Hypertension artérielle : L’urgence de la prévention dès 40 ans

Le dépistage précoce de l’hypertension artérielle s’impose particulièrement à partir de l’âge de 40 ans suivi d’un bilan annuel afin de prévenir les complications graves de cette pathologie, véritable fléau des temps modernes. C’est ce qu’a indiqué, ce vendredi, le Pr Messaoud Saïdani, président de la Société algérienne d’hypertension artérielle (Saha).

Le Pr Saïdani a insisté, lors de son intervention à l’occasion du 21e congrès de la Saha, sur le fait que l’hypertension artérielle constitue une pathologie qui progresse sans symptômes évidents et ne se manifeste souvent qu’à un stade avancé, parfois de manière tardive. Selon lui, l’âge est le principal facteur de risque pour cette maladie, avec une prévalence qui augmente à partir de 40 ans. Expliquant que « l’hypertension est un tueur silencieux, il est donc impératif que les personnes de plus de 40 ans contrôlent régulièrement leur tension artérielle afin d’agir avant que la pathologie ne devienne un problème de santé majeur ».

Outre l’âge, plusieurs autres facteurs peuvent contribuer au développement de l’hypertension artérielle, parmi eux, l’hérédité joue un rôle non négligeable, ainsi qu’une mauvaise hygiène alimentaire, une alimentation riche en sel et en graisses saturées, l’obésité et la sédentarité. Le Pr Saïdani a souligné l’importance d’adopter un mode de vie plus sain pour prévenir l’hypertension, cela inclut une alimentation équilibrée, un exercice physique régulier et la réduction des comportements sédentaires. Il a également affirmé : « Une vie active, même avec des efforts modérés, associée à une meilleure nutrition, est essentielle pour lutter contre l’hypertension insistant sur le fait que bouger plus et manger mieux sont des actions simples, mais puissantes pour prévenir la maladie ».

Pour les personnes déjà diagnostiquées avec l’hypertension artérielle, le spécialiste a insisté sur la nécessité de respecter strictement le traitement prescrit. L’hypertension et le diabète sont un facteur majeur dans l’apparition des maladies cardiovasculaires, qui peuvent avoir des conséquences graves, voire fatales. Dans ce contexte, il est impératif que les patients suivent de manière rigoureuse leur traitement pour limiter les risques de complications.

En outre, il a rappelé que l’hypertension ne se guérit pas, mais qu’elle peut être maîtrisée avec une prise en charge adaptée. Il a ainsi déclaré : « Les traitements antihypertenseurs sont essentiels pour contrôler la tension artérielle et éviter les conséquences graves, telles que les AVC ou les infarctus ». Assurant : « Le respect de la prescription est donc fondamental ».

Une autre thématique importante, abordée lors de ce congrès, concerne l’évolution des traitements de l’hypertension artérielle. Les nouvelles recommandations internationales préconisent désormais une approche thérapeutique différente de celle des années précédentes, plutôt que de prescrire un médicament à forte dose, il est désormais recommandé d’utiliser des anti-hypertenseurs à petites doses, mais combinés, pour une efficacité accrue et une meilleure tolérance.

Concernant l’application de cette nouvelle approche thérapeutique dans le pays, le Pr Saïdani a fait savoir : « Nous avons déjà commencé à appliquer ces nouvelles recommandations. Ce congrès est une occasion de diffuser cette information auprès des professionnels de santé afin d’optimiser la prise en charge des patients hypertendus ». Cette évolution vise à améliorer le suivi des patients et réduire les effets secondaires des traitements, tout en garantissant une gestion optimale de la tension artérielle. De plus, cette approche permet une personnalisation plus grande du traitement, en fonction des besoins spécifiques de chaque patient

Une autre avancée importante concerne la manière dont les antihypertenseurs sont administrés. Selon les recommandations les plus récentes suite aux résultats des recherches internationales, il ne s’agit plus uniquement de suivre strictement les horaires prescrits par le médecin. Au contraire, la prise du médicament peut être adaptée aux habitudes du patient, ce qui réduit les risques d’oubli.

L’objectif étant de permettre au patient de prendre son traitement au moment qui lui convient le mieux, tout en assurant une efficacité thérapeutique optimale. « Ce changement pourrait contribuer à améliorer la conformité des patients aux traitements et donc à la gestion de leur hypertension », a relevé le Pr Saïdani.

Il convient de noter que les organisateurs ont relevé que le 21e congrès de la Saha a permis d’échanger sur les meilleures pratiques en matière de prévention, de diagnostic et de traitement de l’hypertension artérielle. Les experts ont discuté des dernières avancées scientifiques et des innovations en matière de soins, tout en soulignant l’importance de la collaboration entre les professionnels du secteur pour améliorer la prise en charge des patients hypertendus.

Par ailleurs, les recommandations issues de ce congrès devraient, à terme, permettre une meilleure gestion de l’hypertension au niveau national et, par ricochet, contribuer à réduire les risques liés aux maladies cardiovasculaires.

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