La France, mauvais élève de la diplomatie
Dans les règles qui régissent les relations entre les pays, l’usage veut que le respect des procédures et le partage de l’information soient de rigueur. Dans le cas d’espèce, celui des agents affectés aux représentations diplomatiques françaises à Alger, Paris n’a pas fait seulement preuve de manquement à ses règles, mais de mépris et surtout […] The post La France, mauvais élève de la diplomatie appeared first on Le Jeune Indépendant.

Dans les règles qui régissent les relations entre les pays, l’usage veut que le respect des procédures et le partage de l’information soient de rigueur. Dans le cas d’espèce, celui des agents affectés aux représentations diplomatiques françaises à Alger, Paris n’a pas fait seulement preuve de manquement à ses règles, mais de mépris et surtout d’une irresponsabilité incompréhensible.
Envoyer ses diplomates sans en informer la partie concernée illustre combien la France est un mauvais élève en matière de règles diplomatiques. La Convention de Vienne et les conventions consulaires, notamment celle de 1974, ainsi que les accords bilatéraux de 2007 et 2013, ont balisé les procédures pour un travail en commun sans accroc. Or, Paris s’affiche dans une posture de négation de cet arsenal juridique, une posture qui ne concourt en aucun cas à l’apaisement entre les deux États.
Les autorités algériennes ont exigé, lors de la rencontre de ce dimanche au ministère des Affaires étrangères, que le Chargé d’affaires de l’Ambassade de France Gilles Bourbao qu’il procède immédiatement à leur retour en France rapatriement. Alger a fait part au diplomate français son mécontentement face aux manquements constatés dans l’affectation des diplomates et consuls français, notamment le fait que quinze agents aient été envoyés sans que les procédures officielles de notification et d’accréditation, prévues par les conventions internationales, aient été respectées.
Ces affectations non conformes, soulignent les services compétents algériens, concernent des agents précédemment détenteurs de passeports de service, qui ont ensuite été dotés de passeports diplomatiques, facilitant ainsi leur entrée en Algérie. Parmi ces agents, deux travaillent pour le Ministère français de l’Intérieur et sont soupçonnés de remplacer partiellement ceux récemment déclarés persona non grata.
La convocation de ce diplomate français intervient dans un contexte déjà tendu. Depuis plusieurs mois, les autorités françaises ont fait face à des demandes d’accréditation de ressortissants algériens, notamment des Consuls Généraux et des Consuls, qui attendent toujours une réponse, parfois depuis plus de cinq mois. Le contraste avec le traitement réservé aux agents français, qui semblent bénéficier d’un traitement accéléré, n’a pas manqué de choquer Alger.
L’Algérie n’a pas tardé à réagir. En conséquence, les autorités ont exigé le rapatriement immédiat de l’ensemble des agents concernés. Cette décision pourrait aggraver davantage les tensions entre les deux pays, déjà marquées par des différends diplomatiques et des tensions internes, notamment autour de la question des visas et des échanges entre les deux gouvernements.
Il est à noter que cette démarche survient alors que plusieurs ressortissants algériens, titulaires de passeports diplomatiques, se sont vus refuser l’accès au territoire français, accentuant encore les doutes sur l’équité des relations diplomatiques entre Alger et Paris.
Il convient de rappeler qu’à la mi-avril 2025, l’Algérie avait déjà pris une décision en ordonnant l’expulsion, sous 48 heures, de douze agents français affectés à l’Ambassade et aux Consulats de France en Algérie, tous relevant du ministère français de l’Intérieur. Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères, cette mesure faisait suite à l’arrestation qualifiée de « spectaculaire et ostentatoire » d’un agent consulaire algérien accrédité en France, interpellé publiquement par les services du ministère de l’Intérieur français le 8 avril 2025.
The post La France, mauvais élève de la diplomatie appeared first on Le Jeune Indépendant.