Israël et le Hezbollah se délient de l’accord de cessez-le-feu
On se posait l’autre jour la question de savoir si l’accord de cessez-le-feu conclu sous pression américaine entre le Liban et Israël allait tenir jusqu’à la fin de ce mois, son terme convenu, ou s’il se briserait avant cela, compte tenu notamment de ce qu’Israël n’a cessé de le violer depuis son entrée en vigueur […]
On se posait l’autre jour la question de savoir si l’accord de cessez-le-feu conclu sous pression américaine entre le Liban et Israël allait tenir jusqu’à la fin de ce mois, son terme convenu, ou s’il se briserait avant cela, compte tenu notamment de ce qu’Israël n’a cessé de le violer depuis son entrée en vigueur le 27 novembre dernier. A noter que l’on se posait pas alors celle de savoir si arrivé à son terme il serait ou non reconduit, au regard de ces mêmes violations de la part d’Israël. Une trêve temporaire qui n’a été à aucun moment respectée par une de ses parties prenantes, à l’évidence n’est pas appelée à se renouveler. Maintenant, ce qu’il faut surtout se demander c’est jusqu’à quand les Libanais continueraient eux par contre à s’y conformer, si même il y avait un quelconque intérêt pour eux à rester sur cette position. On en sait aujourd’hui un peu sur le sujet, et de première main, puisqu’il ne s’agit rien moins que du secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, qui dans son intervention d’il y a deux jours, a fait savoir que cette question ne se posait plus y compris pour son parti, et que la ou les réponses aux violations du cessez-le-feu par Israël ne dépendait d’aucun délai mais d’une décision revenant à la seule direction du parti, toutefois non encore prise.
Il a été plus explicite encore : la riposte pourrait survenir avant l’expiration du cessez-le-feu comme après elle. A peu près au même moment, on apprenait par une source israélienne que l’armée israélienne, à ce qu’il semble en réponse à une demande américaine relative au respect de l’accord, qu’au Liban, ce n’est pas la durée de la trêve qui la déterminait mais ce qui se passait sur le terrain. Voilà qui du moins a le mérite de la clarté. De l’aveu même d’Israël, son intention n’a jamais été de respecter l’accord, mais de surveiller l’ennemi, non pas dans le seul but de se tenir informé de ses faits et gestes, en attendant d’être en droit d’y répondre, mais de l’attaquer sur le fait, sans autre considération que sa sécurité, qui elle ne peut pas attendre. On le voit donc, Israël et le Hezbollah sont maintenant d’accord pour faire comme s’ils n’étaient obligés à rien. La différence n’en reste pas moins importante entre les deux. Si Israël n’a même pas fait semblant de respecter l’accord, le Hezbollah, qui pourtant ne l’a ni négocié ni signé, lui s’y est astreint jusqu’à présent, ce qui bien entendu ne veut pas dire qu’il s’est mis au repos depuis son entrée en vigueur. A une vingtaine de jours de son expiration formelle, cet accord est dénoncé à la fois par Israël et par le Hezbollah, ce dernier finissant par admettre que ses violations par Israël étant systématiques, ce serait les encourager que de continuer à les considérer comme des exceptions et non pas comme la règle. Si bien qu’on peut dire que voilà un accord qui est mort avant d’expirer. La réalité c’est qu’il a été lettre morte depuis le début, Israël agissant comme s’il n’existait pas. Mais, aujourd’hui, alors que théoriquement il est toujours effectif, on peut considérer qu’il est mort et enterré, même si l’un de ses signataires, le gouvernement libanais, lui s’y tient toujours, et probablement voudra le reconduire lorsqu’il arrivera à son terme formel.
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