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Après sa rencontre extraordinaire avec le président russe, Vladimir Poutine, en Alaska, le président américain doit désormais faire face aux récriminations, attendues, du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de ses alliés européens. Pour «contrer» le sommet russo-américain, ces derniers ont ainsi demandé l’organisation d’une rencontre cette semaine à la Maison-Blanche avec Donald Trump, pour discuter […]

Après sa rencontre extraordinaire avec le président russe, Vladimir Poutine, en Alaska, le président américain doit désormais faire face aux récriminations, attendues, du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de ses alliés européens. Pour «contrer» le sommet russo-américain, ces derniers ont ainsi demandé l’organisation d’une rencontre cette semaine à la Maison-Blanche avec Donald Trump, pour discuter des conditions et des demandes exprimées vendredi par le chef du Kremlin. Le président ukrainien a ainsi affirmé hier que la Russie ne devait pas être «récompensée» pour son invasion, peu avant sa rencontre à Washington avec Donald Trump, qui veut pousser Kiev à des concessions territoriales. «Poutine commettra des meurtres pour maintenir la pression sur l’Ukraine et l’Europe, ainsi que pour humilier les efforts diplomatiques», a réagi le dirigeant ukrainien sur Facebook. Il avait auparavant appelé la Russie à «mettre fin à cette guerre qu’elle a elle-même déclenchée». Plusieurs dirigeants européens seront présents à Washington pour appuyer la position de Kiev. Sont attendus, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, le président finlandais, Alexander Stubb, le chef de l’Otan, Mark Rutte, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le président français, Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La réunion à Washington doit permettre d’aborder notamment de possibles concessions territoriales et des garanties de sécurité, pour mettre fin au conflit le plus sanglant en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. Dans une série de messages sur son réseau Truth Social, Donald Trump avait mis la pression sur Volodymyr Zelensky pour qu’il renonce à certaines de ses exigences. «Pas question pour Kiev de récupérer le contrôle de la Crimée annexée par Moscou en 2014, ni d’entrer dans l’Otan», a ainsi averti le milliardaire. Le président ukrainien tiendra d’abord «une réunion préparatoire» avec les dirigeants européens à Washington, puis s’entretiendra en tête-à-tête avec Trump. Les différents dirigeants européens se joindront ensuite à eux. Sa dernière visite à la Maison-Blanche remonte au 28 février, quand il avait été réprimandé et humilié publiquement dans le Bureau ovale par Donald Trump et son vice-président JD Vance, qui lui avaient reproché son manque de reconnaissance pour le soutien américain. Outre la question de la Crimée évoquée explicitement dimanche par Donald Trump, un responsable au courant d’échanges téléphoniques samedi entre le président américain et des dirigeants européens a affirmé à l’AFP qu’il soutenait une proposition de Moscou selon laquelle Kiev céderait les régions de Donetsk et Lougansk (est), et le front serait gelé dans celles de Kherson et Zaporijjia (sud). L’émissaire américain Steve Witkoff a assuré que Moscou avait elle-même fait «certaines concessions» territoriales concernant «cinq régions» ukrainiennes, citant uniquement «une importante discussion sur Donetsk», région qui constitue la priorité militaire du Kremlin. Des compromis «impossibles» pour Zelensky et ses partenaires. Toutefois, ces derniers sont ceux qui ont refusé de dialoguer avec Vladimir Poutine ou ces émissaires, préférant, avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, organiser des sommets pour la paix avec un seul des deux pays en guerre. Une stratégie ubuesque qui a mené à une éternisation de cette guerre, qui selon les experts militaires européens en février 2022, ne devait durer que quelques jours, voire quelques semaines, suite à quoi, l’armée russe, combattue par l’Ukraine, aidée dans son effort de guerre par les Occidentaux, devait anéantir l’état-major moscovite. Mais trois ans et demi plus tard, personne n’entrevoit la fin de la guerre et une stratégie plus pragmatique semble indispensable du côté ukrainien, qui après le choc initial vécu à la Maison-Blanche en février, semble s’habituer progressivement à ne plus avoir à faire exclusivement aux flagorneurs européens et démocrates américains et à considérer plus concrètement leur situation, même si certaines concessions primordiales restent encore difficiles à accepter.
F. M.