La bassesse de Retailleau n’a plus de limites

Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, semble de plus en plus enclin à multiplier les sorties médiatiques acerbes à l’encontre de l’Algérie, adoptant un ton de plus en plus conflictuel. Invité, jeudi soir, sur une chaine d’information française, prenant visiblement un rôle de porte-parole en matière de politique étrangère, Retailleau ne cesse d’exprimer une […]

Fév 7, 2025 - 12:02
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La bassesse de Retailleau n’a plus de limites

Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, semble de plus en plus enclin à multiplier les sorties médiatiques acerbes à l’encontre de l’Algérie, adoptant un ton de plus en plus conflictuel.

Invité, jeudi soir, sur une chaine d’information française, prenant visiblement un rôle de porte-parole en matière de politique étrangère, Retailleau ne cesse d’exprimer une hostilité à peine dissimulée, s’en prenant systématiquement à tout ce qui touche de près ou de loin à l’Algérie.

Ses récentes déclarations ne laissent aucune place à l’ambiguïté. Pour lui, « s’écraser devant l’Algérie » serait synonyme d’inefficacité. Pire encore, il appelle à une confrontation ouverte, suggérant que la France devrait adopter un « rapport de force » avec l’Algérie pour parvenir à une quelconque efficacité dans ses relations avec le pays.

Un appel inquiétant, qui ne semble témoigner ni d’une volonté de réconciliation, ni de l’intérêt d’une coopération pacifique entre les deux nations.

Dans ce climat de tensions croissantes, l’Algérie, de son côté, garde en mémoire les blessures du passé, notamment le lourd héritage mémoriel laissé par la colonisation française. Ces douleurs historiques, toujours vives, continuent d’être un point sensible, d’autant que les discussions sur la réconciliation et la reconnaissance des injustices passées restent au cœur des débats.

Dans le même temps, la justice française elle-même a pris ses distances par rapport à la politique d’expulsion impulsive de Retailleau, notamment dans l’affaire de l’influenceur algérien expulsé. Le tribunal a estimé que la décision prise par le ministre était non seulement illégale, mais aussi dictée par une réaction précipitée, sans fondement juridique clair.

Une décision qui, loin de renforcer l’autorité de l’État français, semble au contraire l’affaiblir en démontrant une approche incohérente et en dehors des normes légales. Ce genre d’action précipitée, dictée par des émotions plutôt que par une politique réfléchie, ne fait qu’alimenter la méfiance et l’hostilité entre les deux pays.

Ironie supplémentaire, Bruno Retailleau, après avoir pris des positions radicales contre l’Algérie, a fini par reconnaître, dans un revirement curieux, que Boualem Sensal, l’écrivain bien connu, est effectivement algérien.

Confusion et incohérence

Une déclaration qui, en soi, trahit une certaine confusion dans la gestion de ses propos et montre une incohérence dans la politique qu’il défend, mais aussi l’impréparation des positions prises par le ministre, qui semble parfois ignorer ou oublier les faits au fur et à mesure de ses interventions.

Au fond, ces déclarations intempestives et irréfléchies risquent de nuire davantage aux relations entre la France et l’Algérie, plutôt que de favoriser un dialogue constructif. Le ministre de l’Intérieur semble ignorer que les vrais défis géopolitiques et diplomatiques nécessitent davantage de nuance et de réflexion, plutôt que des postures agressives qui n’ont pour effet que d’exacerber les tensions.

Les déclarations de Bruno Retailleau ne reflètent ni la complexité des relations franco-algériennes, ni les enjeux géopolitiques actuels. Dans un monde où la diplomatie, l’écoute et la coopération sont plus que jamais nécessaires, cette approche conflictuelle et ces jugements hâtifs ne peuvent que nuire à l’image de la France et compromettre ses relations avec l’Algérie.

Il est grand temps que le ministre de l’Intérieur reconsidère sa position et adopte une attitude plus constructive et respectueuse, essentielle pour l’avenir des deux pays.