Liaisons
Depuis plus de trois ans, les relations entre la Russie et la Corée du nord ne cessent de se renforcer, faisant des deux pays parias de la région, des alliés solides qui partagent non seulement les mêmes objectifs mais sont surtout prêts à se soutenir contre le reste du monde, du moins pour le moment. […]

Depuis plus de trois ans, les relations entre la Russie et la Corée du nord ne cessent de se renforcer, faisant des deux pays parias de la région, des alliés solides qui partagent non seulement les mêmes objectifs mais sont surtout prêts à se soutenir contre le reste du monde, du moins pour le moment. Nouvelle étape dans la coopération entre les deux nations, l’ouverture de liaisons aériennes directes entre Moscou et Pyongyang hier. Le premier vol a été effectué par un Boeing 777-200ER de Nordwind Airlines à 16h00 heure GMT à partir de l’aéroport moscovite de Cheremetievo, selon les informations disponibles sur le site internet de cette compagnie aérienne privée. L’avion a atterri à Pyongyang à 09h05 heure locale, après un trajet de huit heures et cinq minutes. Jusqu’ici, il n’y avait pas de vols commerciaux directs entre les deux capitales, distantes de près de 6 500 kilomètres. Selon le site en ligne de Nordwind Airlines, les billets pour le vol d’hier matin se vendaient au prix de 45 000 roubles (environ 482 euros) au minimum. Selon l’agence de presse officielle russe TASS, le premier vol de Pyongyang vers Moscou est prévu pour le 29 juillet. Le ministère russe des Transports a précisé que ces vols reliant les capitales russe et nord-coréenne seraient effectués une fois par mois. Les liaisons ferroviaires entre Moscou et Pyongyang, interrompues en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, ont de leur côté repris le 17 juin. La Russie et la Corée du Nord ont accru leur coopération militaire ces dernières années, les Nord-Coréens fournissant des armes et des troupes pour soutenir l’assaut russe contre l’Ukraine en cours depuis février 2022. Les deux pays ont signé un accord de défense mutuelle à l’occasion d’une visite du président russe Vladimir Poutine en Corée du Nord l’an dernier. Un contingent de soldats nord-coréens a participé, aux côtés de militaires russes, aux combats dans la région de Koursk contre les Ukrainiens, qui occupaient en partie depuis l’été 2024 ce territoire russe frontalier de l’Ukraine. La Russie a annoncé l’avoir renvoyé en avril dernier. Le même mois, Pyongyang a, pour la première fois, confirmé avoir déployé sur le front des troupes pour appuyer l’armée russe. Toutefois, les relations entre les deux pays qui ont spectaculairement prospéré depuis le début de la guerre en Ukraine, survivront-elles si le conflit entre les deux pays d’Europe de l’Est arrivait à sa fin ? Le processus de paix actuel, bien que très timide, engagé entre Kiev et Moscou, pourrait-il, en cas de succès, affaiblir l’intérêt du Kremlin pour Pyongyang dans les années à venir, et les Nord-Coréens qui souffrent d’un isolement presque total seront-ils une fois encore à la merci de Pékin, seule à leur avoir toujours tendu la main.
F. M.