Insécurité aux centres d’impôts d’Annaba : Les agents tirent la sonnette d’alarme

Outre une pression non-stop en matière de traitement de milliers de dossiers de clients, à laquelle font face les agents des Centres de Proximité des Impôts (CPI) d’Annaba, le volet sécuritaire se pose aujourd’hui plus que jamais avec acuité. Le vide laissé par l’absence de la police inquiète à plus d’un titre les employés. Une chose est certaine : l’inquiétude monte au sein des CPI en matière de sécurité, « point noir » depuis des années. D’ailleurs, dans ce cadre, la majorité d’une soixantaine d’employés que comptent les différents CPI d’Annaba dénonce l’absence totale de présence policière. Ces établissements stratégiques, dont les structures ne sont même pas dotées de système de climatisation, sont pourtant confrontés à un climat de tension croissant. Entre agressions verbales, menaces et absence de protection, les risques se multiplient et créent un environnement de travail dangereux. Les employés sont confrontés à des dangers accrus, nécessitant une attention particulière à la prévention et à la sécurité.

Faut-il des agents de police ?

Structures clés de l’administration fiscale, les centres des impôts traitent chaque jour des dossiers délicats et accueillent un public parfois agité, notamment en période de redressement ou de régularisation. Malgré ce contexte, aucun agent de police n’est affecté de façon permanente à ces sites. Cette situation crée un vide sécuritaire préoccupant. « Nous gérons plus de 30.000 dossiers avec des données sensibles, manipulons des sommes importantes, et sommes souvent confrontés à des contribuables très tendus. Sans présence policière, on se sent abandonnés », témoigne un agent du CPI d’Annaba.

Multiplication des incidents

Selon plusieurs sources syndicales, des agressions verbales, des actes d’intimidation et même des vols d’équipements informatiques ont été constatés au cours des derniers mois dans différents centres de la région. Faute de caméras de surveillance ou de personnel de sécurité formé, la réaction face à ces incidents reste limitée, voire inexistante. Malgré les appels de détresse des agents et cadres, aucune mesure concrète n’a été annoncée. En effet, interpellées à plusieurs reprises, les autorités locales n’ont pour l’instant proposé aucune réponse concrète. Les syndicats de la Direction Générale des Impôts (DGI) de la wilaya d’Annaba appellent à l’instauration d’un dispositif de sécurité minimal : présence régulière des forces de l’ordre, contrôle des accès et vidéosurveillance (actuellement hors service). « On ne peut pas continuer à travailler dans un climat d’insécurité permanente. C’est une question de bon sens », martèle un représentant syndical. En outre, devant une affluence toujours croissante dans différents centres, des clients approchés souhaitent que les autorités compétentes se penchent sérieusement sur la réalisation d’un nouveau CPI à la Plaine ouest. Cette zone constitue l’une des plus importantes agglomérations d’Annaba. Un tel projet permettrait de baisser quelque peu la pression quotidienne relevée à travers les CPI du chef-lieu et des communes d’Annaba, El Bouni et El-Hadjar.

Climat d’abandon généralisé

Aux CPI d’Annaba, le sentiment partagé parmi les fonctionnaires est clair : les centres fiscaux ne sont pas considérés comme des lieux à sécuriser en priorité, malgré leur importance stratégique. Ce manque d’attention des pouvoirs publics pourrait, selon plusieurs observateurs, conduire tôt ou tard à un incident grave. En attendant des jours meilleurs, les agents continuent pour l’heure de travailler dans un climat tendu, en espérant qu’un drame ne soit pas nécessaire pour faire réagir les autorités compétentes.

B. Salah-Eddine

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