Les Verts améliorent leur classement

Les protégés de Salah Bouchekriou se sont imposés, vendredi dernier, face à l’Uruguay (32-27, mi-temps 14-19) lors du match de classement, décrochant ainsi la 27e place sur 32 participants. Un rang qui, au-delà des chiffres, traduit une progression notable de cinq places par rapport au précédent mondial (2023), disputé en Suède et en Pologne.

Versée dans la redoutable poule C, l’Algérie savait d’emblée que la tâche serait compliquée face à des adversaires issus de la crème mondiale. Les Verts ont concédé trois revers face à l’Espagne, tenante du titre (19-49), à la Serbie (22-32) et à la Croatie (29-35). Des défaites, certes, logiques au vu du calibre des adversaires, mais riches en enseignements pour un groupe encore en phase de construction. L’objectif premier était d’ailleurs de permettre à ces jeunes de se frotter au haut niveau, de sentir l’intensité, la vitesse et la précision des grandes nations du handball. Une étape indispensable pour franchir les paliers nécessaires à la compétitivité internationale.

Éliminée de la course au titre, la sélection algérienne a été reversée dans la Coupe du président, tournoi de classement réservé aux équipes non qualifiées pour le tour principal. Là encore, les débuts ont été difficiles, avec une défaite contre le Brésil (28-36). Mais loin de baisser les bras, les jeunes Algériens ont su se remobiliser pour battre la Guinée (28-22), puis l’Uruguay (32-27) lors du dernier match.Cette réaction d’orgueil a permis de terminer la compétition sur deux succès consécutifs, preuve que le groupe a su tirer profit des matchs pour hausser son niveau.

Par rapport à 2023 où l’Algérie avait terminé 32e, le gain de cinq places est une donnée encourageante. Ce n’est pas seulement une progression statistique, puisqu’elle témoigne aussi d’une meilleure gestion des rencontres, d’un état d’esprit combatif et d’une capacité à corriger certaines lacunes en cours de tournoi.Salah Bouchekriou, fort de son expérience, n’a cessé de marteler que ce mondial n’était pas une fin en soi, mais un point de départ.

La participation en Égypte a mis en lumière deux constats majeurs. D’abord, le potentiel individuel de certains joueurs, capables de rivaliser techniquement avec les meilleurs. Ensuite, l’écart existant dans la préparation physique, la gestion du rythme et l’intensité défensive face aux grandes nations. Ces éléments plaident pour un travail de fond sur plusieurs années, avec un suivi régulier des joueurs et une meilleure coordination entre la Fédération et les clubs formateurs.

Le développement du handball algérien passe inévitablement par le travail effectué au sein des clubs. Ce sont eux qui détectent, forment et façonnent les futurs talents de l’équipe nationale. Pour espérer voir l’Algérie s’installer durablement dans le haut niveau mondial, il faudra élever le niveau du championnat national, intensifier les compétitions des jeunes et multiplier les échanges internationaux. Des championnats plus compétitifs offriront aux jeunes joueurs un environnement propice pour assimiler rapidement les exigences physiques et tactiques du haut niveau.

 Si le bilan comptable reste modeste, le capital expérience engrangé est considérable. Les Verts ont vécu pendant plusieurs semaines au rythme des grandes compétitions, affronté des équipes au style de jeu varié et découvert l’atmosphère unique des mondiaux. Autant d’éléments qui nourriront leur progression individuelle et collective. Pour que cette progression ne reste pas sans suite, il faudra miser sur la continuité du travail. Un suivi régulier des joueurs, une programmation annuelle d’évaluations techniques et physiques, ainsi qu’une participation accrue aux tournois internationaux, permettront de maintenir la dynamique enclenchée en Égypte.En terminant 27e, les U19 algériens ont envoyé un message positif, celui d’une génération qui veut apprendre, progresser et faire mieux. Ce résultat, bien qu’encore loin des ambitions ultimes, s’inscrit dans une trajectoire ascendante. Il rappelle aussi qu’avec de la patience, des moyens et une vision claire, l’Algérie peut se rapprocher du cercle des nations compétitives.