Du dégoût à l’espoir
Par Khider Mesloub – En France, l’expression du dégoût de la société bourgeoise prend plusieurs formes : aversion de ses dirigeants, répulsion de ses institutions, abomination de ses médias... L’article Du dégoût à l’espoir est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Par Khider Mesloub – Quand la perte du goût de la vie causée par les puissants se conjugue au dégoût de la société capitaliste pestilentielle, il faut s’attendre à une réaction viscérale de rejet de cette société putride. Mieux : à la conflagration d’une salutaire colère sociale imminente.
L’aversion des gouvernants et l’exécration de leur système d’exploitation et d’oppression se généralisent parmi l’humble humanité prolétarienne paupérisée, animée d’espoir et assurée de sa gloire. Aux quatre coins du monde, loin d’être anodin, ce dégoût du système capitaliste inique augure de révoltes populaires émancipatrices.
Ce sentiment de dégoût de la société capitaliste putrescente va bien au-delà d’une simple répugnance. Il entraîne le besoin de révolte, voire une détermination de rupture définitive avec ses valeurs bourgeoises nauséabondes et son mode de gouvernance mortifère, autrement dit le désir de révolution.
De nos jours, notamment en France, cette expression du dégoût de la société bourgeoise prend plusieurs formes : aversion de ses dirigeants, répulsion de ses institutions, abomination de ses médias mainstream, exécration de sa justice de classe, haine de sa police.
Parce que la traditionnelle communication verticale entre le pouvoir et le peuple, ordinairement chapeautée et coordonnée par les instances médiatrices politiques et syndicales collaborationnistes, ne suffit plus à apaiser les tensions sociales, le dégoût gagne en force l’ensemble des prolétaires. Ce dégoût structure une nouvelle dynamique militante basée sur la révulsion des politiciens et des patrons, symbolisé par l’abstentionnisme électoral, l’absentéisme professionnel, cette forme de résistance appuyée sur les arrêts maladie et le rejet radical de leurs institutions représentatives corrompues.
«Nul n’est dégoûté de sa propre mauvaise odeur», dit un proverbe grec antique. A plus forte raison la bourgeoisie occidentale décadente, qui s’accommode de sa nauséabonde société qui empeste la charogne, qui transforme les nations en charniers (Irak, Afghanistan, Syrie, Rwanda) et la Palestine occupée en camp d’extermination.
Ce dégoût éprouvé par les prolétaires devant les agissements criminels des gouvernants est perceptible dans la majorité des pays. Les agissements socialement scélérats des gouvernants sont perçus comme des offenses aux valeurs morales universelles, des entorses aux normes sociales humaines. Comme une souillure sociétale, une pollution de la vie et des valeurs vitales.
Ce dégoût des gouvernants n’est pas seulement moral, mais également physique, physiologique. Leur simple vue provoque des nausées. Abjection et mépris.
Comme on le constate dans de nombreux pays, les gouvernants, par leurs politiques antisociales abjectes et complicité de génocide des Palestiniens, représentent désormais une menace pour la survie de l’humanité. Car, avec l’exacerbation des tensions internationales et la multiplication des conflits armés génocidaires provoqués par les gouvernants, tous les peuples deviennent dorénavant des potentiels Gazaouis.
«L’exclusion du pourri est constitutive de l’homme, elle doit être placée à la base de la compréhension de l’homme lui-même», soulignait Georges Bataille dans son essai sur le fascisme. Et Bataille, pour déterminer une classe d’objets du dégoût, de la nommer «classe abjecte», «classe spectrale», qu’il oppose à une «classe noble». Toute classe dominante, par essence abjecte, provoque, selon lui, angoisse, horreur et terreur.
Et la répugnante bourgeoisie, classe abjecte et spectrale, aura, depuis son avènement, répandu l’angoisse, multiplié les horreurs, gouverné par la terreur.
Raison de plus pour la classe noble prolétarienne de se débarrasser définitivement de l’abjecte classe bourgeoise, de son immonde monde capitaliste.
K. M.
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