Economie algérienne : des perspectives positives à court terme mais des ajustements nécessaires

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié son rapport à l’issue de ses consultations avec les autorités algériennes. Le document évoque des perspectives globalement positives à court terme, mais recommande des ajustements rapides de la politique budgétaire pour faire face aux évolutions économiques mondiales à moyen terme.

Selon le rapport, l’activité économique hors hydrocarbures « est restée forte, soutenue par l’investissement public et la demande de consommation, avec une pression inflationniste atténuée avec la baisse des prix internationaux des denrées alimentaires ». Toutefois, il précise que « la baisse des recettes provenant des hydrocarbures, combinée à l’augmentation des dépenses publiques, a considérablement creusé le déficit budgétaire et épuisé les réserves financières disponibles ».

Le FMI prévoit une stabilisation de l’activité énergétique en 2025, grâce à « la décision d’assouplissement des réductions de production de l’OPEP+ », ce qui pourrait soutenir une croissance de 3,4 %. Mais l’institution avertit que « la baisse des prix des hydrocarbures et l’incertitude mondiale pèsent sur les perspectives et pourraient freiner les investissements publics ainsi que les exportations et exercer une pression sur les recettes budgétaires ».

Le rapport signale que « le compte courant est devenu déficitaire en 2024 et devrait se creuser en 2025-2026 avant de se resserrer ». La croissance devrait ralentir à moyen terme en raison de la modération de la production d’hydrocarbures et de contraintes financières.

Le FMI met aussi en garde contre « les déficits budgétaires à deux chiffres prévus pour 2025-2026 » qui pourraient peser sur le secteur bancaire et réduire le crédit au secteur privé. L’institution recommande « une consolidation budgétaire immédiate et plus ambitieuse avec des mesures d’assainissement budgétaire supplémentaire de l’ordre de 5 % du PIB sur la période 2025-2028 par rapport au scénario de référence ». Elle suggère de rationaliser les dépenses inefficaces, de diversifier les recettes fiscales et de renforcer la gestion des finances publiques.

Concernant la politique monétaire, le rapport indique que « la stabilité des prix, l’objectif principal de la politique monétaire » doit être clairement établi. Il appelle la Banque d’Algérie à surveiller de près l’évolution de l’inflation, à éviter tout financement monétaire et à adopter une plus grande flexibilité du taux de change afin d’absorber les chocs extérieurs.

Le FMI encourage également les autorités à réduire l’écart entre le taux de change officiel et le marché parallèle, notamment en augmentant l’allocation de devises pour les voyageurs. Il salue « les efforts des autorités pour remédier aux lacunes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme identifiées par le GAFI ».

Enfin, le rapport plaide pour « des réformes plus profondes des marchés des produits et du travail » afin de favoriser la concurrence et l’innovation, tout en soulignant l’importance de développer le commerce régional dans un contexte de risques géoéconomiques accrus.

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