Le cri d’alerte du ministère de l’Intérieur 50 % des victimes de noyade sont des enfants

Alors que l’été s’installe avec ses vagues de chaleur et ses envies d’évasion aquatique, un chiffre glaçant refait surface : la moitié des victimes de noyade en Algérie sont des enfants. Face à cette tragédie récurrente, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire appelle à une vigilance renforcée des parents […]

Juil 28, 2025 - 00:50
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Le cri d’alerte du ministère de l’Intérieur  50 % des victimes de noyade sont des enfants

Alors que l’été s’installe avec ses vagues de chaleur et ses envies d’évasion aquatique, un chiffre glaçant refait surface : la moitié des victimes de noyade en Algérie sont des enfants. Face à cette tragédie récurrente, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire appelle à une vigilance renforcée des parents et tuteurs, afin de préserver la vie des plus jeunes.
Dans une publication de sensibilisation sur sa page officielle sur les réseaux sociaux, le ministère ne mâche pas ses mots : «50 % des victimes de noyade sont des mineurs». Une donnée aussi brutale que révélatrice d’un drame silencieux, qui se répète chaque été dans les quatre coins du pays. Ce chiffre, fondé sur les bilans dressés par les services de la Protection civile au fil des années, met en lumière une réalité trop souvent ignorée : les enfants sont les premières victimes des baignades en dehors des zones surveillées. Plans d’eau sauvages, barrages, retenues collinaires, plages non sécurisées ou interdites… autant de lieux où le danger guette à chaque instant. Pour faire face à cette hécatombe saisonnière, les autorités ont lancé une nouvelle campagne de sensibilisation sous le slogan : «Nos enfants, notre responsabilité. Surveillons-les». Le message est simple, direct, mais crucial : la protection des enfants commence par la surveillance constante des adultes. «Surveiller ses enfants, c’est préserver leur vie», rappelle le ministère dans la publication diffusée largement sur les réseaux sociaux. Le ministère appelle à un engagement collectif et surtout familial : les parents, frères et sœurs aînés, voisins, doivent tous participer à cet effort de prévention. Il ne suffit pas d’interdire à un enfant d’aller se baigner dans un oued ou une retenue d’eau : encore faut-il s’assurer qu’il respecte cet interdit, parfois ignoré ou bravé par insouciance ou par défi.

Des lieux de baignade à haut risque
Chaque été, les bilans de la Protection civile dressent une cartographie des noyades. Et une constante revient : la majorité des décès par noyade ont lieu en dehors des plages autorisées. Dans les zones urbaines comme dans les campagnes, des enfants se noient dans des retenues d’eau destinées à l’irrigation, des barrages sans signalisation ou des rivières à fort courant. Ces lieux présentent souvent des risques invisibles : eaux troubles, sols glissants ou instables, trous d’eau profonds, absence de surveillance, ou encore danger électrique dans certaines zones rurales. Si l’Algérie compte des milliers de kilomètres de côtes et de nombreux sites aquatiques, la culture de prévention reste encore limitée, notamment dans les zones rurales. Les campagnes de sensibilisation existent, mais ne touchent pas toujours toutes les couches de la société. Les règles élémentaires de sécurité aquatique ne sont pas systématiquement enseignées dans les écoles, et peu de parents connaissent les gestes de premiers secours. De plus, le manque d’espaces aménagés pour la baignade pousse souvent les jeunes à se rabattre sur des zones dangereuses. La construction de piscines municipales accessibles, la sécurisation des plans d’eau et le développement d’infrastructures de loisirs sûres restent des enjeux majeurs pour réduire le nombre de noyades. En attendant des solutions structurelles, la première ligne de défense reste la famille. Les parents doivent savoir où se trouvent leurs enfants à tout moment, surtout pendant les longues journées d’été. Il est crucial de leur parler des dangers de la baignade en milieu non surveillé, de les accompagner dans les sorties à la plage, et surtout de ne jamais les laisser seuls près de l’eau. Alors que les températures grimpent et que les familles cherchent refuge dans l’eau, l’heure est à la responsabilité collective. Chaque noyade d’enfant est un drame évitable. Chaque geste de prévention peut sauver une vie. L’appel lancé par le ministère de l’Intérieur n’est pas un simple rappel administratif : c’est un cri d’alarme face à une tragédie qui touche des familles chaque été. Parce que derrière les chiffres, il y a des visages, des histoires, et des douleurs qu’aucun été ne devrait porter. Meriem B.