Hadj 2025: Six tonnes de médicaments pour les pèlerins algériens

Alors que des dizaines de milliers d’Algériens se préparent à accomplir le cinquième pilier de l’islam, le ministère de la Santé a mis en en place un plan de couverture sanitaire sans précédent, avec la mobilisation de 114 professionnels de santé, six tonnes de médicaments et des unités médicales déployées à travers les Lieux saints. C’est ce qu’a indiqué, ce dimanche, Abdelhak Saïhi ministre de la Santé, à l’occasion de la Journée d’information et de formation dédiée aux membres de la mission médicale mobilisée pour la saison du hadj 2025.

A cette occasion, M. Saïhi a affirmé que « le hadj n’est pas seulement un voyage spirituel, c’est aussi un défi organisationnel colossal. Notre mission médicale est au cœur de cet engagement national pour garantir la santé et la sécurité de nos pèlerins », dans une allocution lue en son nom par le Dr Khalil Réda Hadj Mati, chef de cabinet du ministère de la Santé. Il a ajouté que cette rencontre marque une étape essentielle dans les préparatifs du hadj qui vise à doter les équipes médicales et paramédicales des connaissances, outils et orientations nécessaires pour assurer une prise en charge sanitaire optimale, dans des conditions parfois extrêmes de chaleur, de fatigue et d’affluence.

Le ministre a insisté sur la dimension stratégique du rôle du secteur de la santé dans l’organisation du hadj, déclarant que « chaque année, nous voyons une nette amélioration dans la qualité des services médicaux offerts à nos pèlerins. Cela témoigne du professionnalisme, de l’abnégation et du sens du devoir des membres de la mission médicale ». Il a ajouté que le secteur de la santé contribue, aux côtés d’autres départements ministériels, à une opération d’envergure nationale, coordonnée et multidimensionnelle.

Concrètement, la mission médicale pour le hadj 2025 comprend 114 membres, incluant médecins, infirmiers, pharmaciens, techniciens de santé et gestionnaires logistiques, pour prendre en charge plus de 41 300 pèlerins. Elle sera appuyée par l’envoi de six tonnes de médicaments et de matériel médical, soigneusement sélectionnés selon les pathologies les plus fréquentes durant le pèlerinage, à l’instar des troubles digestifs, de la déshydratation, des maladies respiratoires, des affections cutanées, entre autres.

L’objectif est d’offrir une prise en charge efficace et de proximité. Pour ce faire, le ministère a également mis en place deux unités centrales d’hospitalisation à Médine et à La Mecque, huit unités de proximité (dont six à La Mecque) ainsi qu’une unité médicale permanente à l’aéroport de Djeddah.

Prévention, vaccination et suivi

L’une des forces de ce dispositif réside également dans l’anticipation. En amont du départ des pèlerins, le département de Saïhi a mis en place des comités médicaux dans chaque wilaya, chargés de superviser les examens médicaux obligatoires des candidats au pèlerinage. Cette démarche permet d’évaluer les capacités physiques des futurs pèlerins, de détecter d’éventuelles contre-indications et d’organiser un suivi des patients souffrant de maladies chroniques.

Par ailleurs, trois vaccins sont obligatoires pour les pèlerins, en l’occurrence le vaccin contre la méningite (infection endémique dans les zones de grande affluence), le vaccin oral contre la poliomyélite, exigé par les autorités sanitaires saoudiennes, et le vaccin contre le Covid-19 qui, bien qu’ayant perdu son caractère pandémique, reste requis pour des raisons de précaution sanitaire.

Le ministère a exigé la présentation de certificats de vaccination ou de preuves médicales valides avant le départ. En outre, une liste officielle de médicaments a également été élaborée pour normaliser les traitements prescrits, éviter les doublons et optimiser la gestion des stocks sur place.

M. Daihi a tenu à relever que « la santé ne se limite pas à la médecine. Elle passe aussi par l’information, la sensibilisation et la responsabilisation. Dans cette optique, une campagne de sensibilisation nationale est en cours, en partenariat avec l’Office national du hadj et de la omra. Elle vise à informer les pèlerins sur les précautions à prendre face aux fortes chaleurs (hydratation, protection solaire, repos), le régime alimentaire à adopter pour les personnes diabétiques, hypertendues ou sujettes aux troubles digestifs, ainsi que l’hygiène personnelle en milieu dense (lavage des mains, port du masque, désinfection), sans oublier les signes d’alerte à signaler immédiatement aux médecins sur place.

Par ailleurs, fier des résultats obtenus lors des précédentes éditions du hadj, le premier responsable du secteur, a tenu à saluer les efforts de la mission médicale, qui s’est distinguée parmi les délégations médicales des pays musulmans. Il a déclaré que « notre mission a su porter haut les couleurs de l’Algérie, avec professionnalisme, dévouement et sens du devoir. Nous comptons sur vous pour préserver cette image, la consolider et la hisser encore plus haut ».

Pour cela, des recommandations ont été adressées aux équipes médicales dont notamment faire preuve de résilience, de calme et de maîtrise de soi face aux situations de stress ou aux tensions inévitables. Il s’agit également de la nécessité du respect de la chaîne hiérarchique, d’une coordination renforcée dans les situations d’urgence, ainsi que la maîtrise émotionnelle et la patience indispensables face aux contraintes.

Le ministre a insisté sur le fait que plus qu’un encadrement sanitaire, la mission médicale incarne un engagement humain, éthique et solidaire. Elle veille à ce que chaque pèlerin, âgé ou malade, puisse accomplir ses rites dans les meilleures conditions possibles. Elle rassure, soutient, soigne et souvent sauve des vies.

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