Election au Conseil de paix et de sécurité de l’UA : Vers un nouveau succès diplomatique de l’Algérie

Après avoir remporté le poste de vice-président de l’Union africaine, l’Algérie s’apprête à s’engager dans une autre élection, non moins importante, celle du Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPS). Le vote aura lieu ce mardi à Addis-Abéba, la capitale éthiopienne, lors d’une session extraordinaire.  

La première manche a eu lieu en février dernier, mais elle a été reportée pour diverses raisons, alors que la bataille concernait l’Algérie et un représentant marocain. Cette fois-ci, selon tous les observateurs, l’Algérie a toutes les chances de gagner un siège au sein du CPS, organe stratégique de l’UA.

Cette fois, la candidate algérienne est bien placée pour s’emparer du siège réservé à l’Afrique du nord. Rabat a décidé de se retirer, pour éviter une nouvelle humiliation diplomatique, préférant soutenir le candidat de la Libye, dont l’influence est fragile et bien loin de réaliser les deux tiers des voix requis pour le poste.

Lors du premier scrutin de février, l’Algérie a obtenu 32 voix et il ne lui manquait qu’une seule voix pour remporter le siège. Le Maroc, ayant obtenu seulement 17 voix, a été éliminé. Cet échec cuisant du makhzen a été retentissant et a créé un véritable séisme au sein du palais royal.

A l’époque, le camouflet diplomatique a été caché maladroitement à l’opinion marocaine par un jeu perfide de propagande. Comme à son habitude, ses relais médiatiques de l’intox ont plutôt crié que c’est l’Algérie qui a échoué dans la course à l’obtention d’un siège au CPS de l’Union africaine, ne soufflant aucun mot sur le score de leur candidat, battu largement.

D’ailleurs, après ce vote, le principal sujet de discussion dans les coulisses de l’UA est cette histoire des pots-de-vin marocains pour acheter des voix, provoquant chez de nombreux délégués des pays membres du mépris et du dégoût de cette pratique de corruption avérée.

Connu pour sa sale réputation, le Makhzen excelle dans cette politique de corruption, puisqu’il l’a pratiqué de longues années au Parlement européen, achetant des voix de députés en offrant des euros et des séjours gratuits dans des palaces de Marrakech et d’Agadir.

Dans ce jeu diplomatique complexe, marqué par des tensions géopolitiques et un intérêt croissant pour l’influence institutionnelle au sein de l’UA, l’Algérie a su se montrer percutante, dissuasive, convaincante et surtout juste, faisant valoir uniquement des priorités africaines.

Inspirée par sa doctrine traditionnelle tournée vers les préoccupations des peuples du continent, la diplomatie algérienne a su imposer une vision pro-active, dynamique et attachée aux valeurs du non alignement, au respect des souverainetés, des droits des peuples au progrès, à la stabilité et à la sécurité.

Pour rappel, l’Algérie et la Libye (soutenue fiévreusement par Rabat) sont en lice pour devenir membres du CPS pour la région de l’Afrique du Nord, pour un mandat allant de 2025 à 2027. Les élections auront lieu aujourd’hui lors de la réunion du Conseil exécutif de l’UA.

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