podium de celles productrices de ce légume bulbeux ». Benkouitan indiquera que depuis l’adoption de la nouvelle orientation du secteur priorisant le développement des cultures stratégiques, la wilaya de Mila réserve, chaque année, plus de 3.000 hectares à la culture de cette plante. Dans ce sens, notre interlocuteur notera que le secteur a pu mettre en place un réseau de chambres froides pour conserver en stock une partie de la production et assurer ainsi la disponibilité du produit à longueur d’année. « On a à présent 41 chambres froides et on a stocké 2.974 quintaux d’ail », précisera-t-il. Et d’ajouter que douze opérateurs ont souscrit au programme de régulation et de stockage de l’ail sur le territoire de la wilaya. Notre source souligne que 26 chambres froides ont été officiellement fermées et les quinze restantes sont en voie de l’être. « Les chambres froides qui restent sont en phase d’expertise et d’inspection. On va d’abord normaliser la température et le taux d’humidité interne avant d’y déposer des denrées. Il faut les porter à une température entre zéro et moins deux degrés Celsius et à un taux d’humidité intérieur allant de 60 à 70 % pour une conservation optimale. Et en vertu de la même politique de soutien et d’encouragement des agriculteurs qui optent pour le stockage d’une partie de leur production, notre source révèle que le secteur accorde des subventions d’une valeur de cinq dinars par kilo d’ail stocké et par mois à l’ensemble des opérateurs qui souscrivent au programme de régulation.

La patate a la pêche !

Idem pour la pomme de terre de saison. Les chiffres partiels rendus publics à cette occasion sont plus qu’encourageants. En effet, le prix du kilo de cette denrée est tombé à treize dinars sur le marché de gros d’Oued Athmania alors qu’on est encore à 15 % de la récolte seulement, affirme notre interlocuteur.  Selon notre interlocuteur, le secteur a cultivé cette saison 1.160 hectares en pomme de terre de saison, dont 165 sont déjà récoltés, soit environ 15 %. « La récolte est lancée. On a arraché 165 hectares, avec un rendement de 370 quintaux à l’hectare. L’arrivée des premiers chargements sur les marchés de la région a provoqué une chute inédite des prix. Le kilo de ce tubercule se négociait, mercredi 30 juillet, à treize dinars sur les principales places de négoce de la wilaya, à savoir les marchés de gros d’Oued Athmania et de Chelghoum Laid », affirme Mohammed Benkouitan. Pour ce qui est de la culture des plantes oléagineuses (tournesol et colza), le secteur l’a introduite à titre expérimental dans ses schémas et les résultats ne sont pas moins encourageants. Trois Unités Agricoles de Production (UAP), dénommées anciennement Exploitations Agricoles Collectives (EAC), et 61 particuliers, ont souscrit au programme, selon cette source, avec une étendue exploitée en tournesol de 294 hectares. « Il y a une augmentation par rapport à 2024. L’année passée, on a exploité seulement vingt hectares. Cette année, grâce aux encouragements prodigués par le secteur, on est arrivé à faire adhérer tout ce monde à notre programme ». Pour le colza, les chiffres sont autrement plus importants. Notre interlocuteur parle de la réalisation de 1.700 hectares, qui ont permis une récolte de plus de 7.000 quintaux. « On a réalisé plus de 7.000 quintaux de colza grâce à l’adhésion de huit UAP », précisera notre interlocuteur, qui fera remarquer qu’en général, il y a un engouement appréciable aux cultures stratégiques de la part des opérateurs locaux.

Kamel B.

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