Une grande première : La Santé à l’heure de la chirurgie robotique

Des hôpitaux algériens seront dotés, pour la première fois, de robots chirurgicaux qui seront d’apport considérable pour la chirurgie et la transplantation d’organes. L’acquisition de cet équipement de pointe s’effectuera dans les prochains mois avec l’importation de six robots chirurgicaux. Ils seront répartis sur le territoire national. « C’est un grand projet chapeauté par le ministère de la Santé et la commission nationale de la prévention et de lutte contre le cancer », a indiqué le professeur Sid Ahmed Ould Arbi, chef du service de néphrologie et transplantation rénale au CHU de Blida lors d’une émission de l’ENTV diffusée mercredi dernier. Annoncée à la télévision publique, par un professeur connu, accompagné d’un chirurgien algérien installé en France, spécialisé dans la chirurgie robotique, la cancérologie urologique et la transplantation d’organes, l’information ne pourrait être que crédible. Il s’agit donc plus qu’une émission promotionnelle en faveur d’un matériel chirurgical de dernière génération, présentée par deux spécialistes, mais d’une opération d’importation que l’Algérie s’apprêterait à réaliser. Tout cela est en principe réjouissant. Le fait de voir les hôpitaux algériens ultra-équipés est susceptible de redonner de l’espoir à des milliers de patients, qui n’arrivent pas encore à se soustraire aux multiples dysfonctionnements du système sanitaire, englué dans des problèmes « kafkaïens ». En citant les avantage et les bienfaits d’un matériel ultrasophistiqué, les deux professeurs sont-ils en mesure de garantir pour qu’il soit utilisé d’une manière impeccable et qu’il ne connaitra pas le même sort que les scanners et les IRM, constamment en « panne » au niveau des hôpitaux publics ? Qui assurera aux patients algériens qu’ils vont bénéficier de cet équipement de pointe ? En plus d’une vision 3D et en relief de l’organe ou la tumeur à opérer, la chirurgie robotique garantit la réduction du risque hémorragique au bloc, car les incisions opérées sont parfois de moins d’un centimètre. Le malade a donc moins mal au réveil, les durées d’hospitalisation sont réduites, les convalescences plus courtes et la récupération plus rapide, expliquent les deux spécialistes. Les patients retrouvent leurs activités habituelles plus rapidement. La question est de savoir si toutes ces performances seraient généralisées à travers l’ensemble des structures de santé publique. Les greffes cardiaques, pulmonaires, rénales et hépatiques ainsi que l’ablation de certains cancers pulmonaires et hépatiques, les transplantations rénale et hépatique, les cancers et les chirurgies gynécologiques ainsi que dans la chirurgie pédiatrique seront-ils un jour des opérations chirurgicales routinières et « anodines » ? Pourquoi pas en cas disponibilité des compétences. Pour rappel, fin juillet, le Pr Souhil Tliba, chef de service neurochirurgie au CHU de Blida, avait annoncé la dotation de l’Algérie d’un premier équipement de radio-chirurgie stéréotaxique de dernière technologie, un procédé utilisé dans le traitement de précision notamment des tumeurs du cerveau. Selon ce professeur, le projet, initié en 2007 par le Pr Bouyoucef Kheireddine, alors chef de service de neurochirurgie du CHU de Blida, a vu son budget réévalué et les réserves administratives levées en 2022 sur instruction du ministre de la Santé Abdelhak Saihi. Le premier équipement qui sera acquis sera installé au niveau du service de neurochirurgie du CHU Frantz-Fanon de Blida, a-t-il ajouté. L’acquisition de tels équipements coûteux devrait s’accompagner d’une véritable réforme hospitalière, aussi bien sur le plan professionnel que sur celui de l’éthique.

Mohamed M

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