«Je suis toujours là»: Une référence à la résistance au Brésil

Lauréat du prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise, ce film qui sortira le 15 janvier en France a déjà séduit des millions de spectateurs dans les salles brésiliennes. Par Yol N. L’histoire de «Je suis toujours là», film brésilien qui vise des nominations aux Oscars, se passe essentiellement durant le régime militaire […]

Jan 4, 2025 - 21:38
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«Je suis toujours là»: Une référence à la résistance au Brésil

Lauréat du prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise, ce film qui sortira le 15 janvier en France a déjà séduit des millions de spectateurs dans les salles brésiliennes.
Par Yol N.

L’histoire de «Je suis toujours là», film brésilien qui vise des nominations aux Oscars, se passe essentiellement durant le régime militaire (1965-1985), mais c’est «un film sur le présent», assure son actrice principale Fernanda Torres dans un entretien à l’AFP. Lauréat du prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise, ce film qui sort le 15 janvier en France a séduit des millions de spectateurs dans les salles brésiliennes.
Il est tiré de l’histoire vraie de Rubens Paiva, ex-député de gauche disparu sous la dictature militaire, et raconte le combat de son épouse, Eunice Paiva, pour connaître la vérité sur son sort, après son enlèvement par des agents du régime en 1971. Avec «Je suis toujours là», le réalisateur Walter Salles signe son retour sur les écrans après une décennie d’absence et des succès comme Central do Brasil (1998) ou Carnets de voyage (2004). Fernanda Montenegro, 95 ans, mère de Fernanda Torres et nominée aux Oscars pour Central do Brasil (1998), fait une apparition à la fin du film, représentant Eunice Paiva dans sa vieillesse. À ce propos Walter Salles a déclaré que «quand nous avons débuté le projet, en 2016, nous pensions que c’était une opportunité de tourner notre regard vers le passé pour comprendre d’où nous venons. Mais au vu de la montée de l’extrême droite au Brésil, à partir de 2017, nous nous sommes rendu compte que ce film servirait aussi à comprendre le présent. Aujourd’hui, il y a un projet politique basé sur l’effacement de la mémoire (de la dictature). Face à cela, les formes d’expression artistique ont d’autant plus d’importance». Pour sa part, Fernanda Torres confirme qu’il s’agit d’«un film sur le présent. Nous avons eu un président (Jair Bolsonaro, 2019-2022) qui croit que les militaires ont sauvé le Brésil du communisme. Ce film appelle à une réflexion importante, il touche le cœur de personnes de tous bords, tous les gens qui assistent à ce film se disent : Ce n’est pas bien, cette famille ne devrait pas être persécutée». Fernanda Torres a ajouté, dans ce sens, que «nous vivons dans un monde instable, où les nouvelles technologies ont changé les relations sociales. Dans des moments comme ceux-là, on voit ressurgir des désirs d’un État autoritaire pour rétablir l’ordre. À travers le point de vue de cette famille, ce film montre ce que cela signifie de vivre dans un pays au gouvernement violent, qui suspend les droits civils».
Cela n’empêche pas que «c’est un film porteur d’espoir (…), à travers la résilience et la joie de vivre de cette famille. Il raconte une tragédie, mais après l’avoir vu, on ne sort pas du cinéma sans espoir. Au contraire, on se dit : ces gens ont résisté, ils ont survécu, ils existent».
Y. N.

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